Le
débat sur la réforme du collège a mis en lumière Najat Vallaud-Belkacem.
Mais si par certains aspects, elle la prend bien, pour beaucoup d’autres, ce
débat a révélé une femme dogmatique, superficielle, hautaine et caricaturale, comme
le montre sa fameuse interview dans GQ.
Grosse
ficelle caricaturale et suffisante
Ce n’est pas
peu dire que la ministre de l’éducation utilise de grosses ficelles pour
défendre la réforme du collège. Après
avoir monté une ligne de défense sur la xénophobie supposée de ses critiques,
leur niveau (les pseudo intellectuels) et un soit-disant élitisme conservateur,
moyen commode de détourner le débat des éléments concrets de la réforme, elle
est allée encore plus loin sur le dernier élément dans GQ. Le journal
lui a demandé à quoi elle
reconnaît quelqu’un qui vote à gauche et quelqu’un qui vote à droite. Pour le
premier, elle dit « il
y a toujours des exceptions qui confirment la règle, mais je dirais au fait
qu’il parle exactement de la même façon à un chef d’entreprise du CAC 40 et à
un chauffeur de taxi. Avec le même respect, en étant tout autant intéressé par
ce que l’autre a à lui dire ».
Elle
poursuit sur celui de droite : « de
manière générale, je dirais à une forme d’indifférence ou d’acceptation voire
de légitimation des inégalités (…) tous ceux qui plus généralement se fichent
comme d’une guigne que seuls 20% des élèves réussissent parfaitement pendant
que tous les autres sont à la traîne ». Ce faisant, la ministre
vise Eric Ciotti, qui dénonçait « l’égalitarisme
forcené, le nivellement par le bas ». Dans le monde tel qu’elle le
décrit, les personnes de gauche seraient respectueuses des autres
(sous-entendu, ce n’est pas le cas des personnes de droite) quand ces dernières
seraient indifférentes aux difficultés de ceux qui ont du mal à réussir. Quand
on pense que la ministre a osé réduire ses critiques à des
« pseudo-intellectuels », voilà une façon bien peu intellectuelle de
débattre…
Apprentie
communicante
L’argument
de l’égalitarisme est également risible, tant venant de la ministre que
d’Eric Ciotti. Rien
dans la réforme du collège ne rendra notre système éducatif plus égalitaire.
En outre, cette réforme s’inscrit dans la droite ligne des réformes passées qui
n’ont fait que rendre notre système plus inégalitaire. En fait, le débat sur la
réforme du collège semble se concentrer largement sur des postures
électoralistes, suivant les idées préconçues de chacun des camps, alors
que la bureaucratie de la rue de Grenelle continue à faire avancer ses idées
malheureuses. La ministre ne nous offre que des postures superficielles et
un peu trop basiques pour qui est capable d’aller plus loin que l’écume du
débat.
En réduisant
le débat à la prétendue générosité de son camp, au pouvoir 18 des 34 dernières
années, mais qui a laissé faire le chômage de masse, la hausse des inégalités
ou la dégradation du système éducatif, Najat Vallaud-Belkacem démontre qu’il
n’y a guère de fond derrière sa forme.
@Laurent Pinsolle,
RépondreSupprimer"xénophobie morale"? Je vois que le "politically correct" est à l'oeuvre :-)...
Le racisme est, par définition, une idéologie qui présuppose la supériorité d'un type d'être sur un autre, que ce soit en fonction de critères physiques (notamment de la couleur de peau), religieux (cf antisémitisme), ou moraux. Je pense que la "xénophobie" dont vous parlez est bien une forme de racisme "moral", de supériorité morale de la gauche sur la droite.
Mais vous ne faites que découvrir l'eau chaude, cher ami :-)!
C'est dans l'ADN de la gauche girondine (donc toute la gauche d'aujourd'hui) raisonner uniquement en catégories morales, et non en terme d'intérêt général.
Sans cette possibilité d'exercer un chantage moral sur les Français, il aurait été impossible de leur faire accepter l'accroissement des inégalités sociales, et la libéralisation de notre société. C'est bien simple, la gauche a montré depuis 81 qu'elle était bien plus efficace que la droite pour légitimer la prise de pouvoir du capital sur le travail, l'abolition des frontières, l'immigration incontrôlée et l'explosion du chômage...
Alors oui, le discours de NVB est insupportable car au mieux hypocrite, au pire inconséquent, surtout pour quelqu'un comme moi qui reste à ce jour, orphelin d'une gauche jacobine.
CVT
@CVT
SupprimerNVB c'est la gauche américaine dans toute sa splendeur.
"au pouvoir 18 des 34 dernières années, mais qui a laissé faire le chômage de masse, la hausse des inégalités ou la dégradation du système éducatif"
RépondreSupprimerA faire reposer tous les problèmes de la société, le chômage, la crise... et bientôt le sida, le réchauffement climatique... sur l'éducation nationale, ça en devient complètement débile, pour ne pas dire un poil dégueulasse.
"La ministre ne nous offre que des postures superficielles et un peu trop basiques pour qui est capable d’aller plus loin que l’écume du débat."
Venant d'Herblay qui traite si souvent superficiellement les sujets, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. On se demande d'ailleurs quelles sont ses compétences et expériences en termes d'enseignement pour se la jouer si docte expert. Son ton est au moins aussi prétentieux, voire bien plus que celui NVB.
Cette femme est si arrogante qu'elle est parvenue, lors d'un débat télévisé qui les opposait, à me rendre Nadine Morano sympathique, c'est dire !
RépondreSupprimer« il y a toujours des exceptions qui confirment la règle, mais je dirais au fait qu’il parle exactement de la même façon à un chef d’entreprise du CAC 40 et à un chauffeur de taxi. Avec le même respect, en étant tout autant intéressé par ce que l’autre a à lui dire ».
RépondreSupprimerSerait-ce une référence à Agnès Saal ?
Excellent !!! ;)
SupprimerYPB
Pour être objectif, vous devriez ajouter qu'aussi longtemps qu'elle a été au pouvoir au cours des 34 dernières années la "Droite" n'a pas fait mieux.
RépondreSupprimerElle est l'archétype même du politicard, qui ne connaît rien de la vie réelle, mais qui donne des leçons à chacun d'entre nous à longueur de journées. Elle n'est pas crédible comme le prouvent ses propos creux, incohérents et agressifs. En un mot comme en cent, c'est une vraie socialiste version terra nova. Libertaire, cupide, arrogante, bien au-dessus des ouvriers et des employés de notre pays. Pour reprendre une image de Frédéric Lordon, le coup de balai sera le bienvenu.
RépondreSupprimerDemOs
@ CVT
RépondreSupprimerJe vous rassure, je ne le découvre pas ici. Je suivais suffisamment la politique du début des années 90 pour le percevoir à l’époque
@ Anonyme 10:10
Très fort, mais si crédible avec ce débat
@ Thierry
Je l’écris souvent
@ Démos
C’est juste
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