C’est un vieux
débat, qui
existe depuis que la question de la sortie de l’union monétaire européenne d’un
pays est devenue une possibilité. Cette perspective s’étant brutalement
rapprochée pour la Grèce, nous
avons de nouveau droit à des prévisions dignes des sept plaies d’Egypte.
Ridicule.
Le drame,
c’est le maintien dans l’euro
Fin 2010, la
banque ING s’était essayée à une estimation des conséquences de la fin de
l’euro. En France, sur trois ans, le PIB baissait de 10% et le taux de
chômage atteignait 14%. ING prévoyait une « pression
à la baisse des prix et des salaires mais aussi une détente très marquée sur
les taux d’intérêt à 10 ans (…) en deça de 1% ». En Espagne, le
chômage atteignait 25,5%, Jean Quatremer parlant de « coût
apocalyptique de l’éclatement de la zone euro ».
Dans un cas où seule la Grèce sortait, ING
prévoyait une baisse de son PIB de 7,5%. Sur trois ans, le PIB Grec reculait
de 10%, le chômage atteignant 18%. Ce qui est frappant avec le recul du temps,
c’est que ce qui était prévu comme apocalyptique en cas de fin de l’union
monétaire a été dépassé par ce qui s’est passé avec le maintien.
Les mêmes
qui nous disaient qu’une sortie de la monnaie unique serait une calamité pour
la Grèce il y a cinq ans nous
disent que ce serait à nouveau une erreur aujourd’hui. Mais
de même qu’on les contredisait en 2010, le temps a parlé contre eux puisque
le maintien dans la zone euro a produit des conséquences bien pires, avec
une baisse du PIB de 25%, un recul du pouvoir d’achat de 30% et un taux de
chômage de 25% pour Athènes. Quel crédit donner à ces oiseaux de mauvais
augure qui ignorent les travaux des économistes qui ont étudié les nombreuses
fins d’unions monétaires du 20ème siècle, comme Jonathan Tepper,
pour qui « dans
presque tous les cas, la transition a été douce (…) la sortie est l’outil le
plus puissant pour rééquilibrer l’Europe et créer de la croissance ».
Une
bouffée d’oxygène pour la Grèce
Certains
évoquent la faillite de la Grèce, terme absurde pour un pays, qui fait défaut.
Soit dit en passant, le
maintien dans la zone euro s’est déjà fait au prix de deux défauts et un
troisième semble nécessaire. On parle aussi d’un appauvrissement du
pays : outre le fait que tout ceci s’est réalisé avec le maintien dans la
zone euro, comme
nous le prévoyons alors, parler d’appauvrissement du fait d’une dévaluation
est ridicule. Si le prix de certains produits importés monte, ce n’est pas le
cas de la majorité des produits. Pour preuve, la baisse de l’euro, passé de
1,35 à 1,05 dollar en 9 mois, n’a pas provoqué d’appauvrissement de la zone
euro, beaucoup
soulignant au contraire ses effets bénéfiques. Bien sûr, le pouvoir d’achat
des touristes internationaux baisse, mais ce n’est qu’une toute petite
minorité...
Mercredi 1er juillet 2015 :
RépondreSupprimerRéférendum en Grèce : un sondage donne le « non » gagnant.
Du côté des sondeurs, le rapport de force est inversé : un sondage réalisé par l'institut ProRata pour le quotidien Efimerida Ton Synatkton donne une nette avance au camp du "non", crédité de 54% des intentions de vote, contre 33% en faveur du "oui".
http://www.europe1.fr/economie/la-grece-est-officiellement-en-defaut-de-paiement-1362872
Rappel :
Depuis 1918, il y a eu 67 créations d’union monétaire. Et à chaque fois, l’union monétaire a fini par éclater.
67 tentatives … et au final 67 explosions.
L’économiste danois Jens Nordvig a répertorié qu’entre 1918 et 2012 quelque 67 unions monétaires ont volé en éclat. Toutes les tentatives d’États indépendants de constituer une monnaie commune unique ont fini par échouer. On ne connaît pas de contre-exemple.
http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2015/06/29/31007-20150629ARTFIG00142-referendum-grec-vie-et-mort-des-unions-monetaires.php
"Toutes les tentatives d’États indépendants de constituer une monnaie commune unique ont fini par échouer. On ne connaît pas de contre-exemple."
SupprimerEn Afrique, il reste encore le Franc CFA, non ?
Talisker.
le France CFA c'est plutot une monnaie d'états pauvres sous la protection tutélaire d'un état riche.
Supprimerle France CFA c'est plutot une monnaie d'états pauvres sous la protection tutélaire d'un état riche.
SupprimerPour commencer il existe deux Francs C.F.A. car il y a deux zones qui ont chacune leurs Francs C.F.A : zone UEMOA et CEMAC ; bien que pour chacun des deux Francs C.F.A. nous avons 1 euro = 655,957 FCFA.
SupprimerD'autres part les deux zones ne fonctionnent pas du tout comme des pays qui ont une monnaie unique...
Chaque pays ayant individuellement une relation "d'ancrage" monétaire avec la France ; cela fonctionne un peu comme une monnaie commune mais pas complètement.
C'est très particuliers.
Il y a deux banques centrales, une pour chaque zone de Francs CFA : la Banque des Etats de l'Afrique Centrale pour la zone CEMAC et la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest pour la zone UEMOA ;
SupprimerEt les deux banques centrales africaines ne peuvent pas prendre de décision sans la permission de la Banque de France.
Les deux Francs C.F.A ne sont pas convertibles entre eux.
P.S. : j'aurais dû écrire que le deux banques centrales africaines ne sont pas totalement indépendantes de la BdF.
SupprimerChaque zone -CEMAC et UEMOA- n'est pas une zone monétaire unique comme pour l'euro... mais plus une zone qui emploie chacune une monnaie "émise par l'Etat français" et bien évidemment garantie par l'Etat français (d'où la tutelle de la France).
SupprimerRésumé simplifié pour bien faire comprendre la différence entre euro et les deux monnaies CFA.
Conclusion : "Toutes les tentatives d’États indépendants de constituer une monnaie commune unique ont fini par échouer. On ne connaît pas de contre-exemple."
On attends toujours le contre-exemple, quoi.
Ok. Merci pour les précisions.
SupprimerTalisker
Avis aux voyageurs : aussi incroyable que cela puisse paraître les FCFA CEMAC ne sont pas acceptés dans la zone UEMOA et inversement alors qu'ils ont rigoureusement le même cours et qu'il n'y a aucun risque de change.
Supprimer1 euro = 655,957 FCFA (ce sont nos anciens anciens Francs !)
Ivan
c'est indiqué dans mon message de 11h35 :
Supprimerles deux monnaies CFA ne sont pas convertibles entre elles.
C'est en 1993, que la BEAC prends la décision de "suspendre" le rachat des Francs CFA de la BCEAO ; et réciproquement la BCEAO décide de ne plus racheter les Francs CFA de la BEAC.
http://www.bceao.int/Histoire-du-Franc-CFA,55.html
Petite précision : ça n'existe pas le risque zéro...
SupprimerC'est pas plus mal qu'il y ait deux zones distinctes... au moins, l'une ne peut pas entrainer l'autre dans sa chute.
Elles ne sont pas convertibles entre elles mais cela ne devrait pas poser de problème puisqu'il n'y a aucune conversion à faire vu qu'elles ont le même cours.
SupprimerC'est donc un peu exagéré surtout si on pense que l'Euro, lui, est accepté partout dans les deux zones (sauf peut-être dans les consulats français, il y a longtemps un jeune français m'avait expliqué que le FF était accepté partout au Sénégal sauf...au consulat de France !)
Ivan
L'affaire de la conversion ne se résume pas seulement au cours...
SupprimerA partir du moment où on passe d'une monnaie à une autre, il y a conversion -ça n'a rien à voir avec le fait que les deux monnaies auraient la même valeur ou pas-.
J'ai aussi l'impression que vous semblez confondre "convertir une monnaie" et "avoir cours légal / être acceptée partout".
Il est normal que l'euro soit accepté partout où il a court légal.
(par contre, pas sûr de comprendre votre anecdote sur le Francs et les consulats)
On peut contrôler les mouvements de capitaux de différentes manières... notamment, en interdisant la convertibilité. C'est un choix arbitraire comme un autre.
Les deux monnaies CFA sont très "spéciales"... il faut le comprendre.
https://fr.news.yahoo.com/le-non-lemporterait-en-gr%C3%A8ce-mais-l%C3%A9cart-se-051738893--business.html
RépondreSupprimerATHENES (Reuters) - Le "non" l'emporterait dimanche en Grèce au référendum pour ou contre les propositions des créanciers avec 54% des voix contre 33% pour le "oui", selon un sondage publié mercredi qui souligne que l'écart s'est réduit depuis la fermeture des banques.
L'enquête a été réalisée par l'institut ProRata pour le quotidien Efimerida Ton Synatkton sur plusieurs jours, étalés avant et après l'annonce des mesures de contrôle des capitaux qui ont contraint les banques à fermer et plafonné les retraits journaliers aux distributeurs automatiques. Elle permet donc d'avoir une idée de l'impact sur l'électorat de ces mesures entrées en vigueur lundi matin.
Alors que le "non", préconisé par le gouvernement d'Alexis Tsipras, était crédité de 57% des intentions de vote auprès des personnes qui ont été interrogées avant les mesures de contrôle des capitaux, il est passé à 46% auprès des personnes de l'échantillon interrogées par la suite, précise l'institut.
Dans le même temps, la part de partisans du "oui" a progressé de 30 à 37%.
Quand 13% des personnes interrogées ne se prononçaient pas avant, elles sont désormais 17%.
Les Grecs sont appelés dimanche à répondre à la question: "Est-ce que la proposition soumise par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l'Eurogroupe du 25 juin 2015, qui consiste en deux parties qui forment ensemble leur proposition globale, devrait être acceptée ?"
Rappels utiles et salutaires.
RépondreSupprimerMerci Laurent.
Emmanuel B
https://pbs.twimg.com/media/CInT9fFWUAEu6iV.jpg
RépondreSupprimerLe dogme de l'intangibilité de la zone euro a été brisé par l'interview de Benoît Coeuré dans "les Echos" et la prise de position de Madame Merkel à la place de ses laquais Juncker et Dijsselbloom pour une négation de toute "négociation" avant le résultat du référendum.
RépondreSupprimerPourvu que le Non l'emporte !
Vous nous laver les oreilles avec ce pays qui n'honore pas ses engagements depuis déjà le 19ime siècle.
RépondreSupprimerUne dette est une dette, il sera toujours possible d'augmenter la TVA sur les importations grecques afin de récupérer ce qu'il est possible.
"La guerre, c'est la paix. La réussite économique, c'est la crise. La démocratie, c''est la dictature." (libre adaptation de 1984 de George Orwell).
RépondreSupprimerDemOs
L'euro est en fait un système de taux de change fixe entre les monnaies de pays différents, très différents à beaucoup d'égards. Les pays européens diffèrent entre autres par le taux d'inflation, si bien qu'au bout de 10-15 ans, la monnaie de ceux qui ont le plus d'inflation est fortement surévaluée, d'où le déficit commercial et l'endettement. Quand le commerce extérieur est déficitaire et l'état endetté, il est impossible de relancer l'économie sans dévaluation. Celle-ci étant interdite par construction dans la zone euro, la Grèce doit en sortir sous peine de mort. Et aussi l'Italie, l'Espagne, le Portugal et ... la France! L'euro est voué à disparaître. Tout acharnement thérapeutique ne peut que prolonger nos souffrances.
RépondreSupprimerLa France a 15% de differential d'inflation avec l'Allemagne depuis 1998 !!! 15%
SupprimerComment voulez vous que l'allemagne avec la meme monnaie ne nous fasse pas une concurrence deloyale qui detruit toute notre industrie, en plus vu grace a leur demographie pathtique ils n'ont pas a depenser en formation des jeunes ou a leur creer des boulots ( ils depensent 3% de GDP en moins en education et 2.5% de moins en defense, ca aide le budget)
@ BA
RépondreSupprimerBelle réussite de Tsipras
@ Abd_Salam
Merci pour les précisions
@ Démos
Notre époque y ressemble de plus en plus
@ Jacques
Très juste