jeudi 29 octobre 2015

Master class en management (billet invité)

Billet invité de Marc Rameaux, auteur du Portrait de l'Homme moderne


Jeune ambitieux écoute moi. Apprends la leçon d’un maître en la matière. Je vais t’enseigner les recettes du succès dans notre monde post-moderne, qui te mèneront infailliblement aux plus hautes fonctions.


Car seul le poste compte, nullement la responsabilité censée l’accompagner. Détache-toi totalement de ces notions surannées que sont la responsabilité et le devoir. Fais les endosser par d’autres, tant qu’il y aura encore des hommes assez bêtes pour y croire.


En revanche, donne toutes les apparences de la responsabilité, d’autant plus que tu n’y auras pas pris la moindre part, et tu capteras ainsi le fruit de l’effort et de l’engagement des autres.


Retiens bien, dès à présent, la leçon qui va suivre.


Il est beaucoup plus rentable de t’approprier le travail d’autrui que de l’effectuer toi-même


Beaucoup se figurent que la règle du mode moderne est d’être le meilleur dans un domaine donné, et que cette excellence sera récompensée.

 

Ces esprits candides ont oublié que lorsque la rapidité devient prépondérante, il est bien plus profitable de dérober le travail des autres que de l’accomplir soi-même. La meilleure stratégie n’est pas celle de la patiente hirondelle, mais du malin coucou.

 

Tu penses qu’il sera difficile et trop voyant de se livrer à un tel vol ? Détrompe-toi, le monde moderne fourmille de possibilités pour procéder ainsi. Il va jusqu’à encourager cette pratique comme celle des êtres supérieurs.

 

Observe et repère autour de toi un projet à fort enjeu, arrivé aux trois-quarts de sa réalisation, lorsque le plus difficile a été accompli par l’équipe qui le pilote. Assure-toi qu’il s’agit d’une équipe très compétente, afin qu’aucun travail important ou risqué ne reste à réaliser. Puis, orchestre une campagne de dénigrement sur les résultats du projet. Oui, il faut tout de même posséder un talent pour suivre ma voie : l’art de la communication et du bluff.

 

Si l’équipe est compétente, une telle campagne ne fonctionnera pas me dis-tu ? Rassure-toi, tu possèdes deux atouts décisifs.

 

Le premier est que tu consacres tout ton temps à communiquer, à faire pencher les rumeurs de ton côté. Tandis que l’équipe projet ne peut y consacrer que très peu de son énergie, étant absorbée en grande partie par son travail productif. Elle ne peut matériellement allumer tous les contre-feux pour répondre à ta campagne de communication.

 

Le second est que la compétence est plus un handicap qu’un atout dans des réunions de décision de haut niveau. Avec l’accélération frénétique de toute activité, les décisions exécutives se prennent à présent en 5 minutes de « slides », sur la base d’arguments faux à force d’être trop synthétiques. Le sort de projets de plusieurs millions d’euros est scellé à l’emporte-pièce, quand il était décidé il y a trente ans sur la base de rapports de plusieurs pages et de quelques heures de réunion de vrai travail.

 

A ce jeu, les bateleurs et les communicants l’emportent largement sur les hommes de fond et d’engagement. Un suivi sérieux nécessite au moins une demi-heure d’explication, temps beaucoup trop long dans le rythme moderne. Il te suffira de monter en épingle quelques exemples isolés : qu’importe qu’ils soient faux ou ne représentent qu’une part infime du projet. Avec une théâtralité accentuée, ils te feront passer pour l’homme de terrain que tu n’es pas, parce qu’ils ont une saveur anecdotique.

 

Appuie-toi sur les méthodologies que l’on trouve dans les livres de management ou les cabinets de consultants exécutifs, aussi cher payés qu’ils sont vides de contenu. Bien qu’ils proviennent de personnes n’ayant jamais eu à conduire un projet réel, ils font forte impression. Il te sera facile de trouver dans un projet, même extrêmement bien conduit, un manquement à l’une de ces sacro-saintes méthodologies, qu’il te suffira de dramatiser à outrance.

 

Lors du moment délicat où le projet rentre en phase d’industrialisation, fais passer les correctifs nécessaires pour des manquements graves. Les décisionnaires en charge d’en juger n’y comprennent de toutes façons rien ; il sera aisé de jouer de leur ignorance.

 

Mieux encore, ces décisionnaires doivent de plus en plus leur poste aux méthodes que je suis en train de t’exposer. La compétence leur fait peur, car elle menace de dévoiler leur imposture. Ils reconnaîtront en toi avec attendrissement leur propre chemin et te hisseront parce que tu ne constitues pas une menace mais une complicité tacite.

 

Obtiens alors que le projet soit arrêté à la suite de ta campagne de dénigrement, et fais t’en attribuer le pilotage pour le redresser, bien que tu saches pertinemment qu’il n’en a nullement besoin. Prends bien soin d’éliminer l’équipe projet initiale ou au moins ses têtes. Il ne te reste plus qu’à refaire partir le projet, sans avoir grand-chose à effectuer, celui-ci étant depuis longtemps sur une bonne trajectoire. Tu retireras tout le mérite de son accomplissement, et l’on te sera même reconnaissant d’avoir sauvé une situation que tout le monde pensait compromise.

 

Bien entendu, ne dénigre pas trop tôt : sois un fervent supporter du projet à ses débuts, bien que tu saches dès le départ que tu attends ton heure pour le torpiller. Si tu es un très bon communiquant, tu pourras même paraître désolé des critiques au vitriol que tu adresses à ce moment clé.

 

 

Demande des comptes sans jamais avoir toi-même à en rendre

 

Recherche ces postes de contrôle, en qualité, gestion, management de projet, pour lesquels tu possèdes un souverain droit de demander des comptes aux autres sans jamais en rendre toi-même. Ces directions sont un paradis : exigeant des opérationnels une rigueur implacable sur des procédures tatillonnes, elles se permettent sur leur propre organisation une gabegie de tout confort.

 

Pour ne pas donner une image d’homme investi seulement dans des fonctions de contrôle, alterne ces postes avec de pseudo-expériences de terrain.

 

Pour cela, un outil merveilleux est apparu au début des années 1970 : l’organisation matricielle, faite initialement pour décloisonner les différents secteurs de l’entreprise impliqués dans un projet transverse. Une ligne fonctionnelle chargée du pilotage transverse est croisée avec une ligne hiérarchique qui conserve l’autorité managériale sur chaque département.

 

Il n’a pas été difficile de pervertir ce système, afin de faire porter tous les risques et tous les engagements à la ligne fonctionnelle de pilotage, et attribuer tous les honneurs, la visibilité et les présentations en haut lieu à la ligne hiérarchique.

 

L’on retrouve de fait dans les  équipes fonctionnelles les éléments les plus compétents, les plus dynamiques et les plus fiables, ceux qui en un autre temps auraient été promus à la tête de l’entreprise.

 

Laisse ces naïfs épuiser leur talent pour produire de la valeur et consacre tout ton temps à dérober leur mérite selon la méthode que je t’ai enseignée.

 

En investissant les postes hiérarchiques dans une organisation matricielle, tu seras dans la position confortable de pouvoir juger sans jamais prendre toi-même de grande responsabilité, tout en te donnant une image d’homme de terrain.

 

 

Sois pervers narcissique : le monde moderne est fait pour eux

 

Tout ce que je t’ai dit précédemment, masque le très soigneusement aux autres. Adopte toutes les apparences de l’ouverture, de l’humanisme, de la décontraction : séduis. N’oublie pas que nous ne sommes pas dans une société de l’excellence mais du spectacle.

 

Sois impitoyable avec les subalternes et veule avec les puissants, tout en étant en apparence très empathique. Sois finalement comme certains couples qui affichent des convictions humanitaires, mais sont les premiers à se livrer à l’esclavage domestique d’une jeune femme corvéable à merci à qui ils ont confisqué son passeport.

 

Encourage et mets en valeur ceux dont tu veux exploiter le travail et le talent. Un peu plus tard, tu les dénigreras et les briseras quand le moment de l’extorsion de leur vitalité sera venu. Veille à ce qu’ils chutent juste au-dessus du tréfonds afin de les regonfler d’encouragements, puis répète à nouveau ce manège pour pleinement les aspirer. Enfin, détruis-les une fois qu’ils sont complètement vidés.

 

Jouis et nourris-toi de ce jeu, comme le font tous les pervers narcissiques : le monde est maintenant structuré pour eux. Le néolibéralisme est devenu une usine à les produire en quantité pour truster toutes les hautes positions en lieu et place de véritables dirigeants. Le temps des hommes de fond, d’honneur et d’engagement est révolu : profites-en.

 


 

 

 

Lorsque les critères de reconnaissance d’une société sont fondés sur la seule position sociale, son fonctionnement sera inévitablement perverti de la façon que nous venons de décrire.

 

Nous ne serons alors plus dirigés que par de petits hommes narcissiques, imbus d’eux-mêmes, perdus dans le réfléchissement à l’infini de leurs convoitises. Le spectacle récent des dirigeants d’Air France, aussi boursouflés de suffisance qu’incompétents, en est la parfaite incarnation.

 

Ils seront prêts à se rouler par terre pour le moindre signe extérieur, saliveront sur commande aux mêmes objets, se lanceront dans des compétitions de servilité. Et le plus beau de tout ceci, est qu’une telle société clamera haut et fort qu’elle est celle de la liberté, et que les hommes se sont engagés librement et volontairement dans cet engrenage. Lorsque la survie matérielle de soi-même et de ses proches dépend de ces rouages, la servitude deviendra totale.

 

Il ne faut pas y voir un complot comme le font les esprits faibles, car ainsi que l’a magistralement montré Roberto Saviano, ceux qui paraissent tirer les ficelles sont tout autant les marionnettes de cet engrenage.

 

A ceux qui objecteraient qu’une telle société périrait par manque d’efficacité, il faut répondre que la mafia est un système parfaitement inique mais très efficace : le talent des meilleurs reste exploité au mieux pour l’ensemble de la société, qu’importe que rien ne soit établi en fonction du mérite, mais de son usurpation.

 

Seule une société qui remplacera la reconnaissance de la position sociale par la maîtrise de disciplines estimables, remettra ses propres valeurs à l’endroit.

 

Nos pires cauchemars, semblables à ceux que les films de zombies mettent en scène, nous font imaginer les véritables dirigeants remplacés petit à petit par des psychopathes. La société qui se proclamait règne de la liberté et de l’excellence n’est plus que le domaine d’êtres fuyants, narcissiques, colériques comme des enfants gâtés, pareils à l’image formée par Kipling : des singes qui se prennent pour des dieux.

 

 

Mais soyons rassurés. A la vue de la fiabilité, de l’engagement et du sens du bien commun de nos dirigeants économiques et politiques, une telle hypothèse est tout à fait inconcevable…

20 commentaires:

  1. Triste constat, mais je le partage malheureusement.

    ça pourra paraître caricatural à certains, et bien pour moi ça ne l'est pas, ça correspond assez bien à ce que j'ai vu et continue de voir dans des grosses boites.

    Marc, ici tu parles de projets qui marchent, OK.
    Il y a aussi tout le pan des projets qui ne marchent pas (en général plus nombreux :) et où les stratégies peuvent être un peu différentes même si les comportements de fond sont exactement les mêmes : être là au bon moment quand il y a plein de cash tombant du ciel, chasser une promotion avant que les gros problèmes ne se voient, mouiller toute la ligne hiérarchique pour empêcher les retours de baton trop violents, faire appel à du consulting externe pour pouvoir trouver plus facilement des boucs émissaires...

    ***Jacko***

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  2. Oui, tous ceux qui travaillent dans de grands groupes (dont moi) ne trouvent pas cela du tout exagéré ...

    Il ne faut cependant pas se tromper de cible : les hommes ne deviennent pas spontanément monstrueux : c'est un défaut systémique de notre société et de ce qu'elle valorise.

    Marc

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    1. Là, c'est un débat philosophique plus large.
      Ceux qui font les sociétés sont aussi les hommes, même s'ils sont bien manipulés par leurs "élites" et le "système".

      Tu es certainement plus optimiste que moi sur la nature humaine, même si je n'emploierais pas le mot "monstrueux", mais "humain tout simplement.
      Quand je vois, dans ce type organisation, jusqu'où peuvent aller les comportements de personnes somme toute relativement privilégiées, ça fait peur quand même.

      ***Jacko***

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    2. L'humain peut aller du monstrueux au sublime, tout dépend des conditions dans lesquelles on le place.

      Je n'accuse précisément pas des "élites" ou un "système" de manipuler l'ensemble : je crois à des systèmes de croyances collectives, bénéfiques ou néfastes. ainsi qu'à des engrenages liés à nos façons de valoriser le mérite.

      Si le mode de valorisation n'a pas été bien pensé (et il est aujourd'hui très primaire dans les entreprises), il aboutira à pervertir la logique initialement prévue.

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    3. "monstrueux", "sublime", ou tout simplement humain...
      Le monde de l'entreprise, de grand groupe français du début du 21ème siècle, qui plus est, étant un monde bien édulcoré finalement comparé aux "autres mondes" ou autres situations, historiques ou géographiques.
      On se regarde un peu le nombril, on souffre un peu, mais finalement tellement moins que beaucoup d'autres. On reste des privilégiés, et dans l'histoire et dans l'espace, il ne faut quand même pas trop l'oublier.

      ***Jacko***

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  3. Un peu un train de retard, le middle management se fait couper les tetes depuis un certain temps.

    Soit vous etes dans/proche du pole financier et le dividend/actionaire est roi, soit vous faite de la retention d'information pour etre invirable.

    De toute facons, etres salarie n'est pas un job d'avenir ;-) les MBA (et j'en ai un, me font bien marrer)

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    1. Les MBA, c'est un peu comme les promesses électorales, ça n'engage que ceux qui y croient.
      Par contre, certains se sont fait, et continue de se faire des couilles en or avec ces 3 mots "magiques".

      ***Jacko***

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    2. lowcarber

      félicitations...

      le diplôme est important, quoi qu'on en dise, essayez donc de passer un entretien de recrutement avec un diplôme non répertorié parmi les plus aguichants dans les listes de classement, ou situés dans un bled quelconque... ....si en plus vous ne faites pas cadre dynamique;..

      la cooptation entre diplômés des même écoles est connue, les réseaux sont d'ailleurs mis en avant en permanence.

      il y a quelques années, j'ai lu quelque part qu'1/3 des CV, lus en quelques secondes d'ailleurs, comportaient de fausses informations, en particulier sur le niveau de formation.

      mais bon, pas temps de pénurie et de comm, tous les moyens sont bons pour se faire remarquer..

      Stan

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    3. @Anonyme
      Le seul interet de ce type de formation c'est de remettre les compteurs a zero, retourner a la "fac", se marrer et se trouver une petite femme, jeune, mignone avec un cerveau (ce qui est mission impossible lorsque l'on bosse en boite boulot-metro-dodo).

      J'ai ma boite, j'utilise 0% des conneries du MBA et je gagne tres tres bien ma vie ;-) au soleil, avec beaucoup de procrastination.

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    4. lowcarber


      vous avez des tuyaux pour une fin de carrière sinécure ?

      Stan

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    5. @Stan
      il y a des trucs interessant $$$ a faire sur youtube (domaine de ma femme)

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    6. @Stan
      + utiliser/revendre localement des services outsourced pas cher ( cf fiverr)

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    7. Je ne suis pas rentré dans les différentes stratégies de résistance à ce que je décris. Il en existe une qui permet d'être relativement reconnu (pas pour de très hauts postes mais dans les premiers encadrements), tout en ayant la possibilité de se regarder encore dans la glace le matin. Elle est adoptée par l'un des personnages de mon roman "Portrait de l'homme moderne", même si elle ne permet pas de se prémunir indéfiniment des agissements des pervers narcissiques.

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  4. J'ai connu un exemple inverse : après un changement des services techniques vers une organisation mixte hiérarchique / par projet, c'étaient les chefs de projets qui passaient pour mettre le cirque, et pour faire retomber les ennuis sur la partie hiérarchique.

    Vers la fin (une nouvelle réorganisation), impossible de trouver quelqu'un pour prendre une décision ou une position sur quoi que ce soit. Tout le monde baissait la tête.

    D'ailleurs, l'un des chef de projets les plus e*****dant était relativement peu diplômé par rapport au reste.

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    1. Les différentes façons de pervertir l'organisation matricielle peuvent effectivement varier. Le cas que vous citez est plus rare mais existe, je l'ai notamment rencontré dans la grande "major" américaine sous le nom de "Bullet train" (le nom est déjà en soi tout un programme).

      L'objectif reste le même : ne surtout pas s'engager soi-même sur des tâches de réalisation à valeur ajoutée, de façon à préserver son temps propre en actions de communication et de mise en visibilité.

      Cet effet pervers est la limite du management par les indicateurs de performance, et signera à mon avis la fin de l'économie de marché telle que nous la connaissons, de moins en moins de personnes acceptant de jouer ce jeu, ou bien construisant par elles-mêmes les moyens d'en sortir.

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    2. "Le cas que vous citez est plus rare mais existe"

      Difficile à dire, puisque par définition les choses ne sont jamais claires.

      Je ne sais pas ce qu'il en est en dehors de l'informatique.

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  5. J'ai lu attentivement le billet mais ne connaissant pas les pratiques des groupes puisque j'évolue dans les PME depuis des décennies, j'ai pu quand même retrouver quelques stratégies de vie professionnelle de défausse de responsabilité professionnelle (pardon pour le raccourci) qui s'expriment de manière différentes.

    Quand on est en haut de l'échelle en PME, procéder comme il est écrit par Mr Rameaux, c'est la garantie d'une faillite un plus ou moins long terme.

    ces manigances décrites me semble aussi bien correspondre au monde politique, et dans certaines organisations où l'on entend "transversalité" "comité de réflexion" "commissions" "pantouflage" "cumul" etc...

    Il me semble que le paraître est effectivement le mode qui correspond le mieux à notre période de comm, de zapping et de très court termisme.....



    Stan



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    1. Oui, les petites structures sont les derniers refuges dans lesquels la méritocratie est bien plus respectée, parce qu'elles ne peuvent se permettre ce genre de fantaisie.

      Ce n'est cependant pas propre au monde politique : la grande entreprise privée obéit en grande partie à ce schéma.

      Je suis partisan, pour cette raison, du "small is beautiful", et pour ceux qui sont habitués à ce que je défends, de petites communautés auto-gérées qui viendraient équilibrer le fonctionnement aberrant des grands groupes.

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    2. Très juste j'ai fait les 3/4 de ma carrière en PME et fini dans une grosse boite d'assurance MDR comme disent les jeunes je me suis fait casser sur des projets par des branleurs pour parler franchement finalement les 2 dernières années me suis fait oublier mais moralement c'est épuisant .

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  6. Marc Rameaux

    C'est très bien vu, comme d'habitude.

    J'ajouterais que deux questions d'égale importance, qui en appellent d'autres, méritent qu'on s'y arrête longuement :

    - la déshumanisation des rapports entre les personnes, qu'illustre l'extrême violence exercée par ceux/celles qui sont en position de domination sur les autres, notamment sur leurs cibles,

    - la résignation et le soumission des uns et des autres, qu'ils soient des victimes de cette violence et des membres du groupe.

    Sommes-nous des animaux domestiques qui acceptent la loi du plus fort comme dans "la ferme des animaux" de George Orwell ou sommes-nous capables de raisonner et d'agir ?

    DemOs

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