Ce n’est
sans doute pas le dernier épisode de la
saga judiciaire entre Bernard Tapie et les représentants des intérêts du Crédit
Lyonnais. Mais, après
une invalidation de l’arbitrage en début d’année, la
cour d’appel a de nouveau rendu un jugement défavorable à l’homme d’affaires.
Le bluff
de Tapie pleinement révélé
Ce qui est
extrêmement important dans le jugement de jeudi, bien
expliqué par le Monde, qui, curieusement, oublie complètement
cet aspect des choses dans
sa vidéo de synthèse de l’affaire, qui se concentre sur les aspects
seulement judiciaires, c’est
l’invalidation du prétexte de toute cette affaire, comme
je l’avais soutenu dès le début. Au départ de cette saga interminable, la
demande de l’homme d’affaires d’une compensation sur les profits réalisés par
ceux qui lui avaient racheté Adidas en février 1993, qui avaient réalisé un
grand profit en la revendant en novembre 1994. Bernard Tapie pouvait
d’autant plus plaider l’escroquerie que sa banque, à qui il avait confié la
vente de l’entreprise, faisait partie des acheteurs, ce que le fait de confier
un mandat de vente ne devrait pas permettre, normalement.
Sauf que, la
cour d’appel a jugé cette semaine que « le
prix de vente (…) correspondait à la valeur réelle d’Adidas à la date de
cession (…) le groupe Tapie, au vu des résultats catastrophiques de 1992,
n’était en mesure ni d’obtenir les apports en capital importants qu’exigeait le
redressement d’Adidas, ni dès lors de conserver durablement les titres »
et que les filiales du Crédit Lyonnais « n’ont
pas commis les fautes qui leur sont reprochées ». Bien sûr, Adidas
valait beaucoup plus en novembre 1994 qu’en février 1993, mais parce qu’entre
temps, ses dirigeants l’avaient redressé e, ce que Bernard Tapie n’avait pas
réussi à faire. L’ancien
ministre (sic) a quand même eu un sacré culot de demander une part des profits
réalisés 21 mois plus tard alors que la vente de 1993 lui était déjà
avantageuse.
A quand
le procès de nos dirigeants ?
Mais ce
jugement jette également une part d’ombre sur
la médiation décidée sous le mandat de Nicolas Sarkozy, où le mélange des
genres est à peine moins indécent que sous François Mitterrand. N’oublions
pas que Bernard
Tapie a appelé à voter pour l’ancien président en 2007 et a souvent vu son
entourage le plus proche, juste avant de bénéficier d’un arbitrage lui
attribuant la bagatelle de 400 millions, dont la Cour d’appel vient de conclure
qu’il n’avait pas le moindre motif. Là encore, comment ne pas soupçonner
une autre véritable affaire d’Etat concernant cet arbitrage, d’autant
plus qu’un des arbitres choisis par ceux qui étaient alors au pouvoir n’aurait
jamais du être en position d’arbitrer cette affaire, arrivant à une
conclusion aujourd’hui
infirmée par la Cour d’Appel de Paris sur le fond.
Alors bien
sûr, après avoir vu son bluff révélé, il reste à Tapie le levier de l’émotion. Il
tentera sans doute de faire pleurer dans les chaumières, lui qui a vécu
dans un hôtel particulier et un yatch. Mais dans la réalité, il était surtout
un aventurier roublard, pour
ne pas dire un escroc deux fois pistonné à l’Elysée.
eh oui mais pour une affaire affairo/politique résolue, combien d'autres resteront sous le tapis..?
RépondreSupprimerStan
La vie de Tapie est une vraie saga ! Déjà ce qui est sur la place publique vaut le détour, et je n'imagine même pas tout ce qui est caché et secret :)
RépondreSupprimerCelui qui en fera un film dans quelques années ou décennies est certain d'avoir du succès, "une comédie dramatique politico-médiatico-nanardo-sportive", tous les ingrédients y sont.
Une sorte de Berlusconi de seconde zone, qui n'a pas réussi en politique.
Et ça n'est pas fini ! Tapie, qui a plus de 70 balais, balancera-t-il un jour les infos croustillantes ?
Il ne faut pas oublier non plus le rôle de Christine Lagarde, bien au chaud au FMI pour services rendus, qui bien sûr ne sait rien, n'a rien vu, rien entendu.
***Jacko***
Et la justice changea d'avis opportunément...
RépondreSupprimerCar pourquoi ne l'a t elle pas fait (rendre un tel jugement favorable à la gestion du CL) il y a 20ans ?
Peut-être parce qu'à l'époque un tel innocentement des responsables de la banque ne serait pas passé politiquement.
Amike
@ Stan
RépondreSupprimerPas faux. Mais celle-là ayant coûté 400 millions, il est positif de revenir dessus…
@ Jacko
Pas faux
@ Amike
Tapie était protégé politiquement pendant de longues années