Aujourd’hui,
les
ministres des finances du G20 se réunissent à Lima pour valider les
propositions de l’OCDE pour lutter contre la désertion fiscale des
multinationale. Mais la montagne sembler avoir accouché d’une souris, comme
le soutiennent la plupart des ONG.
La fin
d’une calamité fiscale ?
L’OCDE
affirme que la désertion fiscale coûterait 100 à 240 milliards de dollars
d’impôts sur les sociétés par an aux Etats, et donc aux citoyens. Un
chiffre que les ONG jugent très conservateurs. En 2013, Marianne avait réalisé un dossier évoquant les pratiques
d’Apple pour réduire son impôt sur les sociétés en France de 315 à 6,7 millions
d’euros en 2011. On y apprenait aussi que Philippe
Marini avait révélé que Google avait domicilié son chiffre d’affaire européen
en Irlande pour minimiser les impôts, tout en payant la bagatelle de 4,1
milliards de redevances de propriété intellectuelle à une autre société
irlandaise basée aux Bermudes, charges qu’elle déduit des impôts de la première
entreprise tout en n’en payant aucun sur la seconde puisque ses dirigeants ne
sont pas localisés en Irlande.
Le moins que
l’on puisse dire, c’est que les mesures de l’OCDE ne dont pas très claires, même
si le Monde le vante en parlant de
« large consensus sur son plan »
et de « boîte à outils anti-abus (…)
aboutissement de deux ans d’intenses tractations diplomatiques », et
« parmi les signataires grandes
puissances économiques mais aussi pays en voie de développement et centres
offshore bien connus ». Pour un directeur de l’OCDE : « on
obtient un accord auquel personne ne croyait il y a deux ans. Un vrai
accord ! Un paquet global est adopté. Aucune des quinze mesures n’est
vidée de son contenu ». Le Monde
parle d’encadrement des prix de transfert, une plus grande transparence des
accords fiscaux ou des niveaux d’activité des multinationales et quelques
mesures techniques.
Ne rien
attendre de la bureaucratie internationale
D’ailleurs, Arrêt
sur Images note le décalage de la position du
Monde sur le sujet, qui tait les critiques des ONG pour publier
un papier sur « La
souveraineté des Etats en matière d’impôt en question » par un
membre d’Atoz Luxembourg, qui défend la lutte contre les doubles impositions et
attaque des « contraintes
mises en place de façon brutale » ou « l’agressivité
des administrations fiscales » et critique la moralisation de la
fiscalité qui n’apporterait « que
de l’insécurité juridique, un accroissement exponentiel des contentieux fiscaux
et une défiance toujours plus grande face à l’impôt de la part des
contribuables »… Pourquoi n’ont-ils pas plutôt interrogé Pascal Canfin,
ancien ministre, ou des personnes des ONG qui critiquent ce plan ? Arrêt
sur Images a bien raison d’épingler la curieuse position du Monde.
En réalité, les
propositions de l’OCDE ressemblent à un immense coup de communication, comme
celui sur les sorties de parasites fiscaux de la liste noire il y a quelques
années. Et le
blanc seing sans nuance ni contradiction d’un journal comme le Monde ne fait que renforcer ce
sentiment.
Mon comptable me disait l'an dernier que j'avais paye plus d'impot que Google !!! (j'en paye pas mal mais tout de meme, c'est ridicule).
RépondreSupprimerVous oubliez de signaler que l'OCDE n'a pas tous les pouvoirs et que ce sont les états qui use de leur souveraineté pour freiner souvent des 2 pieds. Le gouvernement francais par exemple qui tient à préserver les intérêts de ses copains et copines fortunés qui financent les partis ou embauchent leurs proches, la femme de Woerth, les énarques qui vont pantoufler dans les CAC40 et grosses banques. Cahuzac non plus ne devait pas être chaud pour lutter contre les paradis fiscaux.
RépondreSupprimerFaire porter la faute sur l'OCDE c'est simplement grotesque, alors que ce sont les gouvernements qui sont les premiers réticents.
Ce sont par ailleurs les USA qui ont été les plus moteurs en tordant le bras du secret bancaire suisse.
L'OCDE aurait pu faire des propositions beaucoup plus significatives
RépondreSupprimer"L'OCDE aurait pu faire des propositions beaucoup plus significatives"
RépondreSupprimerL'OCDE ne fait que transcrire l'état actuel des négociations faites en amont de ses communications officielles. Elle peut faire toutes les propositions et plans sur la comète qu'elle veut, si les états ne la suivent pas, elle n'a aucun pouvoir de coercition.
Même quand les états signent pour des règles communes, elles sont souvent bafouées comme les 60% du PIB de la dette dans la zone Euro ou le no bail out, ou l'apparition du MES contraire aux textes initiaux.
Vous voyez bien que, contrairement à ce que vous racontez, la souveraineté des états freine nombre d'avancées souhaitables.
Par ailleurs, les états maintiennent des paradis fiscaux en leur sein, ça s'appelle les niches fiscales dont la France est largement pourvue...
Paradis fiscaux ou niches fiscales sont largement le fruit des décisions des états et pas des organismes supranationaux qui n'ont aucun pouvoir sans l'accord des états, ne vous en déplaise et contrairement à ce que vous racontez en permanence concernant la perte de souveraineté.
Au-delà des querelles byzantines pour savoir si l'œuf a créé la poule ou l'inverse, je note que la seule chose qui compte est le constat que fait Laurent dans son titre. Encore une opération de communication qui veut donner à croire que les dirigeants des pays riches luttent contre la désertion fiscale alors qu'ils ne font que l'encourager.
SupprimerComment les pays occidentaux peuvent-ils espérer duper leurs citoyens quand le Président de la commission européenne lui-même a mis en place un système pervers pour que les multinationales ne paient pas leurs impôts là où elles le devraient ?
DemOs