C’est sans
doute une des courbes économiques les plus importantes à suivre : celle des taux
d’emprunts à 10 ans des Etats. Les
soubresauts de la crise de la zone euro s’y lisent avec précision. Mais
aujourd’hui, elle indique beaucoup d’autres choses, tout aussi cruciales.
Indicateur
avancé de croissance
En avril, les
taux à 10 ans ont touché des plus bas historiques, à peine 0,25%, alors qu’ils
étaient encore à plus de 1% en novembre 2014 ! En mai, les taux sont
revenus autour de 0,8%, avant de bondir au-delà de 1,3% juste avant
l’effondrement de la bourse de Shanghai, qui a touché son
point le plus haut, à 5166 points le 12 juin, avant de tomber sous les 3000
points fin août, une baisse de plus de 40% en moins de trois mois. Mais, comme
on pouvait l’anticiper, nous en sommes restés à un ajustement très violent, à
relativiser, qui plus est, par le fait que le marché reste plus haut qu’il ne
l’était il y a un an (l’indice étant alors au-dessus de 2300 points). A
partir de la mi-juillet, les taux à 10
ans, qui oscillaient entre 1,1 et 1,3%, ont baissé d’un cran, autour de 1%,
avant de passer sous les 0,9% en octobre.
Ces
évolutions récentes disent plusieurs choses intéressantes pour les prochains
mois. En effet, des taux sous le cap des 1%, c’est
la poursuite de la baisse de la facture des intérêts sur la dette publique pour
l’Etat. Cela pourrait faciliter les équations budgétaires du gouvernement.
Mieux, la baisse des taux peut apporter un soutien à la croissance en diminuant
les coûts d’emprunts, des entreprises pour investir, des ménages pour investir
dans l’immobilier comme pour consommer. Bref, cette
information qui passe inaperçue est pourtant un élément déterminant pour la
croissance des prochains trimestres. Et sachant
que les derniers résultats confirmaient les hypothèses de Bercy, on peut
juger que cette nouvelle baisse des taux, avec le faible niveau du prix des
matières premières, les conforte.
Indicateur
avancé de bulle
D’ailleurs, la
Chine en a fait l’expérience ces derniers mois, avec la chute de 40% de la
bourse de Shanghai. Mais paradoxalement, même si la correction a été
brutale, elle est venue trop tôt pour provoquer un véritable krach. Même si les
marchés ont bien baissé, cela n’a fait que réduire temporairement la pression
spéculative qui, à
part en Chine, n’avait pas encore atteint un sommet d’où toute glissade ne
pouvait que se transformer en krach. Cependant, le niveau tellement faible des
taux d’intérêt porte en lui les germes du prochain krach en finançant à un si
faible coût toutes les opérations financières, spéculatives comprises, mais
elle apportera quelques miettes à la croissance économique…
Malheureusement,
la
faiblesse des taux n’apportera pas grand chose à l’immense majorité de la
population, qui n’y trouvera que quelques bénéfices secondaires très limités.
Mais elle peut en revanche avoir un effet significatif sur la conjoncture des
prochains mois et certaines échéances. A suivre de près donc.
J'espère que la France profite de la baisse des taux pour renégocier en permanence sa dette ce qui peut permettre d'avoir moins a emprunter! Surtout quand elle doit verser son obole a l'UE de Bruxelles!
RépondreSupprimerRegardez, Laurent Herblay :
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/international/2015/10/15/01003-20151015ARTFIG00137-migrants-paris-prone-un-eurocorps-de-gardes-frontieres.php
Hop ! Encore un (gros) morceau de souveraineté qui s'en va.
Si les choses continuent ainsi, il ne restera plus rien de la France.
"Si les choses continuent ainsi, il ne restera plus rien de la France."
RépondreSupprimerOh la la ! C'est affreux, c'est la cata, on va tous mourir de la rougeole.
De la rougeole ? Peu de chances, mais dans la pauvreté, voire la misère dans un pays en voie de sous-développement, plus sûrement. La France et l'Inde vont se croiser, le premier piquant du nez -ce n'est pas 1% de croissance qui va changer grand chose pour le péquin de base - alors que la seconde va décoller. Là, ça sera moins le moment de faire de l'humour, sauf pour ceux qui pourront se le permettre because leur fortune personnelle.
Supprimer"D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les banques centrales baissent les taux pour relancer l’économie. Et donc, une baisse des taux est plutôt annonciatrice d’une progression de la croissance, un nouvel élément qui peut permettre d’atteindre les 1,5% de croissance du PIB en 2016."
RépondreSupprimerJe ne partage pas cette analyse... au contraire la courbe des taux matérialise la potentielle croissance...
Avoir des taux à 1% signifie une croissance de 0%, voire -0,5%
S'ils étaient à 5%, on pourrait escompter une croissance de 3 ou 4%
Votre analyse est à l'envers... les taux bas matérialise la récession !