Billet invité de
Marc Rameaux, qui vient de publier « Portrait
de l’homme moderne », suite du premier dialogue et du second
- Jean-Claude :
Dites donc Marc, vous êtes souverainiste si je comprends
bien ? Là je ne vais pas vous parler d’économie mais de société. Cela ne
vous gêne pas cette fermeture aux autres, ce patriotisme rance, ce repli sur
soi, cet attachement à des vieilles lunes condamnées par la modernité, ce manque
patent de tolérance ?
- Marc (surpris) :
Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Jean-Claude :
Mais voyons, vous savez. Les souverainistes sont des gens
attachés aux traditions françaises, au terroir, au folklore français. Ce sont
toujours parmi ces gens-là que l’on trouve les discours d’exclusion, de repli
sur soi, voire franchement racistes. Que voulez-vous il y a les gens qui
rentrent dans la mondialisation, le cosmopolitisme, la rencontre avec l’autre
et ceux qui refusent tout ceci, qui se replient sur un patriotisme suranné, qui
ne sont plus que dans l’attachement à leur pays et qui refusent la rencontre
avec les autres cultures et les autres peuples.
- Marc (froidement) :
Ah, je comprends mieux. Nous sommes à nouveau dans vos
visions binaires du monde, où non seulement les choses sont tranchées, mais où
l’on peut aisément identifier les bons des méchants, que vous nous désignez
d’ailleurs, ce qui évite de réfléchir et permet de vous attribuer le beau rôle.
Une fois de plus, vous ne voyez pas que dans le monde
réel, les choses ne sont pas univoques. Toutes les notions intéressantes
proviennent d’une tension, d’une conciliation entre deux contraires qui doivent
trouver un équilibre. Ainsi vous trouvez intelligent d’opposer identité et ouverture
aux autres. Vous ne voyez pas qu’elles sont conditions l’une de l’autre ?
On ne s’ouvre pas aux autres en s’anéantissant, mais en confrontant ses
identités de façon sincère, et en se laissant charmer par ce qui peut être fait
d’une façon différente de la nôtre. Vous ne proposez pas de vraies rencontres
avec l’autre, vous noyez tout dans une sorte de mélasse où tout le monde se
ressemble.
Je connais et apprécie bien plus de cultures autres que
la mienne que vous ne pourriez prétendre en connaître. Mais je continue d’aimer
et de chérir celle qui m’a nourrie, pour ce qu’elle m’a apporté. C’est
d’ailleurs cela qui me permet d’aller sereinement à la rencontre des autres et
d’apprécier leurs différences.
- Jean-Claude :
Mais comment comptez-vous promouvoir des valeurs
universelles en étant aussi chauvin, aussi patriote ? Vous ne voyez pas
que seule la mondialisation permet d’étendre les droits de l’homme et les
valeurs universelles qu’ils portent à travers toute la planète ? A terme,
la notion d’attachement à son pays doit disparaître, car elle gêne la
reconnaissance d’une universalité des valeurs.
- Marc :
C’est amusant, mais un certain 11 janvier 2015, vous vous
êtes soudainement aperçu que votre pays n’évoquait pas seulement le camembert,
les petites églises de village, le vin et les terrasses de café. Mais que c’est
à lui que vous deviez votre enseignement des droits de l’homme, de la laïcité,
de ce qu’était une république une et indivisible. Et que ces deux aspects-là
n’étaient non seulement pas incompatibles, mais qu’elles avaient grandi
ensemble.
On n’atteint pas l’universel de façon abstraite. L’on est
toujours issu d’une culture, d’un contexte historique, à partir desquels l’on
atteint l’universel si on le peut, grâce à l’enseignement dont on est issu, en
voyant l’extérieur qu’il explore. La distance que nous parvenons à prendre face
à une tradition n’aurait jamais été possible si nous n’avions été élevé dans
cette tradition. Il faut donc concilier notre mémoire culturelle, historique et
humaine avec la découverte que certains de leurs fragments sont communs à toute
l’humanité.
Les italiens, les chinois, les allemands, les brésiliens
ont pu tout autant que nous atteindre à des notions universelles. Mais ils
l’ont fait chacun d’une manière unique, portée par leur génie national. C’est
pour cela que je suis tout autant ému lorsque je vois les trésors
d’inventivité d’un peuple qui procède d’une façon différente de la mienne
et dont je tire des enseignements, que lorsque je m’aperçois que par ce chemin
différent il retrouve ce qui est commun à toute l’humanité, et que mon propre
génie national a retrouvé, lui aussi à sa façon.
Lorsque j’éprouve de l’attachement pour mon pays, à ce
calme, cette vie lente, cette saveur unique aux villages français, mon
sentiment de quiétude, de force, de confiance en moi, me pousse en même temps à
chérir cette mémoire dont je suis issu qu’à laisser sortir librement ma pensée,
à être plein de confiance dans la rencontre avec l’autre, à aimer les hommes.
Il faut être à l’aise dans son identité, il faut s’aimer soi-même, avant que de
commencer à aimer de façon sincère les autres. C’est un fait bien connu de la
psychologie.
Votre universalité abstraite ignore la pyramide de Maslow
des besoins qui vont du plus terrestre au plus élevé, sans qu’il y ait
contradiction entre eux mais au contraire parce que les premiers sont la
charpente des derniers. C’est bien aussi le sens de l’épisode de la tour de
Babel dans la Bible. On peut trouver l’Eternel trop dur avec les hommes dans cet
épisode, car après tout la construction de la tour partait d’une bonne
intention universaliste, mais vous savez comme moi ce qu’il faut penser des
bonnes intentions. Le sens est pourtant clair : lorsque l’on prétend
s’élancer vers les cieux universalistes en rejetant la culture dont on est
issu, qui nous a formés, et à qui l’on doit justement d’avoir pu concevoir ces
cieux, l’on finit par s’effondrer. Et ce n’est que justice, car n’est-ce pas
l’une des formes les plus abjectes de l’ingratitude que de cracher dans le lait
qui nous a permis de grandir, sous prétexte que le lait est trop terrestre,
trop charnel, trop nostalgique.
- Jean-Claude :
Mais enfin vous savez bien que ces sentiments nationaux
ont provoqué des guerres terribles. Et qu’à la base de ces guerres, l’on
trouvait un refus de l’autre, xénophobie, racisme. La mondialisation a permis
de faire reculer cela et d’ouvrir une ère de paix.
- Marc :
Parce que vous trouvez que nous vivons dans un monde sans
guerre ? La cause des guerres est la violence inhérente à l’homme, ainsi
que les pièges de son ego. Que ceux-ci aient pris le costume des nationalismes
à une époque cela ne fait pas de doute. Si cela n’avait pas été ce
costume ci, cela aurait été un autre.
D’ailleurs aujourd’hui d’où proviennent l’exclusion, la
violence, le rejet d’autrui ? Ce ne sont plus des patriotes au béret
basque qui en sont la cause. Ce sont des affrontements communautaristes sans
merci, que votre bien aimée mondialisation a provoqués. Ce sont ces communautés
tribales qui tiennent un discours d’exclusion et de racisme, non le français
qui aime son pays.
Une fois de plus, en appliquant des principes théoriques
de façon univoque, sans se rendre compte que tous les principes ont une
contrepartie qui résiste à leur application et avec laquelle il faut trouver un
compromis, vous obtenez l’inverse de ce que vous visiez : la réalité vous
revient en boomerang. Ceux qui ont opposé autorité et liberté par exemple, ont
été très surpris eux-mêmes de faire l’éloge de nos forces de police et de
gendarmerie un certain 11 janvier 2015, en comprenant qu’ils seraient sous le
joug des barbares sans eux.
Lorsque vous ouvrez les frontières à des milliers de
personnes, que celles-ci n’ont connu durant toute leur vie que la loi du plus
fort, des caïds et de l’intimidation, que de surcroît elles viennent pleines de
ressentiment parce qu’elles sont d’anciennes colonies ou protectorats, et que
ce ressentiment est aggravé parce que vous avez récemment semé le désordre et
la terreur dans leur pays pour vos principes abstraits, par seul souci de
valoriser votre petite personne et non de défendre des convictions, que
croyez-vous qu’il va arriver ?
Le dernier des imbéciles trouvera évident que la seule
chose que ces personnes auront en tête, c’est de vous faire la peau, et de vous
rendre la monnaie de votre pièce. Si vous les faites rentrer sans préparation
et sans garantie d’un vrai choix de rejoindre une communauté nationale dont ils
admettront toutes les valeurs, en y entrelaçant leur propre culture, ce n’est
plus de l’ouverture mais une absence totale de responsabilité. Il est vrai que
ce n’est pas vous qui souffrirez des conséquences, du racket de vos enfants à
l’école où de menaces larvées sur vous et vos biens à tout instant dans votre quartier.
Et lorsque vous compterez sur le « vivre
ensemble » pour arranger les choses, la seule chose à laquelle ils
penseront ne sera jamais de s’assimiler, mais d’imposer leur loi, clanique,
féodale, tribale, barbare : l’ouverture est pour eux synonyme de
faiblesse. A force d’intimidation, ils ne veulent que gagner des territoires,
pouce par pouce, qui ne seront plus le territoire français mais celui où ils
feront leur loi. Le seul rempart des valeurs universelles que vous prétendez
défendre, ce sera justement que ces territoires restent français, dans la façon
propre à la France d’être allé à la rencontre de l’universalité et de l’avoir
construite à travers son histoire. Vous voyez combien vous avez été
« intelligent » d’opposer l’amour de votre pays et de votre culture à
l’humanisme universel …
Un dirigeant véritable est celui qui prend sur ces
épaules les dilemmes de la société, autorité et liberté, identité et ouverture,
en en supportant toute la tension. Le dirigeant dévoyé se décharge de devoir
affronter ces dilemmes en les dissociant de façon commode en un camp du bien et
un camp du mal pour se faire valoir. Au passage, c’est lui qui sera responsable
des conséquences en boomerang de ne tenir que le « bon bout », pour
obtenir exactement l’inverse de ses prétendues valeurs
« humanistes ».
- Jean-Claude :
Mais toutes ces bandes, il faut aller leur parler, ouvrir
un dialogue. Tous ces français sectaires, qui se méfient d’eux a priori. Il
faut savoir ouvrir sa porte, faire preuve d’un peu de convivialité !
- Marc :
Mais je vous en prie Jean-Claude, faites. Mais cela ne
risque pas de vous arriver : ce dont je parle, vous ne l’avez jamais
rencontré, et vous vous garderiez bien de le faire d’ailleurs. Je vous
conseille donc d’aller vers l’une de ces « rencontres » auprès de
bandes de la place Stalingrad ou à Saint-Ouen, vêtu comme vous êtes et avec vos
arguments. Vous vivrez effectivement une expérience inoubliable de dialogue
humaniste. Donnez-moi seulement l’adresse de votre hôpital préféré, si du moins
vous en sortez vivant.
Sur quelle planète habitez-vous ? Vous n’êtes jamais
avare des dangers qui sont courus par les autres. Mais si vous étiez confronté
à cette situation, avec vos enfants menacés, vous la géreriez sans doute avec
beaucoup moins de sang-froid et de tolérance que ces « français
bornés » qui affrontent le quotidien bien plus courageusement que vous.
Maintenant, je sais que vous n’aurez jamais le courage de vous y exposer.
- Jean-Claude :
Vous refusez le dialogue avec eux donc, vous les
stigmatisez.
- Marc :
Oh que non Jean-Claude. Je ne fais qu’appliquer des
réflexes de survie immédiats. Cela non plus vous ne le comprenez pas lorsque
vous-même stigmatisez les français qui restent attachés à leurs pays. Lorsque
vous êtes menacé, ainsi que votre famille, les questions d’essentialiser ou de
ne pas essentialiser la critique de telle ou telle communauté ne rentrent plus
en ligne de compte : vous ne pensez plus qu’à vous protéger. La plupart
des français que vous critiquez feraient preuve de beaucoup plus de tolérance
que vous en en parlant à tête reposée, sans menace immédiate, parce qu’eux au
moins ont été confrontés à la réalité.
Et pour vous répondre, non ce n’est pas à ces bandes que
j’en veux le plus, même si mes poings se serrent par pure réflexe lorsqu’ils
disent qu’ils « niquent la France », ou lorsqu’ils violent à mort une
jeune fille en arguant que « les françaises sont toutes des putes ».
Non, je ne me trompe pas de cible. Car les vrais responsables de tout cela
Jean-Claude, ce sont les gens comme vous, comme toute votre caste. Car que
croyez-vous que font ces bandes ? Elles ne se révoltent pas, elles ne sont
pas dans la protestation. Elles vous imitent. Tout simplement.
Lorsqu’elles comprennent que derrière les complets-vestons,
les discours sur l’état de droit, la justice, la république, les
« élites » de ce pays ne suivent qu’en réalité la loi du plus fort,
l’intérêt personnel sur le dos de la communauté, les intérêts de caste et de
clan, que se passe-t-il ? Lorsqu’elles se rendent compte que « les
représentants du monde civilisé » ne croient pas une seule seconde dans ce
qu’ils professent, que les mots vides qu’ils emploient ne sont là que pour
masquer la véritable règle du jeu qui n’est qu’une autre barbarie tribale sous
un vernis moderne, ils en tirent toutes les conclusions…
Lorsque leur seul modèle de réussite est de faire fortune
par la drogue pour s’acheter des grosses cylindrées et des filles à l’arrière,
ils ne dévoient pas le modèle des réussites légitimes. Ils ne font qu’appliquer
le vôtre, qui est finalement le même, qui veut se donner des apparences plus
« classe », mais qui revient finalement au même point : votre jet-set
frivole, ne connaissant plus rien à aucun dossier et profitant de l’engagement
d’hommes bien meilleurs qu’eux, dans un monde fait de communications
superficielles, de poules de luxe, d’arnaques variées, d’enrichissement
personnel. Vous n’êtes pas la classe supérieure qu’ils combattent, vous êtes
leur modèle en quelque sorte. C’est même pire, ils sont votre portrait de
Dorian Gray. Vous commettez les mêmes crimes, mais eux en portent les stigmates
pour vous, tandis que vous conservez une allure proprette et convenable, en
vous servant d’eux comme repoussoir :
La lâcheté dont vous faîtes preuve vis-à-vis de ces
bandes sans foi ni loi, c’est avant tout parce qu’elles vous ressemblent. Vous
avez tellement appris à pratiquer l’intimidation, la loi du plus fort et de la
mafia dans votre caste, que vous vous aplatissez devant ceux qui l’ont apprise
à l’école de la rue, bien plus rugueuse. Parce que vous n’avez plus la fermeté
et le véritable courage de faire respecter les lois, bien différent de la
lâcheté du maffieux qui ne s’attaque qu’aux faibles, vous laissez faire, et
votre arbitrage ne consiste plus qu’à avaliser la loi du plus fort, comme on le
fait dans vos cercles, vos commissions. Ainsi sous couvert d’humanisme, vous ne
faites que plier devant eux.
- Jean-Claude (lui aussi énervé) :
Il n’empêche que vous avez essentialisé les communautés
musulmanes dans ce que vous dites là. Vous êtes donc toujours dans un discours
d’exclusion d’une certaine communauté : cela ne fait que confirmer ce que
je dis.
- Marc :
Non au contraire, je leur témoigne le véritable respect
qui est de parler et de critiquer rudement et sincèrement, non de flatter et de
les entretenir dans une culture de l’éternelle excuse pour justifier de leurs
échecs. La critique lapidaire est un encouragement pour les âmes fortes :
ceux de ces communautés qui le comprennent s’en sortiront. Nier ce que je décris
relève de votre petit confort, d’autant plus que ce n’est pas vous qui aurez à
l’affronter. Et je ne risque jamais d’essentialiser quoi que ce soit, je
chercherai toujours une explication ailleurs. Parce que pour moi,
l’universalité du genre humain est un absolu, une vérité écrite dans les
fondamentaux de l’univers, bien avant d’ailleurs, que l’homme n’existe, si l’on
a une vision un peu étendue du monde du vivant :
Car vous n’employez plus le raisonnement, vous faites des
sortes de « collages », dans lesquels ce qui « évoque » ou
« ressemble » à vos émotions vous suffit à juger
définitivement : « Vous aimez le camembert et la paix d’un petit
village ? Vous êtes probablement fasciste. Vous critiquez les institutions
européennes ? Vous êtes du côté du repli sur soi, donc certainement un peu
nazi. » Si les Grecs de l’antiquité revenaient de nos jours, ils seraient
horrifiés du recul de la civilisation que votre absence de capacité à raisonner
a inaugurée.
- Jean-Claude :
Les Grecs ? Qu’est-ce qu’ils ont encore inventé
ceux-là ?
- Marc :
Oh, rien que des choses désagréables pour vous. La
démocratie, ils s’en sont rappelés à votre bon souvenir. Et la logique, l’art
de raisonner. Vos « collages » portaient d’ailleurs un nom chez eux.
- Jean-Claude :
Lequel ?
- Marc :
Un sophisme.
- Jean-Claude :
De toutes façons, avec vos arguments, vous rejoignez le
discours du F.N., comme tous ceux qui s’opposent à la mondialisation et à
l’Union Européenne. Il n’y a pas d’alternative : choisissez l’un ou
l’autre.
- Marc :
Je vais vous dire Jean-Claude, je préfère encore le
français un peu borné qui fait ce qu’il peut et qui vote F.N. - même si je ne ferai
jamais comme lui et que son choix me consterne - qu’une personne de votre
acabit. Parce que pour lui, derrière un apparent sectarisme, il est tellement
facile d’apercevoir seulement une très grande inquiétude, pour ses enfants et
ses proches. Il y a encore une faille chez lui, une ouverture à la discussion,
une possibilité de le faire changer d'avis.
Mais quant à vous, vous êtes finalement infiniment plus
sectaire et même plus raciste que lui. La seule chose que vous défendez bec et
ongles, en employant toutes les méthodes de terrorisme intellectuel possibles,
c’est votre petit environnement de privilégié, votre système de captation du
travail et du talent d’autrui, vos comptes au Luxembourg, vos manies d’envoyer
les autres au feu sans jamais vous-mêmes y toucher.
Tout ce qui n’appartient pas à votre petite aristocratie
poudrée et décadente vous le rejetez, avec les arguments de la plus grande
malhonnêteté et de la plus grande lâcheté qui soient. Et par-dessus tout cela,
vous êtes de surcroît satisfait de vous-même : on peut encore faire
quelque chose contre la haine inquiète, on ne peut rien contre la boursouflure
satisfaite, elle est inamovible et ne bougera jamais de sa position, persuadée
que le Bien est de son côté. Vous êtes finalement enfermé dans le sectarisme le
plus absolu que l’on puisse imaginer.
Jean-Claude et Marc se quittèrent définitivement fâchés.
L’un avait pour fardeau de continuer d’entretenir une
illusion sur un système auquel il ne croyait plus lui-même, afin d’en tirer le
maximum pour lui-même avant son effondrement.
L’autre avait pour fardeau de ne pas s’arrêter à la
critique de l’indigence des dirigeants devenus usurpateurs qui servait d’excuse
trop commode à certains, mais de montrer sa liberté et de montrer l’exemple en construisant
une alternative, un mode de vie fondé sur des valeurs remises à l’endroit. Que
puissent un jour naître les cités de l’Orque !
Cette troisième partie est un magnifique texte.
RépondreSupprimerCe passage notamment
[Il faut être à l’aise dans son identité, il faut s’aimer soi-même, avant que de commencer à aimer de façon sincère les autres. ]
C'est quand je me suis aperçu de cela il y a quelques années seulement que j'ai changé d'avis pour rejoindre le "camp" du souverainisme. Pour aimer l'autre, encore faut il qu'il y en ait un! Et c'est impossible par définition sans identité.
Et un grand merci à Laurent de l'avoir publié sur son blog.