Cela a été
une des polémiques de la semaine denière : les
média ont affirmé, abusivement, que Jacques Sapir préconisait un rassemblement
allant du Front de Gauche au Front National contre l’euro. Ce faisant, ils
sont passés à côté du sens, et surtout de l’essentiel de sa réflexion.
Mauvaise
polémique pour très bon texte
Il est assez
effarant que les nombreuses et passionnantes questions soulevées par Jacques
Sapir, qui fait suite au débat
lancé par Stefano Fassino, ancien membre du Parti Démocrate Italien, auquel
appartient Matteo Renzi soit réduit à la seule question du Front National, abusivement
raccourcie qui plus est. Car les quatre textes de Sapir sont
remarquablement riches et intéressants : de l’interview pour Figarovox, suivie par « Sur la logique des ‘fronts’ »,
« A nouveau sur les ‘fronts’ »,
puis « Inconséquences ». Il
note que la
crise Grecque a tranché la question de savoir si un pays de la zone euro peut
mener une politique alternative, ce qui fait de la « question de l’euro une question
éminemment politique ». Jacques Sapir a bien raison de dire que
« l’euro n’est pas seulement une
monnaie » aujourd’hui.
Outre le
fait d’instituer un système de parité fixe qui reprend bien des inconvénients
du système de l’étalon-or, il s’impose depuis les débuts comme un projet
politique, le moyen de contraindre, à terme, à un saut qui se veut fédéral, ce
qui lui donne un caractère anti-démocratique étant donné que cela n’a pas été
demandé et validé par les peuples. En imposant un agenda uniforme à ses
membres, « l’euro fonctionne comme un cadre
qui vide la démocratie de son contenu, et progressivement de son sens. On peut
voir se matérialiser l’idée d’un gouvernement par les règles, gouvernement qui
est celui des ‘experts’ anonymes. Ce principe de gouvernement constitue la plus
formidable subversion de la démocratie auquel on ait assisté lors de la crise
Grecque », notant le
refus de négocier malgré les votes.
Comment
on sort de cette impasse ?