Il y a
quelques mois, François Hollande avait décidé de lier son destin à la courbe du
chômage, après
avoir échoué à la faire reculer comme il avait promis. Curieusement, les
méthodes de comptabilisation du nombre de chômeurs sont modifiées en plein cœur
de l’été 2015…
Deux
façons de faire baisser les chiffres
Les choses
sont tout de même extrêmement troublantes, pour de nombreuses raisons. D’abord,
même
si Pôle Emploi a annoncé ce changement de méthode de manière transparente,
il le moment choisi pour le faire est extrêmement suspect : fin juillet,
alors que la France est largement en vacances, que les médias rentrent moins
facilement dans les sujets de fond. Et cela
est assez tôt avant les élections présidentielles pour que l’on ait
largement oublié cette modification au moment du vote, au printemps 2017. Mais
le choix du moment est également suspect parce qu’il intervient trois ans après
l’élection de François Hollande, et que le
chômage progresse, contrairement
à ses promesses.
Et, comme
par hasard, alors
que le nombre de chômeurs de catégorie A aurait progressé de 11 300 selon
l’ancien modèle, il ne progresse que de 1 300 avec la nouvelle façon de
compter, à 3,55 millions. Mais que penser des baisses du nombre de chômeurs
de moins de 25 ans ou de la baisse de 0,3% du nombre de chômeurs de catégorie B
et C (5,4
millions en métropole, 5,7 millions au total). Bref, devant l’échec de son
gouvernement dans la lutte contre le chômage, pourtant une de ses priorités, il
est difficile de ne pas penser que la majorité a recours à des moyens pas
complètement honnêtes pour mettre les statistiques dans une meilleure direction
qu’elles
n’iraient naturellement, sans artifice.
Modifications
forcément malhonnêtes ?
Présenté
comme cela, cela peut sembler plus juste. Au mieux, on peut y voir un moyen
d’avoir des chiffres plus fiables. Mais on peut aussi y voir un moyen d’obtenir
des résultats plus rapides avec l’augmentation du nombre de contrats aidés
décidée par le gouvernement, mais aussi l’opportunité d’avoir un effet plus sûr
en cas de nouvelles mesures qui pourraient augmenter les légions de demandeurs
d’emploi en formation, au service civique ou en contrat aidé. On
peut penser que le gouvernement a des arrières-pensées et qu’il change
opportunément les méthodes de classification des demandeurs d’emplois pour
maximiser l’impact de mesures déjà prises, ou même de mesures bientôt
prises.
Mais dans ce
nuage de fumée, ce qui ressort surtout, c’est
le caractère très suspect de cet ajustement dans la méthode de comptage du
nombre de demandeurs d’emplois. Bien sûr, on ne peut pas avoir de
certitudes, mais les présomptions de magouilles n’en restent pas moins très
fortes.
merci d'évoquer le sujet, nous assistons en effet en ce moment à une requalification des catégories sans que cela se justifie d'ailleurs puisque nombre de statuts existent déjà depuis des années. Il est en effet, non pas suspect, mais clair que la volonté de tripatouiller les chiffres est me semble t'il, la seule et unique motivation, parce que c'est la mode dans de nombreux pays que de tordre la réalité selon des normes opportunes.
RépondreSupprimerStan
" Mais on peut aussi y voir un moyen d’obtenir des résultats plus rapides avec l’augmentation du nombre de contrats aidés décidée par le gouvernement, mais aussi l’opportunité d’avoir un effet plus sûr en cas de nouvelles mesures qui pourraient augmenter les légions de demandeurs d’emploi en formation, au service civique ou en contrat aidé............................"
RépondreSupprimertout ça va être très compliqué Mr Herblay et j'essaie de vous expliquer pourquoi en quelques phrases :
les contrats aidés sont majoritairement "consommés" dans le secteur de l'insertion et plus accessoirement dans la territoriale et associatif divers
1° les restrictions budgétaires nationales placent le secteur de l'insertion d'ores et déjà dans des difficultés financières qui s'ajoutent à celles clairement déjà existantes. Il est donc aujourd'hui vain d'imaginer des augmentations d'embauche de contrats aidés parce que le système qui le porte est en train de s'appauvrir. Pour compenser les baisses d'aides locales, les ACI sont contraintes de demander des aides européennes FSE. (je ne m'étends pas sur les coûts de suivi d'un tel dossier, les contrôles en ACI n'ont rien à voir avec celui des vaches corses virtuelles)
2° L'état est en train d'auditer le secteur de l'insertion, afin de calculer le coût unitaire du "contrat aidé" dans les ACI (ateliers et chantiers d'insertion) , sur la base du taux de réussite des sorties positives.
Le travail est peut être nécessaire, mais on peut parier que les aides vont baisser nettement assez vite, nouvelle future contrainte attendue et fermetures de masse d'ACI en vue (atelier et chantier d'insertion) ceci est valable pour les autres dispositifs "cousins"
3° Le nouveau dispositif CPF qui remplace le DIF est très bien conçu.......pour dépenser moins. En effet, chacun doit s'inscrire individuellement pour noter ses droits. Vu de loin, ça ne fait pas question, mais vu de près, il est clair qu'il va y avoir de la déperdition dans l'air, un peu comme les droits RSA dont on sait que nombre de personnes ne réclament pas parce que c'est compliqué pour eux.
Je ne parle évidemment pas des remises à l'emploi de personnes sorties du marché du travail, la hausse du chômage que les gouvernements essaient de planquer sous le tapis, explique à elle seule la difficulté d'une telle entreprise.
Puisque qu'à terme, l'augmentation des contrats aidés ne sera pas le but avec quasi certitude compte tenu de ces éléments ci dessus, que reste t'il comme motivation ?
Stan
il faut être compréhensif, je ne suis pas sûr que les incompétents qui nous gouvernent et qui pondent des lois, des réformes les unes derrière les autres, à très court terme, à la hussarde, sans consolider ni attendre que tout se mette en place, sachent exactement ce qu'ils font.
RépondreSupprimerIls obéissent, c'est déjà bien. pas sûr qu'ils sachent compter.....
la RGPP et les non remplacements de retraités, les refontes des régions, les restrictions budgétaires sont décidées et appliquées "parce qu'il le faut" le tout sans tenir compte de la situation économique, ils amplifient le phénomène de crise..
Ce qui est étonnant c'est qu'ils puissent croire qu'un moment donné, une fusion de régions puisse procurer des gains sur les coûts sachant que lorsqu'on regarde de près les lignes de budget, on se rend compte assez vite où vont être les mesures à prendre
- emploi et investissement
emploi : il va falloir virer du monde ou ne pas remplacer les postes de retraités.
investissements : les entreprises qui vivent de marchés publics vont dérouiller à coup sûr. Je n'ai pas employé le futur, demandez donc au BTP et le TP où il en est aujourd'hui, pour ne parler que de ce secteur...
Il est clair qu'il vaut mieux truander les chiffres du chômage dès maintenant, la France est un rare pays qui se renouvelle démographiquement, ce qui veut dire en clair, qu'il faut créer autant d'emploi qu'il faut en détruire......c'est très mal barré..
pas comme l'allemagne qui perd de sa population et qui attire les jeunes des états voisins dans la merde. L'allemagne est une suceuse d'énergie et de jeunesse des autres.
N'oublions pas que les politiques en œuvre sont celles de l'UE relayées par nos politiques plus que zélés, quasi serviles à la cause,
pas trop d'importance en ce moment, on déplore 900 kms de bouchon ce week end...c'est encore bon signe.
Stan
Il est par ailleurs instructif de noter et de parler de ce que font de plus en plus nombre entreprises quel que soit leur statut dans la "gestion de leurs ressources humaines". Je veux parler de la pression extrêmement forte qu'ils exercent sur leurs salariés, publics ou privés, pour qu'ils partent. Quand le licenciement n'est pas possible, c'est le harcèlement ou la mise au rancart directe, quitte à bafouer droits et compétences des intéressés-es et, dans ce cas, c'est du "chacun pour soi".
SupprimerJe m'étonne que personne, nulle part, ne parle, ni n'écrit sur cette pratique de plus en plus courante dans nombre d'entreprises : la "chasse à l'homme". Les médecins et pas seulement les médecins du travail rencontrent de plus en plus d'hommes et de femmes dans cette situation, mais, bon, tout va bien ....
DemOs
ne parle, ni n'ECRIVE sur cette pratique ...
Supprimer"les incompétents qui nous gouvernent et qui pondent des lois"
RépondreSupprimerVous vous méprenez complétement si vous pensez que ce sont des incompétents...
Et le problème fondamental de tous les peuples est bien de pensez que ce sont des "incompétents"...
Si au contraire vous étiez certains que ce qui est fait l'est fait en toute conscience, alors votre raisonnement pourrait changer et la société changerait ... VRAIMENT
tant que l'on pense "incompétent", on pense aller voter pour mettre en place un MOINS "incompétent"... mais au final le projet reste le même ...
Réfléchissez à cela...
" Réfléchissez à cela..."
Supprimermerci de l'intérêt que vous avez porté à ce passage...
je ne me méprends pas, tout au plus j'ai résumé sur le mode de la dérision. J'ai une pensée plus élaborée sur la faune politique que je ne livre que rarement sur un blog. J'en reste donc à un mode simplet à leur sujet, que vous faites bien de relever.....
je crois que j'ai bien fait de me retenir chez Mr Herblay, d'habitude je suis sur le mode de l'émission des guignols à leur propos. Ca n'apporte rien mais ça fait du bien...
Stan
Ce n'est pas la première fois ni sûrement la dernière qu'on modifie les règles de calcul pour dissimuler aux yeux des citoyens le rythme réel de la progressions du chômage depuis 1974.
RépondreSupprimerCependant n'oublions pas que l'essentiel du traitement statistique du fléau repose depuis le début sur le chômage non indemnisé. Autrement dit c'est sous sa forme la plus grave que la maladie est escamotée en priorité, comme si les tuberculeux atteint des formes incurables de la maladie, ou ceux qui n'ont pas les moyens de se soigner, étaient reversés dans le registre des bien-portants !
Un chômeur non indemnisé n'a généralement aucune raison de pointer à Pôle Emploi puisque cela ne lui donne droit à rien, et que les rares emplois proposés par l'agence sont généralement réservés aux chômeurs indemnisés.
("Je sais que toutes les études montrent que subventionner l'embauche des chômeurs indemnisés ne crée pas d'emploi, uniquement un effet de substitution, mais ce n’est pas grave car il vaut mieux payer quelqu'un à travailler qu'à ne rien faire, c'est une question de bon sens !"
Combien de fois n'avons nous pas entendu cela, tant de la part de la droite que de la gauche ?
Ce qu'ils oublient toujours de dire c'est que pour opérer une substitution il faut obligatoirement 2 termes, et que si l'un d'eux est le chômeur indemnisé alors l'autre ne peut être que le chômeur non indemnisé)
Je m'insurge également contre le fait qu'un chômeur qui n'accompli pas régulièrement des « actes positifs de recherche d'emploi » soit radié de la liste des demandeurs d'emploi. Est-ce qu’un malade atteint d’une maladie contre laquelle il n’existe aucun traitement est considéré comme bien portant ? N’est-il pas abusif d’obliger le chômeur à faire semblant de chercher ce qu’il sait ne pas exister ?
Et même, on pourrait se demander quelle est la justification de l’existence de Pôle Emploi si le fait de pointer chaque mois sur sa liste de demandeurs d’emplois n’est pas considéré comme un acte positif de recherche d’emploi.
Aux USA les statistiques de la « participation au marché du travail » sont désormais considérées comme plus pertinentes pour mesurer le chômage réel que celles qui prétendent mensongèrement mesurer le chômage lui-même, et je ne crois pas que la situation française soit très différente.
Les vrais chiffres du chômage en France :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vrais-chiffres-chomage-mai-2015-168957
Ivan
Les vrais chiffres de juin :
RépondreSupprimerhttp://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vrais-chiffres-chomage-juin-2015-170198
Ivan
Les vrais chiffres du chômage seraient faciles à calculer aussi en recoupant les statistiques de la démographie et celles de l'emploi.
RépondreSupprimerExemple : au cours de l'année A il y a eu 50 000 départs en retraite, 150 000 jeunes fêtant leur 18ème anniversaire et 100 000 destructions nettes d'emplois. Cela fait 200 000 chômeurs en plus, peu importe ce qu'en disent BIT, INSEE ou Pôle Emploi.
Les autorités se gardent bien de faire ce genre de recoupement, du moins officiellement.
Mais parfois les politiques se trahissent bêtement, quand ils racontent que pour faire baisser le chômage de 100 000 il faut créer 200 000 emplois. Cela revient à avouer à l'inverse que quand la France détruit 200 000 emplois le chômage n'augmente officiellement que de 100 000.
Ivan
puisque je suis sur votre blog "gaulliste libre", Mr Herblay, je garde assez précisément en mémoire ma poignée de main au général de Gaulle probablement en 63 ou 64 devant mon école communale. J'habitais une zone assez proche de Colombey les 2 églises et je devais avoir 8 ou 9 ans..
RépondreSupprimerLe seul président que j'ai jamais vu de ma vie d'ailleurs.
Stan
@ Stan
RépondreSupprimer1- Sauf si les contraintes budégatires se desserrent quelque peu, ce que les taux d’intérêt pourraient bien faciliter, ainsi que les vents meilleurs de la conjoncture
2- Pas sûr que le gouvernement choisisse l’efficacité réelle à l’efficacité dans les statistiques du chômage nouvelle version…
En outre, Hollande est plus malin qu’il n’en a l’air. Ne serait-ce pas un des tours qu’il prépare pour 2017, avec la légère revalorisation des fonctionnaires, les baisses d’impôts de 9 millions de ménages ?
Bienheureux vous êtes d’avoir un tel souvenir.
@ Démos
C’est ce que l’on retrouve dans les symdromes d’épuisement professionnel
@ Ivan
Un très grand merci pour ces rappels, essentiels.
"C’est ce que l’on retrouve dans les symdromes d’épuisement professionnel." C'est ce que l'on retrouve aussi dans les chiffres du chômage.
SupprimerDemOs
Comme disait Churchill : "Je ne crois qu'aux statistiques que j'ai faites moi-même !"
RépondreSupprimerMême si ces tripatouillages sont scandaleux, ils n'égalent pas ceux des US et de la GB, dont les stat excluent des millions de non actifs. Le "célèbre" coup de gueule du patron de l'institut Gallup (l'Ifop US) intitulé "The Big Lie" est sidérant. Je le recommande !
Olivier
Dans la version que je connaissais c'était encore plus cru : "Je ne crois qu'aux statistiques que j'ai falsifiées moi-même !"
SupprimerIvan
HS mais instructif, le capital est un pote du FN, rien de neuf :
RépondreSupprimerhttp://confusionnisme.info/2015/08/03/le-fn-parti-des-opprimes-la-preuve-par-charles-beigbeder/
Une autre manière de tripatouiller les chiffres du chômage :
RépondreSupprimerhttp://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2015/08/02/burger-king-pourquoi-se-gener-pour-former-beaucoup-plus-de-salaries-que-ceux-dont-a-besoin-puisque-cest-pole-emploi-qui-paye/
Anecdote (?) pas si peu fréquente que ça :
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article28799
Rage :
http://www.actuchomage.org/2015070826802/Mobilisations-luttes-et-solidarites/intensification-des-controles-a-quand-un-bracelet-electronique-pour-les-chomeurs.html
http://www.actuchomage.org/2015052426762/Social-economie-et-politique/controle-des-chomeurs-et-des-senateurs-une-republique-exemplaire-a-deux-vitesses.html
Et n’oubliez pas, les professionnels de l’électricité deSeine et Marne interviennent chez vous dans l’urgence, c’est notre métier !
RépondreSupprimerMe concernant, j'ai pu sortir du chômage, grâce à l'investissement boursier ! C'est Ande de gagner-argent.org , qui m'a montrer comment faire ! C'est avec ça que je fais vivre ma famille actuellement, j'ai même commencé à faire des économies !
RépondreSupprimer