mercredi 30 septembre 2015

L’étonnant appui de Paul Krugman à Donald Trump

C’est un des rebondissements étonnants de cette surprenante campagne des primaires aux Etats-Unis, qui a vu le milliardaire Donald Trump prendre largement la tête des sondages du côté Républicain, en tenant un discours volontiers outrancier. Mais sur l’économie, Paul Krugman le soutient !



Le soutien limité d’un démocrate

Cela peut paraître étonnant de la part d’un progressiste, qui défendait une assurance maladie universelle dans son livre « L’Amérique que nous voulons », prenant le système Français en exemple. Il dénonce aussi « son racisme implicite et son insistance à arrêter onze millions d’immigrés sans papier et les retirer de notre sol ». Mais, il maintient que « Trump a raison sur l’économie » quand Jeb Bush l’attaque sur « sa volonté d’augmenter les impôts pour les riches, ses commentaires sur la couverture universelle pour la santé ». Pour lui, les attaques de Bush portent « précisément sur les points où M.Trump a raison ». Cruel, il rappelle que les Républicains disaient que la hausse des taxes et l’Obamacare détruiraient des emplois et que Mitt Romney promettait un taux de chômage à 6% en 2016.


Que penser de ces primaires ?

Il n’en reste pas moins étonnant qu’un économiste, proche de l’aile gauche des Démocrates, en vienne à accorder un tel satisfecit au candidat le plus sulfureux des Républicains, souvent vu comme le plus extrême de ces primaires. Il faut dire que la campagne républicaine semble témoigner, jusqu’à présent, d’une vraie colère des électeurs contre les élites de Washington, ce qui expliquerait le succès de Donald Trump ou aussi celui de Carly Fiorina, deux personnalités venues du monde des affaires et qui jouent justement sur le fait qu’ils n’appartiennent pas à l’établissement politique du pays. Ce faisant, le message qu’envoie le peuple étasunien par les sondages, même si leur valeur est à relativiser, est une envie profonde de renouvellement et de véritable changement, que Barack Obama n’a pas satisfait.

En un sens, cette aspiration au changement est extrêmement positive, outre le fait d’être logique pour qui est partisan d’une véritable alternative à l’anarchie néolibérale. Cela signifie sans doute que le changement finira par venir, même si on ne sait pas quand. Sous l’écume néolibérale du moment, des courants profonds sont à l’œuvre dans les opinions de la quasi totalité des grands pays dits occidentaux (en Grande-Bretagne, avec Jeremy Corbyn, en Italie avec le mouvement Cinq Etoiles, en Espagne, avec Podemos, en France, avec le FN, pour l’instant). Et il faut saluer la capacité de Krugman à apporter son soutien à Donald Trump sur les questions économiques, démontrant qu’il ne cède pas à un esprit de chapelle et que dans le grand changement qui arrivera, les anciennes barrières tomberont.


Bien sûr, il est possible que les primaires débouchent sur le choix d’Hillary Clinton côté démocrate et de Jeb Bush côté républicain, pas vraiment un signe de renouvellement, et plutôt une caricature du fonctionnement de plus en plus aristocratique de la société étasunienne. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort.

8 commentaires:

  1. @ Laurent
    Vous devriez tout de même reconnaître que vous êtes totalement trompé dans votre billet précédent.
    1) Il y a bel et bien une phrase de De Gaulle sur la "race blanche" dans le livre mémoires d'espoirs. Curieux que tous ces gaullistes ni vous ni christine clerc ni desgouilles la conaissiez, vous avez participé au lynchage de Morano en râbachant que De Gaulle n'avait jamais prononcé le mot race blanche ce qui est faux.
    http://video.lefigaro.fr/figaro/video/nadine-morano-maintient-ses-propos-sur-la-race-blanche-en-citant-le-general-de-gaulle/4519701864001/
    2) Ensuite non Sarkozy a demandé qu'on la vire donc c'était une arme de rien du tout.

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    1. Ici de Gaulle, emploie plusieurs fois le terme "race" :

      http://www.contreculture.org/AG%20De%20Gaulle%20id%E9es%20directrices.html

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  2. Cette affaire me rappelle le "soutient" (à prendre avec de grosses pincettes) d'Emmanuel Todd au FN : dans les deux cas on des intellectuels brillants (même si j'ai plus de respect pour Todd, mais c'est qu'une opinion personnelle) qui ont le courage de mettre en lumière les bons points économiques de partis qu'ils détestent par ailleurs.

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    1. Emmanuel Todd ? Vous vouliez dire Sapir je suppose.

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  3. Cette affaire me rappelle le "soutient" (à prendre avec de grosses pincettes) d'Emmanuel Todd au FN : dans les deux cas on des intellectuels brillants (même si j'ai plus de respect pour Todd, mais c'est qu'une opinion personnelle) qui ont le courage de mettre en lumière les bons points économiques de partis qu'ils détestent par ailleurs.

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    1. Les bons points économiques du FN, mouarf !

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  4. @ Fiorino

    1- Tout dépend de la manière dont on emploie ce terme. Ce que je conteste, c’est l’emploi de phrases qui auraient été prononcées en privé et attribuées après sa mort, ce qui est doublement injuste (les propos privés… sont privés ; et leur véracité est invérifiable).
    2- Je me trompe peut-être (en même temps, je posais une question), mais on peut aussi scénariser un désaccord pour ratisser plus large

    @ Tyler Durden

    Pas faux

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  5. "candidat le plus sulfureux des Républicains, souvent vu comme le plus extrême de ces primaires."
    Votre humour me régale ;)

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