Les Grecs se
sont prononcés pour une troisième fois en huit mois, après
les législatives de janvier, puis
le référendum de juillet. Pour la troisième fois consécutive, Tsipras
sort gagnant des urnes. Mais dimanche, il a gagné sur l’agenda inverse de
celui qui lui avait donné la victoire en janvier.
Renversement
de situation
Qu’elles
semblent loin les élections législatives de janvier, où
Syriza et Alexis Tsipras promettaient au peuple Grec la fin de l’austérité et
de la tutelle humiliante de ses créanciers ! Le Premier ministre est
resté sur cette ligne pendant plus de cinq mois, jusqu’au
référendum surprise, qui rattrapait quelque part celui du Premier ministre
Papandréou, que
les dirigeants européens avaient refusé, avant d’imposer une nouvelle équipe au
pouvoir. Début juillet, il
réunissait plus de 60% des Grecs dans l’opposition à l’humiliant plan proposé
par les créanciers, restant cohérent avec le mandat que les citoyens lui
avaient donné cinq mois auparavant. Mais, dans la dernière ligne droite, Alexis
Tsipras a fini par accepter un accord qui ressemblait grandement à ceux qu’il
dénonçait quand il était alors dans l’opposition…
Mais, ce
faisant, il a perdu le soutien d’une partie de sa majorité et de son parti, même
s’il a pu faire voter les trois lois exigées par ses créanciers avec le soutien
des partis qu’il avait remplacés. Ne pouvant pas quand même gouverner avec
Nouvelle Démocratie et le PASOK, Alexis
Tsipras a tenté un nouveau coup de poker il y a un mois, à savoir démissionner
pour imposer une nouvelle élection. La minorité de Syriza, restée fidèle au
programme des législatives de janvier a quitté le parti pour en fonder un
nouveau. Après une campagne de moins d’un mois, près
de la moitié des Grecs a choisi de ne pas voter. Mais plus
d’un tiers de ceux qui se sont déplacés ont voté pour Alexis Tsipras, qui
devance à nouveau le parti de droite Nouvelle Démocratie, les dissidents de
Syriza peinant pour atteindre 3%.
Un
politicien comme les autres
En fait, Alexis
Tsipras ressemble un peu à François Hollande. Après tout, notre président
s’était fait ennemi de la finance, avant
de défendre ses intérêts jusque dans les instances européennes, pourtant déjà
pas très hostiles. Une fois au pouvoir, les deux ont fait un grand pas vers
la droite une fois élus. Ils
ont aussi accepté l’austérité qu’ils dénonçaient avant, puis sont allés bien
plus loin en matière de libéralisation de l’économie (privatisations, baisse
des impôts des entreprises) que leurs campagnes ne pouvaient le suggérer avant
leur arrivée au pouvoir. Mais ainsi, on peut se demander si, en fait,
Tsipras, comme Hollande, ne suivent pas le chemin tracé par Tony Blair, d’une
gauche de gouvernement qui vire tellement à droite qu’elle peut priver d’espace
politique son principal adversaire, pour gagner.
On ne saura
jamais complètement si Alexis Tsipras était véritablement sincère avant la
campagne de janvier ou s’il n’est que le
digne représentant d’un peuple, qui, pour l’instant, préfère encore l’austérité
sous tutelle à l’indépendance. Voilà comment une gauche dite radicale vire
blairiste…
En tout cas, Aube Dorée et le KKE améliorent leur score, ce qui infirme votre thèse selon laquelle les anti-euros sortiraient affaiblis de l'expérience Syriza.
RépondreSupprimersi faiblement qu'ils auraient du faire bien mieux !
SupprimerLa politique de Tsipras a créé un dégout chez de très nombreux grecs, ce qui se traduit par une abstention énorme, l'abstention étant évidemment la plus mauvaise solution. On aimerait en savoir plus sur la position du parti ANEL, qu'on dit souverainiste, et qui collabore avec Tsipras, alors que la politique de ce dernier est aux antipodes du souverainisme. Comment expliquer cela ? Et les souverainistes français, pourraient-ils aussi finir en collabos ?
RépondreSupprimerCa montre que le FN ferait très probablement pareil, une promesse de sortie de l'Euro et rétropédalage ensuite. Je suis persuadé que NDA ferait aussi de même. Eh ouais, pas si simple de sortir de l'Euro... Même Varoufakis, qui a pourtant bien étudié le sujet, ne souhaite toujours pas une sortie de l'Euro, quand bien même nos souverainistes en culotte courte prétendent que c'est fastoche.
RépondreSupprimerah, que c'est beau la rhétorique !
SupprimerLes adversaires disent qu'une sortie de l'€uro est impossible ;
on réponds que c'est possible et souhaitable ;
ils nous rétorquent toujours en caricaturant nos propos :
- bande d'imbéciles, comment osez-vous dire que ce sera facile ?
Le "possible" est transformé en "facile"...
Les gens de votre camp adorent dénaturer la vérité, par exemple, en ne disant que la moitié des choses dans le cas de Varoufakis : qui veut un €uro démocratique, un autre €uro (idiot, comme idée, mais bon) ;
Vous transformez ça en : Varoufakis ne veut pas sortir de l'€urozone, point. Dites la vérité, toute la vérité.
Mais le pire, c'est que les gens comme vous croient vraiment aux fadaises qu'ils étalent à longueur de temps.
Et pourquoi Varoufakis avait-il besoin de temps pour négocier ?
SupprimerTu veux dire que Varoufakis s'efforçait de négocier pour que les choses restent pareilles en fait ?
Varoufakis était d'accord avec la conception actuelle de l'€uro, et il voulait que l'€uro reste totalement comme il est maintenant.
Ah d'accord...
Donc les querelles sur le cas grec opposaient des gens qui étaient d'accord.
@Anonyme21 septembre 2015 09:36
SupprimerJe ne sais pas par quelle opération étonnante vous arrivez à déduire de l'action d'un individu A à un temps T l'action d'un individu B à un temps T +1, et ce dans des champs d'expérience différents. Comment fait-on exactement pour prédire que MLP fera comme Tsipras ? S'agit-il d'une formule mathématique capable de prédire les actes de tout individu eu égard aux actes d'un autre individu en T-1 et situé n'importe où ailleurs ? Comment procédez-vous exactement ?
Tsipras est à la tête du FN ?
Varoufakis comme Tsipras sont prisonnier d'un dogme de voir l'Europe comme un internationalisme mais celui du capitalisme financier qui étrangle les peuples sous ces exigences.
Supprimer"S'agit-il d'une formule mathématique capable de prédire les actes de tout individu eu égard aux actes d'un autre individu en T-1 et situé n'importe où ailleurs ?"
SupprimerEh oui, c'est mathématique, la sortie de l'Euro serait un cataclysme sur le plan économique, n'en déplaise aux yakavraiscons souverainistes comme Sapir ou Herblay.
Le démêlage des dettes publiques et privées, des comptes Target, les procès en série, la guerre des monnaies... tout cela prendra au moins 10 ans de batailles et d'écroulement économique avec des conséquences économiques planétaires.
Les anti-euro sont aussi cons que les climatosceptiques.
Si c'est mathématique, faites donc la démonstration. La guerre des monnaies a été remplacée par la guerre des salaires, c'est exactement la même chose. L'absence de frontière mène à la guerre de tous contre tous. Et pousse chaque nation à faire son beurre sur le dos de son voisin. La sortie de l'euro seule ne permettra pas le redressement économique, mais elle est une condition sine qua non de la mise en place d'une politique macro-économique alternative. Et si vous voulez des mathématiques regardez donc la courbe de la croissance en Europe depuis la mise en place de l'euro et vous verrez le splendide ralentissement économique. Mais les faits ne vous intéressent pas comme tous les types dans votre genre, vous répétez vos mantras inlassablement. Si nous sommes semblables aux climatoseptiques alors les libéraux dans votre genre eux sont bien plus proches des islamistes. Le doute est la base même de la pensée scientifique, une vertu dont vous semblez totalement dépourvu.
SupprimerOn peut supposer que les grecs préfèrent Tsipras qui n'est pas mouillé dans des affaires de corruption contrairement aux autres partis ayant gouverné.
RépondreSupprimerEntre un Tsipras non corrompu qui remet volontiers en cause sa position lors d'élections et un gouvernement francais qui passe en force grâce au 49.3 d'une constitution française obsolète, je préfère Tsipras.
Si je voulais taquiner l'anglophobe que vous êtes, je signalerais qu'utiliser le mot "agenda" dans le sens de "programme politique" est un anglicisme ;-)
RépondreSupprimerTalisker.
Avec 44% d'abstention dans un pays où le vote est obligatoire Tsipras, l'homme de la gauche dite radicale obtient avec Anel une majorité au Parlement grec et va pouvoir faire une politique dite sociale-démocrate comme le vieil apparatchik Hollande c'est à dire une politique d'austérité inouïe comme ses prédécesseurs de droite et du Pasok.
RépondreSupprimerDécidément je pense comme l'entretien du politique Christophe Bouillaud sur le blog "l'arène nue" de Coralie Delaume que la gauche ne peut être que gestionnaire ou révolutionnaire. Dans le 1er cas elle est vouée à disparaitre et dans le second à une mue qui semble bien improbable cf l'analyse de Pablo Iglesias sur Mélenchon par Christohe Barret paru sur le site en ligne de "Causeur" et les analyses de Jacques Sapir sur son blog. Le leader de Podemos semble vouloir rassembler tous les opposants à la ligne auro-austéritaire en Espagne, pas seulement ceux de gauche ou comme on dit en France les Républicains de 2 rives.
Je crois de moins en moins que la fin de l’euro interviendra par l’arrivée au pouvoir, dans un pays, d’un parti politique ayant pour programme la sortie de l’euro. Elle arrivera lorsque certains pays majeurs de la zone euro, trop affaiblis par le cadre institutionnel de l’euro seront attaqués par les marchés financiers. Le cocktail croissance trop faible et ratio dettes publiques sur PIB en croissance perpétuelle amènera à cette situation, mais pas tout de suite, je dirais d’ici 10 ans.
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/economie/article/2015/09/19/moody-s-fait-payer-a-la-france-sa-faible-croissance_4763573_3234.html
Il faut noter que cette année, en particulier, où les conditions étaient remplies du fait de la forte baisse de l’euro, du prix de matières premières et du Quantitative Easing et des taux bas de la BCE, pour qu’il y aient de fortes croissances dans des pays qui pouvaient en profiter comme la France, l’Italie, la Finlande, etc. on a le choix entre croissance faible où récession :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/06/10/20002-20140610ARTFIG00383-la-finlande-en-recession-rejoint-les-mauvais-eleves-de-l-europe.php
Il n’y a pas de mystère, les pays que l’euro a affaiblis, désindustrialisés, se contentent aux mieux de faibles croissance quand toutes les conditions de la croissance sont réunies (quand sera-t-il quand toutes les conditions ne seront pas réunies ?). Pendant ce temps leur ratio dettes publiques sur PIB croit sans cesse, leurs usines fermes, leur potentiel de croissance long terme est sans cesse en diminution et bien évidemment ça ne durera pas éternellement comme cela. Mais en revanche tout ira bien pour l’Allemagne, il lui suffira de sortir de l’euro quand les gros maillons faibles de la zone euro demanderont à être secourus financièrement. Il y aura certes quelques problèmes, pour elle, liés à sa sortie, mais rien de grave en comparaison de ces partenaires qui n’étaient pas adaptés à l’euro.
Saul
maintenant une chose est sûre, les grecs, en majorité (des votants) , savent maintenant à quelle sauce il veulent être bouffés. Il n'y a rien à redire, c'est la démocratie...
RépondreSupprimerles non votants grecs, (ce serait bien de connaitre leur composition) ont peut être voulu commencer à vérifier cette sagesse de Confucius :
" Si tu vois un homme qui a faim, donne-lui un poisson : tu le nourriras pour un jour. Mais apprends-lui à pêcher et il se nourrira toute sa vie.............
Stan
Dorénavant, quoiqu'il puisse se passer en Grèce je dirai que les Grecs ne méritent rien d'autre que ce qui leur arrive puisqu'ils exultent dans leur esclavage. Et le mépris que leur témoignent les Allemands est très largement justifié.
RépondreSupprimerSyriza a fait en tout un peu moins de 20% des suffrages exprimés. Les plus nombreux sont ceux qui se sont abstenus. ça exprime une méfiance envers tout le monde politique, et nullement un consentement à la politique suivie.
SupprimerToutatis
Supprimerc'est effectivement une hypothèse, mais quelle qu'elle soit, il ne semble pas y avoir d'issue à l'impasse, puisque c'est le score principal du restant à voter qui est pris en compte..
Stan
@thierry_st_malo
SupprimerPardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. La vérité c'est que la sortie de l'euro n'est pas comprise par la masse de la population. C'est également vrai en France. Il y a un problème éducatif quant au fonctionnement de la monnaie. Les gens pensent qu'une monnaie forte c'est une bonne chose et qu'une dévaluation est un désastre. Les médias aux ordres des intérêts des rentiers ont bien façonné l'opinion publique. Pour faire un vrai choix démocratique encore faut-il ternir tous les tenants et aboutissants . Quand on voit que la majorité des dirigeants politiques français ne comprend déjà rien à la macro-économie en faisant des politiques contraires aux objectifs qu'ils affichent, il ne faut pas trop en demander à la population. Il est urgent d'expliquer, et de réexpliquer, en quoi l'euro ne peut pas fonctionner. Cela devrait être le rôle des partis alternatifs. Il faut éduquer et expliquer par des exemples concrets. Tant que les gens ne comprennent que la sortie de l'euro est un préalable à la sortie de la crise nous n'arriverons à rien. Et ils continueront à voter pour des gens qui ne comprennent pas vraiment mieux les choses qu'eux à l'image des partis d'extrême gauche schizophrènes.
C'est sûr que toi, le Yann, t'as tout compris à l'économie et que les autres sont des ignares...
SupprimerPauvre type qui s'imagine que ses petites frontières vont sauver l'économie. Les francais sont bien moins cons que tu l'imagines.
Toujours le même déficient mental qui passe son temps à insulter les gens au lieu de démontrer et d'argumenter. Tu devrais consulter un psychiatre au lieu de passer ton temps sur internet à insulter les honnêtes gens.
Supprimer"On peut se demander si Tsipras, comme Hollande, ne suivent pas le chemin tracé par Tony Blair ... pour gagner." On peut aussi éviter de se poser inutilement la question en comprenant que les partis politiques ne sont que des appareils destinés à conquérir le pouvoir et à répartir entre ses membres les avantages associés à sa détention.
RépondreSupprimerPour revenir au sujet d'aujourd'hui, je suis mort de rire en lisant que Tsipras appartenait (appartient ?) à la gauche radicale tout comme Hollande est socialiste. Comme nombre d'intellectuels l'ont fait remarquer depuis Orwell, les mots n'ont plus aucun sens, même s'ils ne trompent personne. Ils ne font que créer malaise, défiance, frustration et colère chez les électeurs.
DemOs
Ici il en est qui se demandent qui mettra un terme à l'Euro. J'ose penser que ce sera l'Allemagne. On me dira certes que les élites germaniques voient bien en quoi l'Euro sert les intérêts du pays. Mais "l'homme de la rue" a tendance à voir l'euro comme un transfert de l'argent du contribuable vers les pays du Sud "fainéants", un système avantageant les passagers clandestins par rapport aux pays sérieux. Alors certes le transfert est conditionné à des réformes de régression sociale en Grèce. Mais si la Grèce se retrouve pendant les prochains dix ans dans une situation argentine, les transferts d'argent, même sous condition, lasseront l'opinion publique allemande. Je ne parle même pas de l'effet que pourrait avoir un remake espagnol, italien ou français de la crise grecque. Les sommes d'argent en jeu seront cette fois tellement élevées qu'il pourrait y avoir une montée du désir de retour au Mark. Au fond on en revient au vice d'origine du fantasme étasunien des concepteurs de l'Europe. Détroit et Miami peuvent accepter d'avoir la même monnaie et un transfert d'argent d'états prospères à états en difficulté parce qu'il y a un sentiment national qui unit les deux villes. Même en faisant la grimace, l'Ouest de la République Fédérale a accepté des transferts d'argent vers l'Est au nom du sentiment national allemand. Mais la Grèce n'est pas le Michigan, l'Allemagne pas la Floride et Grèce et Allemagne ne sont pas un seul pays réunifié après avoir été coupé en deux par l'histoire. Ce sont deux nations différentes.
RépondreSupprimer@ Moi
RépondreSupprimerC’est de l’ordre du détail tout de même
@ Abd_Salam
Merci
@ Anonyme
L’issue était prévisible en Grèce, comme je l’avais écrit il y a plus de 5 ans.
@ Yann
Merci x 3
@ Saul
Il est probable en effet que ce soit une crise économique forte qui emporte le machin monétaire européen
@ Thierry
Entre s’y résigner quand ils sont placés dans un choix Europe et austérité ou sortie ou exulter, il y a de la marge tout de même. Les facteurs psychologiques étaient complexes, comme je l’expliquais dès le début 2010 en sentant l’attachement viscéral et irrationnel à l’idée européen
@ Démos
Tristement juste
@ Anonyme 17h23
C’est une possibilité
http://plombiers-paris-75.com/plombier-noisy-le-sec-93130.html
RépondreSupprimerhttp://plombiers-paris-75.com/plombier-livry-gargan-93190.html
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