vendredi 30 décembre 2016

Obama, le comique de stand up de la Maison Blanche


Obama est extraordinairement populaire au sein des élites politico-médiatiques européennes : premier président métisse, beau parleur, au positionnement idéologique très convenable. Mais au final, n’est-il pas que pure forme, sans substance, comme l’indiquent ses dernières saillies, dignes d’une cour de récréation ? D’abord, il y a eu la sortie aussi mesquine que petite, qualifiant la Russie de « petit pays », qui « ne produit rien que quiconque veuille acheter ». Passons sur les valeurs implicites à une telle déclaration… Puis, le vote représailles contre Benjamin Netanyahou sur les colonies, qui ne changera rien à rien, mais qui est plus digne d’un auteur de stand up que d’un président.

Obama, ne serait-il pas qu’un Trump politiquement correct ? Car sur le fond, même sa réforme phare, celle de l’assurance de santé, est extraordinairement décevante. Seul un tiers des étasuniens non couverts le sont aujourd’hui. Et, pire, son coût explose, de 25% en 2017, à 450 dollars par mois pour un quinquagénaire (plus de 5000 dollars par an), un niveau rédibitoire pour beaucoup. Et rien n’a changé sur les inégalités (particulièrement visibles dans le domaine scolaire), sur la violence endémique du pays, ou la dégradation de la santé des citoyens. Bref, Obama aurait sans doute été un meilleur comique de stand up que président, sauf peut-être pour les élites argentées du pays.


mercredi 28 décembre 2016

USA : l’abus d’ultralibéralisme est dangereux pour la santé


On se rend rarement compte de l’étendue des conséquences de l’ultralibéralisme sur la société. Malheureusement, étant souvent allés bien plus loin qu’ailleurs, les Etats-Unis permettent d’avoir un aperçu de tout ce que l’ultralibéralisme produit. Il y a un an, une étude réalisée par le « prix Nobel d’économie » 2015 montrait que la mortalité des hommes blancs qui n’ont pas fait d’études supérieures de 45 à 54 ans avait augmenté de 22% de 1999 à 2013, notamment sous l’effet des suicides, de l’excès de consommation de drogues et d’alcool, à mettre en lien avec la baisse de 19% de leurs revenus.


C’est ainsi que, pour la première fois depuis 1993, l’espérance de vie a reculé aux Etats-Unis en 2015, à 78,8 ans, du fait de l’augmentation de la mortalité résultant de maladies et d’accidents ou suicides. Le pays est devancé par une quarantaine d’autres, dont Cuba, tout cela en dépensant des sommes folles pour la santé. Il y a eu près de 50 000 décès par overdose en 2014, moitié plus que le nombre de morts sur les routes (bien plus élevé proportionnellement qu’en France). Malheureuement, une majorité de nos dirigeants (de droite comme de gauche) continuent à nous faire prendre le chemin des Etats-Unis.

mardi 27 décembre 2016

Quelle surprise pour la présidentielle de 2017 ?

Aujourd’hui, la messe semble dite : avec une majorité façon puzzle discrédité, François Fillon et Marine Le Pen semblent déjà qualifiés pour le second tour, et le premier en route pour l’Elysée. Mais il y a eu trop de surprises ces derniers temps pour ne pas penser que cette élection nous en réservera aussi son lot. Quelles pourraient être les surprises du scrutin de dans quatre mois ?



Fillon, Macron, Le Pen : nouvel avis de bulles sondagières ?

lundi 26 décembre 2016

La Chine découvre les dangers de la mondialisation


Papier très intéressant de The Economist, « En Chine, aussi. La Chine a été un grand bénéficiaire de la mondialisation. Mais beaucoup de travailleurs sont inquiets », qui évoque le désarroi d’une partie de la population devant les premières vagues de délocalisations, visibles dans la nette chute de l’industrie dans la part du PIB du pays, de l’ordre de 5 points en 5 ans, qui doit être relativiser par la croissance encore assez forte du pays.


Bien sûr, cette crise est encore loin de celle traversée par les pays dits occidentaux, mais les prémices sont arrivées dans l’Empire du milieu, évoquant le cas d’une ville produisant 70% des 26 milliards de chaussettes du pays, Datang, frappée par les délocalisations. Il faut dire que le SMIC Chinois est nettement supérieur à celui de l’Inde, du Bangladesh ou d’Afrique, ce qui avait poussé H&M a délocalisé sa production. La Chine bénéficiera toujours de la taille de son marché intérieur, et son féroce protectionnisme maintiendra toujours des pans importants de son industrie localement, mais son rôle comme usine du monde pourrait bien être appelé à se réduire progressivement dans les années à venir.

dimanche 25 décembre 2016

samedi 24 décembre 2016

Quand Tokyo relativise la crise des dettes

Les ultralibéraux austéritaires, tout comme les politiciens qui se contentent de surfer sur les préjugés du moment. Avec une dette publique approchant 100% du PIB, et quelques dizaines de milliards d’euros de déficit, on pourrait penser, comme l’a soutenu un candidat à la présidence de la République quand il venait d’être nommé Premier ministre, que notre pays est au bord de la faillite. Sauf qu’un pays nous montre, de façon plus éclatante encore depuis l’arrivée de Shinzo Abe à sa tête il y a 4 ans, que cela est absolument ridicule. Le Japon, qui n’est pas le Vénézuela, avait une dette publique de plus de 200% du PIB quand Abe est arrivé à sa tête, et son déficit approchait alors 10% du PIB.




Alors que tout eurocrate aurait exigé un plan d’austérité bien sanglant, Shinzo Abe a commencé son mandat par un plan de relance budgétaire, soutenu par une dépréciation du yen. Et cela a été rendu possible par le fait que la Banque du Japon achète tous les ans 80 000 millilards de yens de dette publique, soit environ 650 milliards d’euros, 13% du PIB du pays ! La Banque Centrale du Japon possède aujourd’hui plus de 40% de la dette du pays, dette totalement virtuelle. Bref, merci au Japon de montrer que la monétisation, ce n’est pas forcément le Vénézuela ou le Mozambique et que cela permet de libérer les citoyens du fardeau d’une dette devenue trop lourde, sans pour autant léser qui que ce soit. Quel contraste avec les politiques menées en Grèce : voici où mène l’abdication de sa souveraineté monétaire.

mardi 20 décembre 2016

L’effarant coût de la désertion fiscale



Voilà encore une nouvelle passée un peu trop inaperçue, mais qui devrait pourtant faire la une de tous les média : alors que le déficit public est de 72 milliards en 2016, la désertion fiscale coûte à notre pays 60 à 80 milliards par an, selon un rapport officiel du CESE. En clair, si les entreprises (et quelques particuliers) payaient justement leurs impôts, le budget serait à l’équilibre ! Voilà qui relativise le discours de certains sur le poids du secteur public en France… Malheureusement, pour gagner la bataille, il faut bien nommer les choses : il s’agit de désertion, et non pas d’évasion, d’évitement, ou d’optimisation, aux sous-entendus bien ambigus. Et la recommandation du CESE de passer par l’ONU pour changer les choses est beaucoup trop timide. Seule la remise en place de vraies frontières pour les flux de capitaux et de biens permettront de mettre fin à cette chienlit fiscale.

samedi 17 décembre 2016

PS, LR, FN : la présidentielle version apprentis communiquants

Depuis la campagne des primaires des dits Républilcains, la campagne pour l’élection présidentielle de l’an prochain s’est singulièrement accélérée après le renoncement de François Hollande et le lancement de la campagne des primaires socialistes. Mais ce qui frappe depuis plusieurs semaines, c’est à quel point, aussi maladroitement soient-ils, les différents candidats ne réfléchissent qu’à leur communication.



Combat dérisoire de postures maladroites

vendredi 16 décembre 2016

mardi 13 décembre 2016

Valls / Macron : le conformisme eurolibéral maquillé en révolte ou révolution

Révolte, révolution : décidément, les frères ennemis eurolibéraux issus de ce quinquennat ne cessent de se suivre, en utilisant des mots que l’on penserait pourtant plus réservés à Mélenchon. Le succès de Trump, et celui de Sarkozy en 2007, semblent avoir poussé les communiquants des deux favoris de ce que l’on appelle la gauche dans la même direction. Mais n’en font-ils pas un peu trop ?



L’anti-système comme élément de langage

lundi 12 décembre 2016

Ouvrir les yeux sur l’islamisme en France


C’est un reportage qu’il faut absolument avoir vu, pour ceux qui seraient passés à côté, malgré sa circulation sur les réseaux sociaux. France 2 a fait un beau travail de service public en suivant deux militantes de La Brigade des mères dans un quartier de la banlieue parisienne, où les femmes sont devenues indésirables, et où elles doivent se battre pour aller prendre un café. Horreur de voir des quartiers de notre pays où des pratiques qui n’ont rien à voir avec la France s’imposent. En revanche, il est tout de même positif que France 2 diffuse un tel reportage, de cinq minutes, au journal de vingt heures. On peut se demander si à une époque pas si lointaine, ils n’auraient pas hésité pour éviter des procès en islamophobie.


Enfin, on ne ferme plus les yeux sur ces dérives ! Cela me confirme dans mon opposition déterminée contre le burkini, qui n’est qu’une autre manifestation de ce que les islamistes cherchent à imposer dans notre pays. Voilà pourquoi il faut l’interdire car tolérer le burkini, c’est ouvrir la porte à ce genre de comportements. Et outre l’interdiction de la burka, une rare mesure de Sarkozy que j’ai soutenue, ne faut-il pas aussi interdire le port du voile, qui n’a pas sa place dans la République Française, même si cela revient à dire à ceux qui ne veulent pas l’abandonner d’aller vivre ailleurs ? Si les femmes doivent se voiler en Arabie Saoudite, ne devraient-elles pas le retirer dans l’espace public en France ?

samedi 10 décembre 2016

vendredi 9 décembre 2016

jeudi 8 décembre 2016

Désertion fiscale : honte aux stars du football !

« Préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous » Tocqueville, déniché par André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder.



Un nouveau scandale sur la désertion fiscal vient d’éclabousser le monde du football. Cristiano Ronaldo aurait dissimulé pas moins de 150 millions d’euros dans des parasites fiscaux, évitant de payer quelques dizaines de millions d’euros d’impôts de la sorte. Et José Mourinho aurait dissimulé 12 millions d’euros dans un compte suisse détenu par une société écran dans les Iles Vierges Britanniques. Quelle indécence pour des personnes qui gagnent de telles sommes d’éviter de payer leur juste contribution à la société qui les a fait aussi riches ! Et quelle honte que nos hommes politiques continuent de laisser faire, comme l’a bien souligné Joseph Stiglitz récemment, proposant une quarantaine pour ces parasites. Pour la peine, Ronaldo et Mourinho mériteraient qu’on leur applique des taux d’imposition rooseveltiens (les 90% de la guerre, ou au moins les 70% des Etats-Unis des années 1970).

mercredi 7 décembre 2016

Italie, France : le crépuscule de la gauche eurolibérale se poursuit

L’actualité politique s’est à nouveau accélérée ces derniers jours. En France, François Hollande a annoncé qu’il ne se représenterait, ouvrant la voie à Manuel Valls, qui a déclaré sa candidature quelques jours après. Mais, ce faisant, il cherche à être le candidat d’une famille politique qui subit revers sur revers en Europe, comme le montre la défaite de Matteo Renzi à son référendum.



Quand il ne reste plus que la com.

mardi 6 décembre 2016

Les nouveaux enfants du siècle : les fracassés sont ceux qui ouvrent la voie (billet invité)

Billet invité de Marc Rameaux


Le nouveau livre d’Alexandre Devecchio élucide deux impressions que nous ressentons tous confusément : La France joue sa survie dans les années qui viennent et sa jeunesse - tout en étant fracassée – en appelle au plus profond de l’histoire et de la symbolique de notre pays, afin d’élever sa force à la hauteur du péril qu’il encourt. 

Ceux que nous pensions les plus écrasés et les plus désorientés, les vingt printemps de la France de 2016, sont ceux qui trouvent ces ultimes ressources, puisant leur force dans un passé millénaire que l’on a pourtant tout fait pour leur arracher.


lundi 5 décembre 2016

Quand Uber augmente sa commission de 40%...


La semaine dernière a encore vu une conjonction d’informations extraordinairement révélatrices, cette fois, sur la réalité du modèle d’affaire de Uber, que je dénonce depuis longtemps. Dans un article quelque peu complaisamment titré « Uber écoute ses chauffeurs et monte ses prix », on apprend que l’entreprise va augmenter ses prix de 10 à 15% sur les UberX et les Van. Mais plus loin dans l’article, on découvre qu’Uber augmente aussi sa commission de 20 à 25%. En clair, si les prix augmentent de 10%, le chauffeur touchera 2,5% de plus, quand Uber, lui, touchera 37,5% de plus (sur une base 100 avant et 110 après, la commission de Uber passe de 20 à 27,5, ne laissant que 2,5 de plus pour les chauffeurs). Pour une hausse de 15%, un chauffeur ne gagnerait que 6,25% de plus, et Uber 43,75% de plus… Comment déguiser un abus de position dominante caractérisé en geste presque bienfaiteur.


Dans le même temps, on apprend, toujours dans la Tribune, qu’en moyenne, un taxi travaille en moyenne 66 heures par semaine, tout en gagnant moins que le SMIC, soit 5,5 euros par heure pour les 81% qui doivent encore rembourser leur licence. Il faut dire que l’arrivée des VTC a bouleversé la profession, prenant entre 15 et 30% de parts de marché, souffrant déjà de la concurrence d’Autolib à Paris ou du renforcement des transports en commun dans bien des grandes métropoles.

dimanche 4 décembre 2016

L’effarante droitisation de la campagne présidentielle

En deux semaines, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Hollande ont pris leur retraite politique. Mais si l’on peut s’en réjouir, le ton pris par la campagne présidentielle demeure très inquiétant. L’ultralibéralisme semble gagner la bataille des idées, comme l’a montré la victoire sans appel de François Fillon, et peut-être plus encore les résultats des sondages sur son programme.



L’attaque du zombie thatchérien