samedi 26 décembre 2015

Todd et Charlie (2ème partie) : des corrélations et des causalités

Hier, j’ai débuté l’analyse du livre polémique d’Emmanuel Todd, « Qui est Charlie ? », soulignant certaines carences de ses critiques contre le mouvement qui a accompagné les manifestations de janvier. Un défaut majeur est sa façon de tirer des conclusions un peu hâtivement.



Des conclusions un peu hâtives ?

Dans ce livre, Emmanuel Todd s’appuie largement sur ses travaux antérieurs, et notamment la cartographie de la France réalisée avec Hervé Le Bras dans « Le mystère français ». Il tire un portrait démographique de Charlie et analyse la distribution des 4,4 millions de manifestants estimés (10,7% de la population des zones concernées), note la moindre participation dans les bassins ouvriers, dans le Nord ou le Sud-Est, ou la forte participation des villes de cadres ou de l’Ouest. Il oppose Marseille la populaire moins mobilisée et Lyon, la bourgeoise et catholique, plus mobilisée. Et en recoupant avec les résultats électoraux, il en déduit que « la France des classes moyennes supérieures fut surmobilisée » et que les catégories intermédiaires ont rejoint les classes supérieures, au contraire de 2005, comme en 1992.

Par-delà certains biais de méthodes, notamment soulignés par Edgar, on peut quand même se demander si la conclusion à laquelle arrive Todd n’est pas un peu rapide. Comme Edgar le souligne, il faudrait comparer avec d’autres manifestations pour vérifier si les estimations de participation du 11 janvier présentent un biais par rapport à la distribution habituelle. En outre, il est bien évident que les participants à la marche de Paris ne venaient pas seulement de la capitale, révélant l’attraction des grandes métropoles autour d’elles, ce qui biaise quelque peu les statistiques, et imposait une comparaison avec d’autres manifestations afin d’être rigoureux dans la démarche. Les habitants de la périphérie se sont-ils moins mobilisés parce qu’ils ne le souhaitaient pas ou parce que leur lieu d’habitation leur compliquait la tâche ? Sur cette question, comme d’autres, Emmanuel Todd semble conclure un peu rapidement.

Du sens de la manifestation

Il se demande « pourquoi les régions qui soutiennent aujourd’hui le plus vigoureusement le projet européen et la laïcité sont-elles celles qui, lorsqu’elles étaient catholiques, avaient fourni à l’antidreyfusisme ses plus gros bataillons et au régime de Vichy ses meilleurs soutiens ». Bien sûr, il n’est pas inintéressant de faire des parallèles historiques, mais outre le fait qu’on souhaiterait qu’il étaye un peu plus solidement de telles affirmations, corrélation n’est pas toujours causation. Puis, suit des raisonnements assez extravagants : il soutient que, « c’est bien un idéal de hiérarchie qui avait mené à Maastricht, et qui nous gouverne toujours, ancré dans les valeurs d’autorité et d’inégalité ». Pour avoir voté pour la première fois le 20 septembre 92 (« non »), je n’ai pas du tout la même interprétation. Si le « oui » l’a, malheureusement, emporté, c’est au contraire en se positionnant comme un vote pour la liberté (de circulation des individus) et l’égalité (avec la même monnaie et la même citoyenneté pour toute l’UE).

Ici, je pense que Todd fait un contresens : même si les critères de convergence étaient de facto porteurs d’une dimension autoritaire, cela était une conséquence, certes logique, du traité, mais pas un élément clé du débat démocratique de l’année 1992. Et comment y voir un quelconque lien avec Charlie, symbole de la défense de la liberté de pensée ? Quand Todd critique la mise en avant de la liberté au détriment de l’égalité dans les manifestations du 11 janvier, n’est-il pas complètement hors sujet ? En effet, ce n’était pas le sujet du rassemblement, puisqu’il s’agissait de rendre hommage aux victimes des attentats et défendre une partie de nos valeurs, notamment la liberté, mais aussi, d’une certaine mesure la fraternité ? Ce n’était pas parce que l’égalité n’était pas, logiquement, le sujet des manifestations, que les manifestants défendent l’inégalité. La question de l’égalité n’était tout simplement pas à l’ordre du jour.

Mais si Emmanuel Todd fait fausse route, par des conclusions assez abusives sur des corrélations un peu rapidement établies, malgré tout, ce faisant, il aboutit à poser des questions loin d’être inintéressantes, sur lesquelles je reviendrai demain, et notamment l’évolution du Parti Socialiste.


Source : « Qui est Charlie ? », Emmanuel Todd, Seuil

25 commentaires:

  1. Todd comme d'autres, a besoin de gros cache sexes pour eviter les sujets qui fachent absolument la bienpensance.

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  2. C'est effectivement un peu curieux.

    Lyon a été surnommée capitale de la résistance, les maquis bretons ont été parmi les plus importants lors du débarquement, l'Alsace a en réalité compté les premiers défenseurs de Dreyfus (parce qu'il était alsacien...) beaucoup plus que les israélites (Scheurer-Kestner, Lucien Herr, le lieutenant-colonel Picquart,Louis Leblois)...

    C'est vraiment de l'idéologie.

    Sans compter que pour l'obsession des gens du baby-boom (c'est à dire la déportation des juifs), les gens qui faisaient les arrestations (Bousquet et ses adjoints, Papon, Laval...) étaient proches de la gauche anticléricale, alors que ceux qui ont protesté étaient les différents évêques (en septembre 1942, en juillet 1943) et le pasteur Boegner.
    Beaucoup de couvents ont caché des enfants juifs, etc.

    Todd se fout du monde, et participe à la falsification de l'histoire. C'est avec ce genre d'idéologues qu'on se retrouve dans la situation actuelle.

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    1. faire de Papon un gauchiste ? c'est fort quand même.

      Et vous ne feriez pas la confusion entre anti-clérical et anti-religion ?

      Sans parler de votre définition biaisée du terme idéologie.

      Pendant l'occupation, les collabo par motivation idéologique se situaient à droite (souvent la plus réac) et les collabo par opportunisme et appât du gain se recruter plus du côté de la gauche.

      D'ailleurs on retrouve encore aujourd'hui, cette frange de droite qui déteste la France, et qui formait les bataillons de collabo ; qui pensait que la défaite était la faute aux idées progressistes, et que la France méritait la défaite et devait expier...

      Et n'oublions pas que le Vatican était un allié des nazis... éh oui ! pour le clergé catholique, le communisme était un danger bien pire que le nazisme !

      Et des prêtres ont pris l'initiatives personnelles de s'opposer d'une manière ou d'une autre à l'occupant allemand, c'était en opposition avec les consignes officielles du clergé.

      Bref, évitons les falsifications de l'histoire... Ne faites pas des catho des innocents héroïques ! parce que c'est votre camp ?

      Tout en blâmant plus qu'ils ne le méritent, les gens du camp d'en face.

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  3. 95% de francais en faveur de la déchéance de nationalité, la France tourne facho et franchement stupide, le FN a de beaux jours devant lui.

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    1. Des gens décident librement que la France est leur ennemie... ils choisissent de prendre les armes contre la France.

      La conséquence logique est la déchéance de nationalité !

      Un facho, c'est quelqu'un qui s'en prend à une catégorie de personne, parce que cette catégorie ne lui plait pas. Et non parce que cette catégorie d'individus l'a attaqué.

      C'est vraiment moche, cette ignorance crasse qui amène à faire des amalgames honteux entre des groupes politiques qui n'ont rien à voir.

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  4. Todd devrait nous expliquer pourquoi seuls les Corses ne se laissent pas emmerder en France :

    http://video.lefigaro.fr/figaro/video/ajaccio-il-aurait-pu-y-avoir-des-morts-raconte-un-pompier-agresse/4675856839001/

    Est-ce parce que c'est la première partie du territoire national libéré, en septembre 1943 (avec l'aide de Giraud) ?

    On aimerait entendre ses précieuses analyses démographico-historiques à ce propos...

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  5. "pourquoi seuls les Corses ne se laissent pas emmerder en France"

    Pourquoi les Corses emmerdent la France, sans compter que ce sont des soldats marocains qui ont participé à la libération de la Corse ?

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    1. Non mais là ce sont des marocains ou des personnes d'origine marocaines qui ont commis une agression raciste anti-corse contre les pompiers.

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    2. C'est l'armée française qui a contribué à la libération de la Corse. Y compris 50% d'indigènes, soldats professionnels (c'est à dire mercenaires).

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    3. Un mercenaire n'est pas un soldat... ne mélangez donc pas tous les concepts.

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    4. Un mercenaire est un soldat qui travaille pour celui qui le paie et ce n'est pas un concept .

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    5. Un mercenaire est payé pour se battre... mais ce n'est pas un soldat !

      Pourquoi imaginer que j'aurais écrit que les "mercenaires" n'existaient pas ?

      Je vais être plus clair : un soldat est un fonctionnaire. Un mercenaire est une entreprise privée unipersonnelle (certains diront un auto-entrepreneur) de la guerre...

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  6. "soldats professionnels (c'est à dire mercenaires)."

    Comment est ce possible de raconter des conneries pareilles. Pauvre imbécile qui ne sait même pas faire la différence entre un mercenaire et un soldat.

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  7. @ Lowcarber

    Résumé bien trop rapide de la pensée de Todd

    @ Abd_Salam

    Un grand merci pour vos interventions

    @ Anonyme 13h44

    Un peu rapide de dire que la France vire facho en prenant un sondage sur un sujet plus complexe qu’il n’y paraît et sur lequel les sondés répondent sans avoir le temps de vraiment y réfléchir.

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  8. "Un peu rapide de dire que la France vire facho"

    30% de vote FN à rajouter, Hollande qui avalise les propositions du FN... et la France ne vire pas facho ?

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  9. "Un mercenaire est un soldat qui travaille pour celui qui le paie"

    Non, un mercenaire est un intérimaire à la différence du soldat fonctionnaire.

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  10. "Et comment y voir un quelconque lien avec Charlie, symbole de la défense de la liberté de pensée ?"

    Charlie symbole de la liberté de penser ? Symbole de l'irresponsabilité surtout. Ils faisaient de la liberté qui leur était octroyée un des pires usages qui soit et leur niveau de "pensée" frisait le degré zéro.

    Certes, ils ont très (trop) cher payé leur irresponsabilité, mais vouloir ériger ce torchon libertaire en symbole, c'est, à mon avis, commettre un grave contre-sens.

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    1. C'est exactement contre des individus comme vous, Marc-Antoine, que des gens ont manifesté !

      Vous êtes libres de ne pas aimé les idées de Charlie Hebdo... mais c'est un véritable fachisme que de dire clairement ou de faire comprendre que les dessinateurs de Charlie Hebdo méritaient d'être massacrés... à cause de leur irresponsabilité et/ou du mauvais usage qu'ils ont fait de la liberté d'expression et de la liberté de penser !

      "charlie hebdo" n'a pas payé pour une faute... ils ont été massacrés par des facho religieux, dont vous semblez particulièrement proche sur le plan des idées.

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    2. Pas du tout, je suis athée. Ce qui ne m'empêche pas de penser que, par ses outrances imbéciles contre les religions (et contre l'islam en particulier), Charlie Hebdo déshonorait l'athéisme tout en exacerbant le ressentiment des musulmans.

      En résumé, ils faisaient tout ce qu'il fallait ne pas faire et ils l'ont payé de leur vie. Quant aux manifestations de janvier, je pense qu'elles n'ont servi à rien.

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    3. Vous confirmez être très proche de la pensée des extrémistes religieux...

      Aucun usage de la liberté d'expression ne justifie d'être massacré. Absolument aucun usage de la liberté d'expression.

      Affirmer le contraire, c'est dire que la terreur est légitime à nous dicter nos choix...

      Prétendre le contraire, c'est dire la terreur des religions (vouloir tuer ceux qui pensent des choses différentes ou outrancières) mérite la mort ; c'est valider les pires aspects des religions judéo-chrétiennes.

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    4. Je n'ai jamais dit qu'ils méritaient la mort. J'ai dit qu'ils avaient payé de leur vie leur irresponsabilité et qu'ils avaient déshonoré l'athéisme par leurs outrances anti-religieuses à caractère pornographique.

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  11. Emmanuel Todd appartient au courant islamo-gauchiste ou moins vulgairement à une tradition de gauche qui voit dans les Français d'origine d'Afrique du Nord les victimes du colonialisme français, de ses suites en tout cas en termes de main d'oeuvre immigrée en France par les pères.

    Ce qui caractérise le réel c'est qu'on y trouve des changements. La France sous orbite de Bruxelles n'est pas celle encore de Pompidou. Le djihadisme comme vague encore à déterminer lié au salafisme en développement pathologique en France n 'y était pas il y a (depuis 15 ans en essor) peu.

    Todd pense en s'accrochant trop aux structures anciennes, celles ci sont majeures certes mais sont toujours liées à des nouveaux développements sociaux, politiques, économiques et culturels.

    L'imprégnation des cultures chrétiennes, latines antiques marque la France mais ne sous estimons pas le développement conflictuel d'une culture salafiste qui tente de coloniser un culte musulman du quotidien qui ne cherche pas à s'imposer dans toute la société.

    Si la lecture du Coran est politisée par des fanatiques, c'est un phénomène à contrecarrer. Todd semble ne rien en comprendre.

    Que dira t-il du 13 novembre un jour?

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  12. @ Anonyme 20h40

    Le vote FN n’est pas un vote facho. C’est le vote de classes populaires (et un peu moyennes) précarisées et abandonnées par nos dirigeants qui expriment leur révolte démocratiquement.

    @ Marc-Antoine

    Du moment où ils ont été tués pour avoir publié ce qu’ils ont publié, ils sont devenus des symboles. Et dire #JeSuisCharlie, ce n’est pas en faire un modèle, c’est penser qu’une démocratie doit permettre cela, même si on trouve cela déplacé et qu’on ne le cautionne pas, je souhaite que cela soit possible et non interdit.

    @ Abd_Salam

    Merci

    @ Anonyme 5h36

    Je crois que c’est beaucoup plus compliqué

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  13. @LH,


    "Le vote FN n’est pas un vote facho. C’est le vote de classes populaires (et un peu moyennes) précarisées et abandonnées par nos dirigeants qui expriment leur révolte démocratiquement."

    Je ne sais ce qui pousse telle personne ou telle autre à voter. Porter cette interrogation au-delà d'une personne, vers plus de six millions, ne permet pas mieux à mon sens, par un simple zoom arrière, de savoir ce qui détermine à un tel vote. Mais la question qui m'importe le plus c'est le fait de savoir ce que vous entendez par le fait d'exprimer une révolte.

    Faut-il comprendre par ce mot de révolte qu'il s'agit-là d'un vote irrationnel, irréfléchi ? Un vote hors de toute considération politique et programmatique ?

    Voulez vous indiquer alors que c'est un vote ne résultant que d'une impulsion, ou d'une simple réaction vive à une situation donnée ?

    Je ne vois pas, très sincèrement, outre le fait que nos choix sont tous la résultante d'éléments divers, et non pure rationalité détachée de toute historicité ou conditions, comment l'on peut déterminer que plus de six millions de personnes se sont déterminer dans le seul cadre de la révolte.

    Faut-il comprendre que ces électeurs seraient moins aptes à l'analyse politique ? Que leur motivation est plus instinctive que celle des autres ; je veux dire n'est constitué que d'un geste ponctuel de réaction, que d'affect ? Comment déterminer cela ?

    A t-on procédé à l'interrogation de ces personnes, avec mise en oeuvre d'un protocole précis de collecte et de traitement des informations qu'ils auraient alors délivrés sur ce sujet ?

    A la lecture de quels éléments peut-on déterminer un vote de révolte de la part de ces personnes et que faut-il entendre exactement par un vote de révolte ?

    N'y a t-il pas eu de progression de ce vote entre les deux tours des régionales ?

    Comment détermine t-on précisément combien sur le 6,8 millions ont voté par révolte ? Y a t-il pour certains un pourcentage de révolte et un pourcentage d'autre chose ? Quelles tranches, quels pourcentages, quelles autres choses ?

    La révolte ne s'exprime t-elle pas plus, au sens d;un stricte rejet - à la fois de bilans et d'un système - par le taux d'abstention ? La révolte ce ne serait pas plutôt l'abstention ? Comment déterminer où il y a le plus de révolte ?

    Par suite, ne peut-on pas imaginer qu'un vote de révolte a pu s'incarner dans d'autres partis ? Comment répartir ce vote de révolte et déterminer qui en a recueilli le plus, en valeur absolue et au sein de son électorat, pour chaque parti ?

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  14. Je veux bien répondre de mes propos, mais pas d'extrapolations, fausses. Je n'ai jamais dit cela. J'ai fait plusieurs papiers sur les motivations du vote FN qui ne prennent jamais cette direction (irrationnel ou de pur réaction).

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