mercredi 3 février 2016

Ce que les primaires disent des Etats-Unis

Cela aurait pu être une simple promenade pour Hillary Clinton et Jeb Bush, mais les primaires étasuniennes ne seront pas aussi convenues. Les électeurs ont envoyé un sacré coup de pied dans la fourmilière politique nationale en plaçant Ted Cruz, Donald Trump et Bernie Sanders aussi haut.



Le changement, ils l’attendent toujours !

Barack Obama avait promis le changement. Mais au regard du résultat de la première primaire, il sermblerait que l’envie de changement soit encore plus forte après son passage ! Côté démocrate, Hillary Clinton, dont on a longtemps cru qu’elle avait primaire gagnée, ne bat que sur le fil le vieux sénateur Bernie Sanders, qui se dit socialiste dans un pays où cela est souvent compris comme « communiste », qui a attiré les jeunes avec un discours très marqué à gauche, proposant de passer la tranche marginale d’impôt sur le revenu à 52%, plus haut qu’en France ! Et côté Républicains, ce sont deux candidats réputés extrémistes qui ont pris les deux premières places, Ted Cruz parvenant à tromper les sondages en devançant le milliardaire Donald Trump. Les électeurs ont choisi des candidats radicaux.

Bien sûr, certains parlent de candidats populistes, le mot snob pour dire populaire, et parlent de « primaires de la colère ». Mais après tout, la colère des classes populaires et moyennes est bien méritée dans un pays où la croissance ne profite qu’à 1% de la population (le revenu médian a reculé de 8% depuis 2007), où la sécurité laisse à désirer, malgré une population carcérale extravagante, et où l’espérance de vie recule pour certains ! Les candidats centristes n’ayant pas changé grand chose, il n’est pas surprenant que les électeurs soient tentés par des solutions plus radicales. Malgré tout, l’issue reste incertaine : Hillary Clinton conserve la position de favorite et la primaire républicaine pourrait être gagnée par Marco Rubio, dont le score semble l’avoir remis dans la course à la nomination du GOP.


Mais ce qu’il faut sans doute retenir de ces primaires, c’est surtout la colère légitime et rafraichissante d’un électorat qui a envoyé un profond message de renouvellement, comme dans beaucoup de pays ces derniers temps. Reste à ce qu’un vrai et bon changement arrive.

3 commentaires:

  1. Bonjour Laurent,

    Mes meilleurs Voeux pour 2016, je pense qu'en tant qu'économiste vous n'allez pas être déçu du voyage !

    Quand vous dites que "la colère légitime et rafraichissante" des citoyens US "a envoyé un profond message", je ne suis pas d'accord : la situation économique et sociale aux US est désastreuse !
    Entre les prêts étudiants, les dettes des compagnies pétrolières exploitant les schistes, les prêts automobiles sur 7 ans, et le taux de non-emploi énorme, il y a tous les éléments d'un nouveau 2008 en bien pire.

    Trump, Rubio et Sanders ne sont populaires que parce qu'ils posent les bons constats, en étant, en plus, détestés par Wall-Street et l'establishment de Washington DC.

    Je pense que ce n'est pas juste un "message", mais bien des votes d'adhésion de gens motivés par leur vie perso et leur bon sens. Lorsqu'ils entendent un Trump leur promette un retour à l' "American Dream", c'est peut-être démago, mais ça leur parle.

    A voir les prochains caucus.


    Olivier

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  2. Une articulation anti élites qui reste en manque de forces réflexions. Bonne chance à Sanders qui n'aura pas l'aura médiatique d'Obama l'homme de la -bonne volonté- au bilan mitigé.
    Le centrisme impérial de Hilary n'a rien de prometteur, le populisme libertarien de Trump une imposture. Le conservatisme de Cruz? De la graine de Bush junior et Reagan!

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  3. @ Olivier et anonyme

    Situation désastreuse en effet et incarnations très déficiences de cette colère légitime. Mais au moins, on sent que le peuple veut le vrai changement

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