lundi 8 juin 2015

Congrès PS : combat de postures dérisoires

Après le dérisoire congrès des Républicains, qui ont tout de l’UMP, sauf le nom, signe de la superficialité de notre époque politique, c’était le tour du PS de se réunir samedi et dimanche. Là encore, pas de véritables surprises, si ce n’est un combat de postures où les différends idéologiques sont dérisoires.



Des frondeurs en carton

Déjà, le vote des motions montrait que le PS n’était pas prêt à un véritable débat. Martine Aubry avait choisi de rejoindre la motion du premier secrétaire, Montebourg et Hamon étaient aux abonnés absents, laissant un Christian Paul guère incisif porter une voix alternative. La ligne eurolibérale a reçu 70% des voix, si l’on compte les près de 10% de la motion de Karine Berger. Le débat, ce n’était pas pour maintenant. On en vient à questionner la sincérité de ces frondeurs, dont la rébellion dérisoire se calme toujours à l’approche des échéances électorales, préférant la cohésion pourvoyeuse de places plutôt que le débat sur une ligne politique qui n’a pourtant rien à voir avec ce qu’ils disent défendre.


Un grand cirque politique

Comment croire que la remise en cause de la politique actuelle ou la dénonciation de « cette gauche de gouvernement qui semble avoir abandonné la France » peuvent venir d’un actionnaire du journal le plus euro-conformiste ou de celui qui est resté ministre pendant près de deux ans et demi ? Montebourg, c’est l’homme qui a défendu le fabriqué en France en anglais, et laisser démanteler Alstom, l’homme qui a conçu les fondations de la loi Macron après avoir repris Sapir lors des primaires. Et aujourd’hui, il propose des baisses d’impôts pour relancer l’économie… Difficile de ne pas y voir la énième agitation médiatique d’un homme prêt à tout pour se réaliser plutôt que réaliser quoique ce soit.

Mais en matière de posture, Jean- Christophe Cambadélis a fait fort dimanche, affirmant : « je me dis que si jamais le PS venait à disparaître, la République perdrait sa meilleure défense. Je crois que sans ce parti, la France perdrait plus qu’un parti, elle perdrait en humanité et les Français perdraient espoir ». Faute de pouvoir défendre son bilan, le Premier Secrétaire du PS en est à tomber dans une sorte de chantage à la mort de la République si jamais les électeurs abandonnaient son parti. En revanche, il n’a pas eu tort dans sa réponse à l’ancien ministre : « Arnaud n’a pas eu le courage de se présenter devant les militants » et a dénoncé « les propositions extrêmement faibles » de l’ex-ministre.


Le Parti Socialiste, après l’UMP, démontre à quel point nos deux grands partis ne sont plus réduits qu’à des postures communicantes le plus souvent égocentriques. Il ne semble plus y avoir la moindre place pour une quelconque réflexion de fond sur les problèmes de notre pays.

13 commentaires:

  1. Il y a la fondation res publica de Chevenement par exemple. Mais combien de temps encore ?

    Est-ce que DLR a la possibilité de s'y associer, ou de faire le même genre de choses ?

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  2. @LH,

    « Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C’est la démocratie qui est cette fois menacée (…) L’absurde conformisme bruxellois est devenu une gigantesque fabrique à suffrages du FN (…) Au fil des alternances, les Français votent en conscience pour la rupture ou le changement mais s’aperçoivent que la politique économique – donc européenne – qui s’ensuit est toujours la même ».

    J'avoue m'interroger en premier lieu sur les grandes déclarations politiques de Pigasse, pour qui les médias sont largement ouverts sur les sujets politiques nationaux, alors qu'il n'a pas de mandat national et se présente dans l'espace publique comme un acteur de l'économie - et clairement du côté libéral. L'attelage qu'il forme avec Montebourg a au moins une vertu à mon sens, il révèle un peu de vrai sur Montebourg, qui lui aussi et comme les autres, est un libéral libertaire, et de surcroît et à mon avis un atlantiste. Le PS est bien évidemment le simulacre de la gauche comme LR, UDI, UMP... sont le simulacre de la droite.

    Le couplet sur la démocratie est surréaliste quand l'on sait le rôle du PS quant à la chose européenne (l'UE) et leurs votes au parlement européen. En matière de privatisation, de libéralisation forcenée, de réduction du champ d'action du service public, de renonciation à la souveraineté, c'est à dire à la démocratie et à la liberté, sans même aborder le suivisme atlantiste, qui a fait mieux que le PS ? L'UMP a juste fait aussi bien.

    Ce n'est pas le conformisme Bruxellois qui fabrique le vote FN. Ce vote est un choix des électeurs, lesquels adhèrent au républicanisme civique de MLP et de son parti. Les mesures qu'elle énonce dans son programme ne sont rien d'autre. Il n'y a pas de conformisme de la part du PS, mais un accord idéologique profond avec l'euro-atlantiste et les forces de la dérégulation. Le PS n'est pas suiviste, il est moteur dans cette direction, et depuis 20 ans. Enfin, je reste persuadé que Pigasse et Montebourg sont également des euro-libéraux, atlantistes, et que nous sommes encore et toujours dans le simulacre politique. Dans cette affaire, tout le monde est d'accord et prie les mêmes dogmes, PS, UMP, LR, EEVL, UDI, Média nationaux - la presse régionale est quant à elle rachetée par des grands groupes et finira du même côté idéologique reprenant bientôt les mêmes mantras obligatoires.

    Ce qui menace la démocratie c'est cette euro-libéralisme qu'ils ont tous validé et valident encore. Vous avez bien évidemment raison de parler de posture, de simulacre. Pigasse et Montebourg à gauche, ça fait sourire.

    Quant à la disparition du PS, c'est une des conditions du renouveau de la pensée au sein de la gauche politique. Le PS stérilise la rénovation de la gauche et la progression ou le développement d'une pensée critique à l'égard de l'euro-libéralisme.

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  3. Montebourg est lamentable: s'allier avec le banquier Pigasse pour proposer une réformette d'une Europe irréformable. Il reste bien un "socialiste" ordinaire pour un parti qui défend d'abord les classes moyennes (supérieures à Paris, Lyon) les personnes âgées 'détentrices d'un capital) et les catholiques zombies issus de la périphérie ( grand ouest, est et sud de la famille libérale inégalitaire) du coeur de la famille libérale-égalitaire du Grand bassin parisien. Hollande en est le modèle type parce qu'il est issu de famille catholique. En somme les MAZ selon Emmanuel Todd.
    La déroute électorale du parti "socialiste" est indispensable pour la recomposition idéologique de la gauche, les outils intellectuels sont prêts et proches avec la réflexion intellectuelle de gens comme Tood, Sapir, Lordon , Debray et même Laurent Bouvet et Jacques Julliard.
    Pour la droite pas de problème parce que son inconsistance avec Sarkozy notamment la rend plus perméable parce que la réflexion intellectuelle n'y a pas une grande place.

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  4. Lundi 8 juin 2015, nous venons juste d'apprendre que le futur candidat de la droite pour l'élection présidentielle de 2017 sera Alain Juppé.

    Juppé parmi les 140 "maîtres du monde" du très secret groupe Bilderberg.

    Le très secret groupe Bilderberg se réunira du jeudi 11 au dimanche 14 juin dans le village de Telfs-Buchen, près d'Innsbruck.

    A huis clos, bien entendu. Banquiers, patrons de multinationales et responsables politiques discuteront à l'abri des regards.

    "Davos en plus fermé", le Bilderberg est toujours le cercle le plus sélect de l'élite transatlantique. L'obsession de la sécurité et de la confidentialité est telle que le lieu exact de la rencontre est tenu secret jusqu'au dernier moment.

    Parmi les 10 Français invités, figurent :
    Alain Juppé, maire de Bordeaux, candidat à la primaire de la droite (le groupe Bilderberg avait invité François Baroin en 2014, François Fillon et Valérie Pécresse en 2013…)

    Laurence Boone, la conseillère économique du président français François Hollande (l'an dernier, le gouvernement était représenté par Emmanuel Macron et Fleur Pellerin)

    Patrick Calvar, directeur de la sécurité intérieure (DGSI)

    Jean-Dominique Sénard, patron de Michelin

    Nicolas Baverez, essayiste (présent aussi en 2012, 2013 et 2014), éditorialiste de l'hebdomadaire Le Point

    Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, think-tank libéral

    Gilles Kepel, universitaire spécialiste du monde arabe

    Catherine Pégard, ancienne rédactrice en chef de l'hebdomadaire Le Point, ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, désormais présidente du château de Versailles

    Henri de Castries, patron des assurances AXA

    Benoit Coeuré, membre de la BCE

    Les thèmes retenus pour cette 63e conférence tournent autour de la sécurité, des technologies de l'information et des grands dossiers géopolitiques.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150608.OBS0367/groupe-bilderberg-juppe-parmi-les-140-maitres-du-monde.html

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  5. Pendant ce temps l'Islande revient tranquillement sur les marchés financiers, sans avoir rien cédé aux exigences des financier :

    http://www.nytimes.com/2015/06/09/business/dealbook/iceland-to-lift-capital-controls-imposed-after-financial-crisis.html?&moduleDetail=section-news-1&action=click&contentCollection=Europe&region=Footer&module=MoreInSection&version=WhatsNext&contentID=WhatsNext&configSection=article&isLoggedIn=false&pgtype=article

    Ivan

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  6. Le parti socialiste a évolué par glissement lent et insensible, en particulier au cours des années 1990 :

    - Du libertaire au libéral ;
    - Du permissif au répressif.

    Cela s'est fait comme sur un anneau de Möbius, c'est pourquoi certains n'ont pas vu que le PS est passés de l'autre côté.

    Les derniers développements de l'actualité nous ont, de surcroît, montré un nouvel aspect du PS : le prohibitionnisme et le puritanisme. En particulier avec l'affaire de la loi Evin.

    Pour résumer, donc : ils sont non seulement ultralibéraux, répressocrates, atlantistes, pro-sionistes, néosécuritaires mais aussi moralistes et abstèmes.

    Qu'est-ce qui, aujourd'hui, distingue le socialisme de Georges Bush ? Il leur manque peut-être l'envie d'interdire l'enseignement du darwinisme en sciences. Tony Blair était déjà sur cette ligne ultraconservatrice. En France, c'est peut-être pour demain.

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    1. Barroso, Blair, Schröder, Rompuy, Papandréou, Di Rupo, Cameron, Schulz, Renzi, Valls, Rajoy, Monti... la liste est interminable : eurolibéralisme !

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    2. Barroso, Blair, Schröder .... combien de millions d'euros par mois ?

      DemOs

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    3. Je vous invite à lire la très pertinente analyse sur "Figarovox" du politologue Laurent Bouvet quant à l'évolution du PS depuis 1971, le congrès refondateur d'Epinay, jusqu'à Hollande, le naufrageur. Le PS ne le sait pas mais il est mortel et moribond comme l'indique le revers spectaculaire lors des élections départementales de mars dernier.

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  7. L'agence désintox nous informe que la citation de Camba-délice a été piratée. Nous avons donc à coeur de reproduire pour vous les termes exacts de sa déclaration afin de rétablir la vérité.
    Voici ce qu'a déclamé l'inénarrable 1er du PS : « je me dis que si jamais le PS venait à disparaître, la République y gagnerait plus que nous ne pouvons l'imaginer. Je crois que sans ce parti, la France perdrait non seulement une caste de privilégiés méprisants et cyniques, elle perdrait aussi en duplicité, en lâcheté et les Français reprendraient espoir ».
    Nous vous présentons nos excuses pour la version reprise sans vérification par le maître des lieux, mais notre responsabilité est de rétablir les faits, rien que les faits.

    DemOs

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  8. @ Anonyme

    Très juste. Res Publica fait un travail remarquable. Il serait une bonne idée que DLF s’y associe

    @ Anonyme 8h43

    Bien d’accord. Cette tribune est effarante à plus d’un titre… Merci pour votre commentaire

    @ Anonyme 13h18

    Cela révèle ce qu’est Montebourg

    @ Ivan

    Merci pour l’information

    @ Rodolphe

    J’ai peur que le fond libéral du PS soit plus ancien. Le dirigisme du programme commun n’était-il qu’un masque conjoncturel ? Et ils proposent un mélange de libertarisme et de répressif.

    @ Démos

    ;-)

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    1. Absolument, Laurent... N'oublions Guy Mollet, l'une des pires ordures SFIO à de nombreux égards :

      - prof. d'anglais à Arras - ville de Robespierre - et ouvertement un paillasson anglais voulant faire de la France un Comté prolongeant les Cornouailles,
      - incarnation du socialisme de caserne,
      - libéral
      - Moraliste puritain et hypocrite
      - Et, ce qui me fait gerber par dessus tout, enrôleur de jeunes de 18 ans en Algérie tout en considérant qu'avant 21 ans ils n'étaient pas bons pour voter...

      La saloperie socialiste (socialoperie) n'est pas une corruption nouvelle, en effet. Elle était là en germe dès le départ.

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    2. Elle n'est pas une "corruption nouvelle", mais la plupart d'entre nous a la mémoire courte. Nous avons oublié ce que nul ne peut ignorer.
      Qui a fait tirer sur les mineurs en 1948 ? Quel est le parti qui détient la palme des privatisations depuis les années 90 ? Quel est le pouvoir qui fait le plus de dégâts humains, sociaux, politiques dans la société depuis cinquante ans en libéralisant au point de proposer la suppression du CDI ? Qui modifie les programmes scolaires par pure idéologie pour complaire à son cœur de cible électorale ? Qui produit une débauche de mesures anti-démocratiques et coercitives aussi délirantes que nuisibles pour formater les Français ?
      Nous connaissons la réponse et nous devons mobiliser contre ce parti, qui se fait appeler socialiste, pour que cesse au plus tôt cette folie. Sans attendre 2017.

      DemOs

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