La
décision par la Hongrie de fermer sa frontière avec la Serbie et d’entreprendre
la construction d’un mur entre les deux pays, a frappé les esprits. Les
pays européens peinent à orchestrer leur réaction entre les injonctions
laisser-fairistes de certains et la volonté des peuples de réduire les flux.
La
logique d’un mur
Sur
Europe 1, l’ambassadeur de Hongrie en France a très bien fait son
travail pour défendre la position de son gouvernement, expliquant calmement le
pourquoi de sa décision. Les raisons sont assez simples. La position
géographique du pays en fait un lieu de passage utilisé par les populations de l’ex-Yougoslavie,
mais aussi des pays du Moyen Orient. Depuis le début de l’année, ce
pays de dix millions d’habitants a accueilli 54 000 réfugiés, contre seulement
2 000 en 2012 ! Comme
le notait l’ambassadeur, cela revient à plus de 300 000 personnes à
l’échelle de la France, et même plus de 800 000 en rythme annuel, plus de quatre
fois le nombre total d’immigrés qui rentrent aujourd’hui.
Du coup, la
position de la Hongrie semble si compréhensible que même Le
Monde et Libération n’ont pas
dénoncé le facisme de Viktor Orban de manière grandiloquante. Les deux journaux
ont évoqué les faits de manière assez neutre, Jean
Quatremer soulignant même que Budapest était débordée. Bien sûr, l’avocat
journaliste de l’UE pour Libération
finit par le couplet habituel : « libre
à l’Espagne et aux pays d’Europe de l’Est d’assumer politiquement et
diplomatiquement leur égoïsme national, eux qui ont pourtant su profiter de la
solidarité européenne pour rattraper leur retard économique »,
après avoir applaudi le principe d’une répartition obligatoire du traitement
des demandes d’asile.
L’échec
de deux illusions
Mais
aujourd’hui, les
pays en crise, qui subissent un fort niveau de chômage et souvent des coupes
dans tous les budgets sociaux, peuvent difficilement accepter l’arrivée de
migrants dont leur pays n’a pas besoin. En Grande-Bretagne, malgré la
baisse du taux de chômage, à la faveur de l’explosion de petits boulots peu payés,
comme en Grèce, le sujet prend de l’importance politiquement. Et
la diversité des situations des pays européens contredit la volonté européenne
de prendre en partie la main sur ces questions, d’autant plus que la
libre-circulation des personnes au sein de l’UE complique grandement tout
contrôle des migrants. Les crises à répétition pourraient remettre en question
ce dogme.
Même si, sur
Europe 1, Thomas Sotto questionné l’ambassadeur
hongrois, les innombrables crises sur le sujet représentent une nouvelle
faille dans cet édifice baroque. L’UE en profitera-t-elle pour gagner de
nouveaux pouvoirs ou les pays européens finiront-ils par se retirer de l’espace
Schengen ?
Je ne saisis pas bien en quoi le fait pour la Hongrie d'accepter davantage de réfugiés arabes, serait un signe de solidarité avec les autres pays européens...j'avoue que soudain l'aphorisme de Sarkozy sur la fuite d'eau prend toute sa réalité...le bateau coule et par solidarité au lieu de boucher le trou, on coule les autres bateaux...
RépondreSupprimerIl est assez révélateur de voir Herblay s'apitoyer sur le sort des grecs qui, quelques soient leurs problèmes économiques, vivent dans un pays qui n'est pas en guerre et dont le gouvernement élu n'est pas une dictature sanglante.
RépondreSupprimerEn revanche Herblay l’infâme trouve très bien les mesures d'Orban à l'égard de populations qui fuient des guerres et des dictatures sanglantes comme en Erythrée.
Ça en dit long sur sa mentalité quasi raciste comme celle de de Gaulle son idole, les grecs OK, les syriens et autres irakiens c'est pas bon.
Sauf que l'immigration permet aussi aux immigrés de pouvoir ultérieurement réinvestir politiquement et économiquement leurs pays d'origine à partir des pays d'accueil qui leur permettent de développer des compétences profitables aussi aux pays d'accueil :
Specifically, since trade in services requires the overcoming of cultural and institutional barriers to a much greater extent than trade in goods, the role of immigrants in facilitating services trade may be critical and quantitatively more relevant than in facilitating goods trade.
http://www.voxeu.org/article/immigration-trade-and-productivity-services
Le choix du pouvoir hongrois, comme la confrontation entre la France et l'Italie sur le blocage des immigrés à Vintimille, démontrent que l'UE ne traite pas une question aussi essentielle que l'immigration. Elle ne fait rien ou avance en ordre dispersé qu'il s'agisse de stratégie politique, de conflit armé, de crise économique, mais on ne peut pas lui reprocher. Elle en est bien incapable. Un ensemble aussi hétérogène ne sera jamais en mesure d'avoir une politique cohérente et ce n'est pas le rêve d'une union politique qui y changera quoi que ce soit. Cette Union européenne n'est pas l'Europe, elle est un monstre né du délire de technocrates associés à des libéraux réactionnaires.
RépondreSupprimerLes politiques anti immigration ont un cout énorme qui permettrait d’accueillir les immigrés décemment au lieu de construire des murs en tous genres. C'est comme la prohibition du cannabis, des couts de police pour un résultat nul.
RépondreSupprimerHerblay et sa clique protectionniste en sont toujours à la ligne Maginot, construire des murs. Herblay aurait du faire maçon.
Pour ce qui est du cannabis...le coût secondaire de ses conséquences justifie pleinement l'interdiction...au lieu de vous regarder le nombril, lisez les innombrables études médicales qui démontrent la destruction des neurones par le cannabis, le retard mental des enfants de consommateurs habituels...les psychoses réactionnelles dues au cannabis avec attitudes suicidaires, agressivité etc...etc..
Supprimer"la destruction des neurones par le cannabis, le retard mental des enfants de consommateurs habituels...les psychoses réactionnelles dues au cannabis avec attitudes suicidaires, agressivité etc...etc"
SupprimerRemplacez "Cannabis" par alcool, et vous avez (au moins) 50 fois PLUS de morts (en France) que du fait du cannabis ; sans compter le retard mental des enfants d'alcooliques habituels, les psychoses réactionnelles dues à l'alcool avec attitudes suicidaires (et pire, tueries organisées sur la route : près de la moitié des accidents mortel sur la route), agressivité (tiens, hier ma compagne s'est faite traitée de pute par un gugusse totalement bourré et total inconnu pour nous !) etc...etc...
... Au lieu de suivre comme un mouton le politiquement correct et vous regarder le nombril, lisez les innombrables études médicales qui démontrent la destruction des neurones, etc.
Cerise sur le gâteau : l'addiction à l'alcool est, et de loin, ET pour tous les addictologues, la plus difficile à traiter... Toutes les études le démontre...
Les études sur la consommation d'alcool sont plus nombreuses que les études sur la consommation de cannabis...
SupprimerOn commence à peine à entrevoir le désastre sanitaire qu'est la consommation régulière du cannabis.
Mais cela dit, comme toutes drogues. Toutes.
Il y a forcément un impact sur la santé du l'usager.
Sinon, ce serait pas une drogue... si ça n'agissait pas sur le cerveau.
Y'a pas de gentilles drogues, et de méchantes drogues.
L'immigration est la conséquence des désordres du monde dont :
RépondreSupprimer- la surexploitation des ressources des pays pauvres par les pays riches,
- une situation économique dégradée dans ces pays renforcée par l'existence de dictatures locales,
- la dévastation de certains pays ou régions par des guerres coloniales ici ou là.
Malgré cet état de fait, il est possible pour les pays concernés de mener une politique cohérente et coordonnée, ce qu'ils ne font pas par intérêt et par égoïsme. Là, comme ailleurs, mieux vaut "laisser faire" la loi de la jungle qui est si efficace pour faire le travail à leur place.
@ Axel
RépondreSupprimerVoilà pourquoi la construction du mur n’est pas accueillie avec trop d’exclamations…
@ Anonyme
Le rythme actuel d’arrivée de migrants est supérieur à 1% de la population totale de la Hongrie. Il est bien naturel que le gouvernement veuille agir. Et pour améliorer la compétence des migrants, mieux vaut sans doute investir dans la formation locale. Pas besoin de les laisser venir en telle masse dans des pays européens où le chômage est si élevé et les budgets si contraints.
@ Anonyme 13h51
Bien d’accord. Merci.
@ Anonyme 13h59
Encore une assertion ridicule. Même l’OCDE affirme que l’immigration coûte 0,5% du PIB en France…
http://www.gaullistelibre.com/2013/07/quel-est-le-cout-de-limmigration.html
Tant que des rêveurs nous expliquerons que les immigrés sont une chance, parce qu'ils payent des impôts en France, comme si les français qui pourraient occuper ces emplois étaient exonérés d'impôts....nous tournerons en rond...par contre les 10.000.000.000 € qui repartent au bled tous les ans depuis la France, ça pas grand monde ne l'a relevé...c'est sur que c'est un peu gênant pour toutes ces théories d'enrichissement par l'immigration...enrichissement...oui..;mais de qui?...
Supprimer@ Axel,
Supprimer10 000 000 000 d'euros, ça va ! vous avez pas la main lourde !
Je pense qu'à l'époque des 30 glorieuses -comme on dit- les immigrés qui aidaient massivement leurs familles restées au bled ne pouvaient envoyé autant de richesse !
"au lieu de vous regarder le nombril, lisez les innombrables études médicales qui démontrent la destruction des neurones par le cannabis"
RépondreSupprimerCertainement moins que l'alcool ou le souverainisme qui fait des ravages dans le cerveau de ses adeptes. Vos études médicales ne concernent que des très gros consommateurs. Faites les mêmes études pour ceux qui bouffent trop ou font trop de boxe et vous aurez tout autant de dégâts sur la santé.
Il n'y a pas d'action politique sans souverainisme !
SupprimerA partir du moment où un Etat est un Etat, il y a souveraineté.
A partir du moment où l'exécutif dudit Etat prends une décision, c'est du souverainisme ; mettre en pratique cette décision c'est du souverainisme ;
y compris la décision de se délester d'un maximum des attributs et/ou des compétences qui définissent la souveraineté, c'est encore du souverainisme.
Herblay raconte encore des conneries.
RépondreSupprimer"En 2010, le chercheur Xavier Chojnicki, dans un rapport commandé par le gouvernement de l’époque, avait estimé que "la contribution nette globale de l’immigration au budget de l’Etat serait ainsi positive, et de l'ordre de 12 milliards d’euros pour 2005; 1 immigré aurait effectué en moyenne un paiement net de l’ordre de 2.250 euros contre un peu plus de 1.500 euros pour un autochtone." Au final, cet économiste conclut que l’Etat verse 68,4 milliards de prestations aux immigrés mais reçoit 72,026 milliards de cotisations payées par les étrangers."
http://www.challenges.fr/economie/20141215.CHA1525/l-immigration-ca-coute-ou-ca-rapporte.html
Effectivement, on fait dire ce qu'on veut aux chiffres.
Supprimer"72,026 Mds payés par les étrangers pour 68,4 Mds versés". Très bien, tout ça. Et combien de milliards versés aux chômeurs français avec, en fond sonore, des gens comme toi pour dire que "les chômeurs sont des fainéants" ? Et, mieux encore, combien de Français au chômage sans revenu, ni aide ? Il est nécessaire, l'ami, d'examiner les impacts de l'immigration au lieu de se limiter à une petite opération arithmétique, sachant que, de toute façon, la question de l'immigration n'est pas la question centrale. Le sujet est sensible parce que le chômage explose.
On ferait de toute façon mieux de s"occuper des délocalisations ou des exactions des multinationales, des grands groupes, qui font travailler des gens traités et payés comme des esclaves à l'autre bout du monde pour s'enrichir toujours plus.
DemOs
@ Anonyme
SupprimerUne étude ne fait pas tout, comme j'en avais parlé dans ce papier :
http://www.gaullistelibre.com/2013/07/quel-est-le-cout-de-limmigration.html
J'avais cité l'étude de Chojniki, dont le solde net a été divisé par 3 en 7 ans, passant de 12 Mds en 2005 à 4 Mds en 2012 (d'où l'incohérence de vos chiffres...).
Mais l'OCDE, guère hostile à l'immigration, estime que le coût net est de 0,5% du PIB, soit environ 10 Mds, comme l'étude de JP Gourévitch. Il y a donc deux études sérieuses qui parlent d'un coût net.
Et Démos apporte un point juste.
Mettre des murs contre l'immigration ne fait que renforcer l'immigration illégale et enrichir les mafias comme l'état islamique, c'est tout autant débile que la prohibition du cannabis à grands frais de police pour un résultat catastrophique.
RépondreSupprimerTu fais décidément une fixation sur le cannabis. Réflexe de consommateur ?
SupprimerPour le reste, les murs sont le symbole de l'échec de la politique internationale. Ils posent la question de la répartition des richesses, un VRAI sujet que nos bien aimés dirigeants n'ont surtout pas envie d'aborder, préférant faire de belles déclarations aussi creuses et sans effet que dégoulinantes de bons sentiments.
DemOs
@ Anonyme
SupprimerLes murs sont comme les portes fermées que nous avons à nos appartements ou nos maisons. Il est normal de pouvoir choisir qui rentre.
Il faut lire à ce sujet l'excellent petit livre de Régis Debray " Eloge des frontières".
Supprimer"des gens comme toi pour dire que "les chômeurs sont des fainéants"
RépondreSupprimerJ'ai dit ça où ? Pour le moment, c'est toi qui le dit.
"les murs sont le symbole de l'échec de la politique internationale."
Herblay trouve ça très bien les murs, une réussite même.
Que tu sois ou pas du côté des sagouins, qui déclarent que les chômeurs sont des fainéants, ne changera rien à l'affaire, une majorité de gens sont contre l'immigration - et elle doit de toute façon maîtrisée - parce que le contexte est difficile.
SupprimerConcernant les ouvrages, murs ou ponts, la question posée n'est pas de savoir si les méchants construisent des murs et les gentils accueillent tout le monde à bras ouverts ou l'inverse, mais d'agir décemment, avec des règles connues et partagées, ce que les dirigeants européens, si prompts à prendre des mesures anti-démocratiques, refusent de faire. Encore un constat de carence de ces institutions qui devaient assurer notre indépendance et notre force. Dans la réalité, un ramassis d'incompétents grassement payés pour édicter des directives, règlements et décisions sur tout et n'importe quoi, incapables de prendre leurs responsabilités dans le domaine international.
DemOs
Une action efficace contre l'immigration illégale est possible, comme le montrent l'Australie ou Singapour. Quand des hommes politiques disent que c'est impossible, j'entends que c'est impossible que ce soit fait par eux, donc qu'ils laissent la place à d'autres qui pourront.
RépondreSupprimerLe traitement de l'immigration est une question difficile.
RépondreSupprimerD'un côté, le rôle de dirigeants politiques est de garantir l'équilibre du pays. De ce point de vue, l'immigration ne peut être, comme le réclame la gauche "humaniste", massivement débridée. Les indicateurs sociaux de notre pays (emploi, logement, vivre-ensemble) sont déjà alarmants. En l'état actuel, ce serait aggraver dangeureusement la cohésion de notre peuple que de pratiquer une politique d'accueil ouverte, non-ciblée.
Notre priorité politique doit de toute façon être la récupération des moyens financiers de l'Etat, en revenant sur le libre-échangisme et en luttant contre l'accaparement des richesses créées par les plus riches aujourd'hui vénérés servilement.
D'un autre côté, nous ne pouvons fermer les yeux sur les situations dramatiques qui causent l'immigration clandestine actuelle. Il est complètement honteux de prôner l'insensibilité devant des familles qui fuient les massacres au péril de la vie des enfants. Même affaiblie, notre société est cent fois mieux lotie que ces pauvres diables. Il est donc de notre devoir, à défaut de pouvoir leur faire miroiter une intégration, de traiter avec dignité ceux qui demandent asile en mettant en place des camps d'hébergement et en garantissant le traitement au cas par cas. De toute façon, quelle autre solution quant on voit les piteuses opérations de refoulement et de dispersion?
On ne peut de toute façon barricader efficacement tout le pays ou alors il faut être clair et dire qu'on donne ordre à la police de tuer les clandestins...
De toute façon, le problème ne se résoudra pas avec le contrôle migratoire que nous choisirons. Il ne peut évoluer positivement que si nous menons une politique étrangère active dans la lutte contre les régimes corrompus, dictatoriaux, l'aide au développpement, que nous mettions la pression sur Israël pour arrêter d'envenimer le proche Orient, que nous nous dressions contre l'exploitation destructrice des multinationales dans les pays du Sud.
Complètement d'accord. Il existe des paradoxes, mais nous ne pouvons attendre sans rien faire ou pire, comme le font aujourd'hui les dirigeants de l'UE en faire semblant sans agir. Blablabla ....
SupprimerDemOs
Ah ça, c'est trop bête alors ! Vraiment ! Après des siècles et des siècles de conflits, de désordre, d'instabilité, de guerres, la France avait réussi à atteindre une certaine stabilité, une certaine prospérité, un certain ordre. Et voilà que, la mode de la mondialisation aidant (si je puis dire) elle est et va de plus en plus être contaminée et bouleversée par le désordre mondial. (fiance, terrorisme, migration etc)
RépondreSupprimerC'est trop ballot
jean-louis