C’est une
triste mais récurrente information depuis que le démantèlement d’un des
principes fondateurs de la PAC : les
éleveurs de porc manifestent pour protester contre l’effondrement du prix du
porc sous leur prix de revient. Un nouvel exemple des
ravages de la libéralisation de l’agriculture.
Le
sacrifice d’une profession
Après
les producteurs de lait, ceux de fruits et légumes, et déjà les éleveurs,
c’est à nouveau le tour des éleveurs de porc de subir les aléas du marché. Alors
que produire un kilo de porc leur revient environ 1,50 euro, le prix sur le
marché est tombé à 1,23 euro, creusant des pertes abyssales à l’échelle
d’exploitations à l’équilibre précaire, et autant de destins individuels et
familiaux brisés. Plusieurs raisons : la concurrence de l’Allemagne, et
sa main d’œuvre d’Europe de l’Est payée au lance-pierre, et la fermeture du
marché russe du fait des conflits récents. Ou quand le suivisme atlantiste et
la dérégulation sans limite jettent des personnes qui travaillent dur et
honnêtement dans la misère…
Avec
l’abandon des prix de soutien, cette belle profession a été abandonnée à la
concurrence ‘libre et non faussée’, qui produit des prix extrêmement instables
et parfois inférieurs au coût de revient. C’est
ainsi que d’une année sur l’autre, leurs revenus peuvent baisser de 40%, sous
le SMIC… Comment ne pas se révolter devant la brutalité du traitement
infligé aux agriculteurs ? En fonction des aléas du marché, ils peuvent voir
leurs revenus passer à tout moment sous leurs charges. « On
est tous en train de crever dans les fermes et vous vous en foutez » a
dit un agriculteur au ministre. Faut-il y voir la destination que
souhaiteraient faire prendre les néolibéraux à l’ensemble de la société ?
L’impuissance
organisée
En fait, ce
que montre les socialistes de la sorte, ce n’est pas tellement qu’ils ne
peuvent rien faire. Après tout, la
Chine ou le Japon maintiennent un marché agricole extrêmement protégé. Les
producteurs de riz locaux ne risquent pas de voir les prix passer sous leur
prix de revient. En réalité, c’est
qu’ils ont construit un système qui aboutit à ces horreurs et où,
théoriquement, ils n’ont pas le droit d’agir. Pourtant, il y a quelques
années, la PAC comportait des prix de soutien, qui protégeait des excès des marchés
(même si elle pouvait présenter certains disfonctionnements). Si Stéphane Le
Foll ne peut pas tout régler ici, c’est parce qu’il a soutenu des décisions qui
lui ont retiré le pouvoir de le faire.
Ce ne sont pas des paysans ,mais des industriels qui maltraitent les animaux ...Qu'on protège nos paysans d'abord !
RépondreSupprimeron peut arrêter de faire la guerre des Français contre d'autre Français ?
Supprimermerci.
Notre ennemi commun, c'est déjà la finance folle et donc la dérégulation.
Ensuite améliorer les conditions. Mais pas combattre les uns au prétextes qu'ils sont pas des anges, ou qu'ils ont un grain de blé en plus.
@poussantg : bravo pour votre commentaire : incontestablement le plus stupide jamais écrit sur ce blog.
RépondreSupprimer@L. Herblay : vous oubliez les effets dramatiques de l'interdiction d'exporter le porc chez nos amis russes (et ça, c'est pas de la faute du marché).... A ajouter à ça, la réglementation ahurissante qui change en permanence et les limites à l'agrandissement des élevages qui pourraient permettre la baisse des coûts de production. Certes, le marché n'aide pas toujours mais les nombreuses entraves au marché imposées par l'état ont une grande part de responsabilité dans le désastre actuel.
P.O
la stupidité consiste à résumer, comme vous le faites, l'avenir de l'élevage à de l'industrie lourde et celui des paysans russes à celui de clients de notre surproduction, à l'image des africains.
SupprimerQuel belle perspective en effet qu'un pays entier au puant relent de purin de cochon et d'algues en décomposition au bénéfice des marchands de polluants ? Une sorte de super-Bretagne ...
@ P.O.
SupprimerDes contraintes, il en faut. Les contraintes sont normales. Cessez avec cette vision "ultra-libérale" d'exagérer le poids des normes, et de prétendre que les normes changent trop souvent.
Le marché doit être régulé. La finance folle est le seul problème que nous ayons.
Avec ces idées stupides comme celles de vouloir baisser les coups... même quand ce n'est pas possible. Notamment.