mardi 29 mars 2016

lundi 28 mars 2016

Bernie Sanders bouscule Hillary Clinton

Et si, cet automne, les élections présidentielles étasuniennes voyaient s’affronter Donald Trump et Bernie Sanders ? Cette perspective, qui aurait paru complètement extravagante il y a quelques mois, peut sembler possible aujourd’hui, après la triple victoire de l’adversiare d’Hillary Clinton côté démocrate, démontrant une évolution radicale du débat public outre-Atlantique étant données ses positions.



Vers un deuxième échec pour Hillary Clinton ?

dimanche 27 mars 2016

Les députés votent le verrouillage de la présidentielle

Imaginons un instant Poutine ou Orban réduire le temps de parole de la plupart des partis de l’opposition pendant les campagnes électorales, ou mettre en place une règle qui pourrait réduire potentiellement le nombre des candidats d’opposition un an avant une élection. Toutes les belles âmes dénonceraient ces dictateurs en herbe. Mais ici, il s’agit du texte que les députés ont voté cette semaine.



PS et LR, uni dans l’oligarchie autoritaire

jeudi 24 mars 2016

Cash Investigation : le plaidoyer de France 2 pour les frontières

Mardi soir, la très recommandable émission d'Elise Lucet, Cash Investigation, était consacrée aux salariées à prix cassé. Même si on pouvait noter quelques lacunes (la concentration sur les fraudeurs, oubliant trop souvent la concurrence déloyale des travailleurs détachés légaux), il est heureux qu'une émission de grande écoute sensibilise l'opinion aux dérives de notre monde sans frontières. Et ce faisant, l'émission était aussi un véritable plaidoyer pour les frontières.



Le laisser-passer, plus dangereux que les fraudeurs

mercredi 23 mars 2016

Le patriotisme est un humanisme (billet invité)

Billet invité de Marc Rameaux, auteur de « L’homme moderne »


Patriote. Combien de fois le mot ne fut-il pas maudit dans les dernières décennies, stigmatisé, rabroué, accusé de tous les maux, considéré comme cause de toutes les violences, en regard d’un monde idéal et moderne qui s’en serait débarrassé.

La place que le monde post-moderne lui a assignée était d’être ad vitam aeternam le troisième pilier de la devise de Vichy. La cocarde ne pouvait plus être l’insigne des hommes épris de liberté, en lutte contre l’injustice et l’arbitraire, mais au mieux la marque de nostalgies surannées et douteuses, au pire le fait de fascistes et d’esprits étroits.

lundi 21 mars 2016

Ce que révèle l’effarant accord sur les migrants entre l’UE et la Turquie




Une pure logique de rapports de force

L’accord est le suivant : tous les migrants illégaux arrivés en Grèce seront renvoyés en Turquie, mais pour chaque Syrien reconduit, un Syrien réfugié en Turquie sera accueilli dans un pays de l’UE, dans la limite de 72 000 places. En contre-partie, Ankara devrait obtenir des aides supplémentaires après les 3 milliards d’euros promis par l’UE, les visas vers l’Europe seront libéralisés pour les citoyens Turcs et le processus d’adhésion du pays à l’UE sera accéléré. L’aide de la Turquie pour gérer les flux énormes de migrants n’est pas une aide négligeable. Renvoyer les migrants dans ce pays pourrait être un moyen de réduire les flux qui arrivent en Grèce (environ un million de personnes en 2015, 10% de la population du pays), que le pays, qui a été essoré par les plans européens, n’a pas les moyens de gérer.

Mais cet accord pose de nombreux problèmes. Il montre les failles de Schengen : sans frontières intérieures, les migrants ne dirigent en masse en Grèce puisque c’est une porte d’entrée à toute l’UE et au pays de leur choix, même si cela est moins vrai aujourd’hui avec le retour de certaines frontières intérieures. Ensuite, il est très compliqué, avec son mécanisme d’accueil automatique de Syriens, ce qui devrait imposer un mécanisme d’attribution kafkaïen par pays. Puis, ceci aura un coût pour des pays européens dont les poches ne sont pas pleines. La libéralisation de la circulation des 80 millions de Turcs dans l’UE n’est pas vraiment une idée particulièrement attrayante à l’heure du djihadisme globalisé. Enfin, il est effarant de négocier l’adhésion de la Turquie, qui n’a rien à faire dans l’UE.

Ce faisant, cet accord révèle que cette UE, outre le fait d’être un acide pour les démocraties des pays européens, en imposant des négociations globales kafkaïennes, fait régner la loi du plus fort. Et les plus forts ici, ce sont les Allemands et les Turcs, qui ont pu imposer leur solution aux autres pays européens. Angela Merkel reste la dirigeante de fait de cette tour de Babel européenne, malgré ses prises de position fluctuantes sur la question, et qui ont généré une grande partie des problèmes de l’an dernier, en créant un immense appel d’air qui a encore empiré la situation en Grèce. Et la Turquie a sauté sur l’occasion offerte par les dysfonctionnements de l’UE pour obtenir beaucoup de choses des pays européens. Il est probable que rien n’a été résolu, comme souvent avec cette Europe.


Encore une fois, ce sommet européen n’a rien résolu. Après des montagnes de sommets sur la crise des migrants, après ceux sur la crise de la zone euro, difficile de ne pas comprendre que l’UE est totalement dysfonctionnelle et que c’est cette Europe, qui, outre le fait de créer des problèmes, en empêche directement leur résolution. A quand le clap de fin ?

samedi 19 mars 2016

Le grand retour du protectionnisme aux Etats-Unis

Dans le débat mondial sur le libre-échange, jusqu’à présent, les pays dits développés défendaient tous une plus grande libéralisation, quand les pays asiatiques continuent largement à se protéger. Les Etats-Unis se sont toujours montrés plus pragmatiques que nos pays européens, pour qui l’anarchie commerciale reste un veau d’or inquestionnable, en protégeant leur sidérurgie et leurs pneus par exemple. Les primaires révèlent une forte évolution du débat public en faveur du protectionnisme.

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De Trump, à Sanders, en passant par Clinton

jeudi 17 mars 2016

L’embrouille du débat sur la loi travail




Postures politiques et faux débat démocratique

La loi El Khomri, le désespoir et la colère (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus.



Chaque jour, nous croisons tous des personnes qui font un métier que l’on pourrait qualifier, pour le moins, de peu passionnant. Laveurs de vitre, plongeurs, éboueurs, femmes de ménages, ouvriers à la chaîne, etc. : tous se lèvent chaque matin, souvent à heures indues, pour effectuer des métiers difficiles et peu rémunérés. Pourtant, ils nous sont indispensables. Sans eux, notre vie serait un cauchemar.

mercredi 16 mars 2016

Que penser du séisme électoral en Allemagne ?

Lundi matin : coup de tonnerre dans les rédactions parisiennes, avec le succès d’Alternative für Deutschland lors des élections régionales de dimanche. L’extrême-droite serait de retour outre-Rhin, avec 10 à 24% des voix dans trois Länder. Que penser du succès de ce parti ?



Opposition vaine la politique migratoire d’Angela Merkel ?

dimanche 13 mars 2016

Ce que révèle le nouveau dopant monétaire de la BCE

La semaine financière et monétaire a été dominée par les nouvelles annonces de la BCE, puis la conférence de Mario Draghi, son président. La réaction des marchés a été volatile, entre l’enthousiasme du début, une déception passagère lors de la conférence de presse, avant de se reprendre le vendredi. Que penser de ces annonces et de ce qu’elle révèle sur la politique monétaire européenne ?



Du pouvoir monétaire et de ce pourquoi il est utilisé

Même un dieu n’aurait pu le concevoir… (billet invité)

Billet invite de Marc Rameaux, qui a publié “Portrait de l’homme moderne

En hommage à Enki Bilal



Salut à toi Nikopol.

- Te voici de retour Horus ? Je croyais que tes congénères t’avaient condamné à au moins 1000 années d’immobilité pour violation du code des dieux égyptiens. J’espère que tu ne viens pas m’embarquer dans une de ces aventures dont tu as le secret, dans le seul but de servir tes desseins mégalomaniaques !

- Non Nikopol, cette fois je n’ai aucun objectif précis. Juste de la stupeur, de la curiosité, et un message à délivrer. Car j’ai vu l’évolution de votre monde à vous autres humains, et cette fois cela passe l’entendement même d’un dieu ! Vous êtes pires que tout ce qu’il m’aurait été possible d’imaginer.

samedi 12 mars 2016

Les agriculteurs et l’Union européenne (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus


Dans la terrible crise qui secoue l’agriculture française depuis maintenant de (trop) nombreuses années, il s’en trouve encore à en appeler à Bruxelles. C’est là, d’un point de vue rationnel, un bien étrange comportement. Il en revient comme à demander au bourreau qui vous a allègrement éventré, dépecé, écartelé et raccourci de venir ensuite recoller les morceaux.

jeudi 10 mars 2016

Etats-Unis, Europe : cette révolution démocratique qui couve

Les démocraties de nos pays dits développés sont très conservatrices. Les partis dominants dominaient il y a des décennies. Mais devant les échecs de nos gouvernants, un vent de renouveau souffle, en Europe ou même dans les primaires aux Etats-Unis, avec les scores de Donald Trump et Bernie Sanders, qui vient de remporter 4 Etats en quatre jours. Le prélude à un vrai changement ?



Pour changer, il faut changer de dirigeants

lundi 7 mars 2016

dimanche 6 mars 2016

Dérives alternatives (2/2) : l’inflation et son camouflage en Argentine

La faillite du néolibéralisme, éclatante avec les crises de 2001 et 2008, et toutes les failles de notre modèle économique, n’a, pour l’instant, pas encore produit un véritable changement de direction politique, si ce n’est dans quelques pays d’Amérique latine. Et si un manque de distance avec les failles des politiques des pays dirigés par des alternatifs freinait le véritable changement que nous attendons ? En ne faisant pas toujours assez le tri entre le bon grain et l’ivraie, sans pour autant tomber dans les caricatures véhiculées par les tenants de la pensée dominante, le premier ne peut-il pas en être souillé politiquement ?




Dérive inflationniste grossièrement camouflée

Néolibéralisme versus État-providence (billet invité)

Billet invité d’André-Jacques Holbecq, auteur de plusieurs livres sur la monnaie et de la dette



Livre d'Édouard Cottin-Euziol, éditions Yves Michel

Étiez-vous à Limages lors de la première controverse ? Non, évidemment, c’était il y a 5 siècles.
Mais y étiez-vous dernièrement lors de la seconde controverse, celle qui vit s’affronter, dans un débat d’une semaine, deux grands économistes, l’un libéral, l’autre keynésien ?

Après les discours inauguraux du lundi, le mardi fut consacré à la détermination des salaires et à l’origine du chômage, le mercredi aux crises de surproduction et aux politiques budgétaires et fiscales, le jeudi à l’inflation et au commerce international, alors que le vendredi les conférenciers proposèrent chacun leur réponse à la question « quelles politiques économiques pour sortir de la crise ? »

samedi 5 mars 2016

Dérives alternatives (1/2) : la crise économique du Vénézuela

La faillite du néolibéralisme, éclatante avec les crises de 2001 et 2008, et toutes les failles de notre modèle économique, n’a, pour l’instant, pas encore produit un véritable changement de direction politique, si ce n’est dans quelques pays d’Amérique latine. Et si un manque de distance avec les failles des politiques des pays dirigés par des alternatifs freinait le véritable changement que nous attendons ? En ne faisant pas toujours assez le tri entre le bon grain et l’ivraie, sans pour autant tomber dans les caricatures véhiculées par les tenants de la pensée dominante, le premier ne peut-il pas en être souillé politiquement ?



Premier exemple, le Vénézuela : même si on approuve certains aspects du chavisme, il faut reconnaître la grave crise économique que traverse le pays depuis quelques mois. L’effondrement du prix du pétrole a frappé une économie qui en était très dépendante, et qui camouflait les failles du régime.

Victime du marché et de mauvais choix

Libéralisme économique et chômage (réponse à Charles Wyplosz) (billet invité)


Billet invité de l’œil de Brutus


« Tu as vu un okoumé à distance, va jusqu'au pied pour l'examiner ».
Proverbe gabonais

Les lieux communs de la pensée libérale ont, décidément  la vie dure. Dans une récente tribune du Figarovox, Charles Wiplosz vantait les vertus du libéralisme économique pour lutter contre le chômage[i], préconisant, disait-il antérieurement, une solution que nul n’avait essayé (du moins en France) : accroître la flexibilité du marché du travail[ii]. Diantre ! Trente ans que l’on en parle, on l’aurait donc rien fait (ou si peu) ? On lui rappellera, dans un premier temps, quelques exemples (parmi d’autres) de mesures prises ces dernières années pour, déjà, accroître la flexibilité du marché du travail :
-        - En 1983, la « gauche » initiait son « tournant de la rigueur » en supprimant l’indexation automatique des salaires sur l’inflation (merci Jacques Delors …)[iii].
-        - En 1986, dès son arrivée au pouvoir, la droite supprima l’autorisation administrative de licenciement pour motif économique.
-        - la loi du 14 juin 2013 a encore accru la souplesse de l’exécution des licenciements[iv].
-        - Et enfin, cerise sur le gâteau, la toute récente loi Macron qui, entre autres, assouplit les conditions de travail de nuit et du dimanche, diminue drastiquement les attributions des pouvoirs prudhommaux et de l’inspection du travail[v], la loi El Khomri se préparant à en remettre une couche, et non des moindres.

mercredi 2 mars 2016

Ce laisser-passer qui produit chômage et pauvreté

Il faut reconnaître à The Economist une belle ouverture d’esprit, puisque, malgré son attachement au libre-échange, quand il ne publie pas des démonstrations de l’intérêt du protectionnisme asiatique, comme pour le riz, il publie des études pointant certaines limites de l’anarchie commerciale, comme les conséquences du libre-échange entre la Chine et les Etats-Unis.



Pékin détruit les emplois et les salaires outre-Atlantique