C’est un des
rebondissements étonnants de cette surprenante campagne des primaires aux
Etats-Unis, qui
a vu le milliardaire Donald Trump prendre largement la tête des sondages du
côté Républicain, en tenant un discours volontiers outrancier. Mais sur
l’économie, Paul
Krugman le soutient !
Le
soutien limité d’un démocrate
Cela peut
paraître étonnant de la part d’un progressiste, qui défendait une assurance
maladie universelle dans son livre « L’Amérique
que nous voulons », prenant le système Français en exemple. Il
dénonce aussi « son
racisme implicite et son insistance à arrêter onze millions d’immigrés sans
papier et les retirer de notre sol ». Mais, il maintient que
« Trump
a raison sur l’économie » quand Jeb Bush l’attaque sur « sa
volonté d’augmenter les impôts pour les riches, ses commentaires sur la
couverture universelle pour la santé ». Pour lui, les attaques de
Bush portent « précisément
sur les points où M.Trump a raison ». Cruel, il rappelle que les
Républicains disaient que la hausse des taxes et l’Obamacare détruiraient des
emplois et que Mitt Romney promettait un taux de chômage à 6% en 2016.
Même s’il
rappelle que « nous
sommes encore éloignés du plein emploi, et que si le nombre d’emplois a
beaucoup cru, les salaires n’ont pas suivi », il rappelle que le
taux de chômage est tombé à 5,1%, moins que sous Ronald Reagan. Mais cela n’est
pas un blanc seing pour Donald Trump : « il
est exactement ce fanfaron ignorant qu’il semble être (…) Je ne défends pas
M.Trump. Il y a beaucoup d’autres politiciens qui refusent d’accréditer le non
sens économique de droite, mais qui le font sans proposer de parcourir la
campagne pour chercher des immigrants à déporter ou à déchirer les accords
économiques internationaux et commencer une guerre commerciale. Le point, cependant,
est qu’aucun de ces hommes politiques raisonnables ne cherche la nomination des
Républicains ».
Que
penser de ces primaires ?
En un sens,
cette aspiration au changement est extrêmement positive, outre le fait d’être
logique pour
qui est partisan d’une véritable alternative à l’anarchie néolibérale. Cela
signifie sans doute que le changement finira par venir, même si on ne sait pas
quand. Sous l’écume néolibérale du moment, des courants profonds sont à l’œuvre
dans les opinions de la quasi totalité des grands pays dits occidentaux (en
Grande-Bretagne, avec Jeremy Corbyn, en
Italie avec le mouvement Cinq Etoiles, en
Espagne, avec Podemos, en
France, avec le FN, pour l’instant). Et il faut saluer la capacité de
Krugman à apporter son soutien à Donald Trump sur les questions économiques,
démontrant qu’il ne cède pas à un esprit de chapelle et que dans le grand
changement qui arrivera, les anciennes barrières tomberont.
Bien sûr, il
est possible que les primaires débouchent sur le choix d’Hillary Clinton côté
démocrate et de Jeb Bush côté républicain, pas vraiment un signe de
renouvellement, et
plutôt une caricature du fonctionnement de plus en plus aristocratique de la
société étasunienne. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort.
@ Laurent
RépondreSupprimerVous devriez tout de même reconnaître que vous êtes totalement trompé dans votre billet précédent.
1) Il y a bel et bien une phrase de De Gaulle sur la "race blanche" dans le livre mémoires d'espoirs. Curieux que tous ces gaullistes ni vous ni christine clerc ni desgouilles la conaissiez, vous avez participé au lynchage de Morano en râbachant que De Gaulle n'avait jamais prononcé le mot race blanche ce qui est faux.
http://video.lefigaro.fr/figaro/video/nadine-morano-maintient-ses-propos-sur-la-race-blanche-en-citant-le-general-de-gaulle/4519701864001/
2) Ensuite non Sarkozy a demandé qu'on la vire donc c'était une arme de rien du tout.
Ici de Gaulle, emploie plusieurs fois le terme "race" :
Supprimerhttp://www.contreculture.org/AG%20De%20Gaulle%20id%E9es%20directrices.html
Cette affaire me rappelle le "soutient" (à prendre avec de grosses pincettes) d'Emmanuel Todd au FN : dans les deux cas on des intellectuels brillants (même si j'ai plus de respect pour Todd, mais c'est qu'une opinion personnelle) qui ont le courage de mettre en lumière les bons points économiques de partis qu'ils détestent par ailleurs.
RépondreSupprimerEmmanuel Todd ? Vous vouliez dire Sapir je suppose.
SupprimerCette affaire me rappelle le "soutient" (à prendre avec de grosses pincettes) d'Emmanuel Todd au FN : dans les deux cas on des intellectuels brillants (même si j'ai plus de respect pour Todd, mais c'est qu'une opinion personnelle) qui ont le courage de mettre en lumière les bons points économiques de partis qu'ils détestent par ailleurs.
RépondreSupprimerLes bons points économiques du FN, mouarf !
Supprimer@ Fiorino
RépondreSupprimer1- Tout dépend de la manière dont on emploie ce terme. Ce que je conteste, c’est l’emploi de phrases qui auraient été prononcées en privé et attribuées après sa mort, ce qui est doublement injuste (les propos privés… sont privés ; et leur véracité est invérifiable).
2- Je me trompe peut-être (en même temps, je posais une question), mais on peut aussi scénariser un désaccord pour ratisser plus large
@ Tyler Durden
Pas faux
"candidat le plus sulfureux des Républicains, souvent vu comme le plus extrême de ces primaires."
RépondreSupprimerVotre humour me régale ;)