Il faut
reconnaître à The Economist une belle
ouverture d’esprit, puisque, malgré son attachement au libre-échange, quand
il ne publie pas des démonstrations de l’intérêt du protectionnisme asiatique,
comme
pour le riz, il publie des études pointant certaines limites de l’anarchie
commerciale, comme
les conséquences du libre-échange entre la Chine et les Etats-Unis.
Pékin
détruit les emplois et les salaires outre-Atlantique
L’étude
évoque des gains à long terme mais note aussi que 44% des pertes d’emplois
industriels aux Etats-Unis de 1990 à 2007 ont été provoquées par la Chine, que
mille dollars d’importations chinoises poussaient les salaires à la baisse de
500 dollars dans un secteur donné et le perte de 2,4 millions d’emplois du fait
de ces importations, ce qui se lirait dans les déficits commerciaux entre
les deux pays. Début 2013, la
bible des élites globalisées avait également rapporté une étude d’économistes
de la Fed et de Yale qui concluait que le commerce avec la Chine avait coûté
aux Etats-Unis 30% de ses emplois industriels. Et cela est logique tant les
écarts de prix du travail restent colossaux aujourd’hui : les
pays les plus développés jouent perdants à moins de développer un modèle
économique non réplicable.
Le plus
effarant est le manque de progrès du débat sur le protectionnisme aujourd’hui,
malgré toute cette littérature, ou
la publication du livre « Inévitable
protectionnisme » par des journalistes écrivant dans des médias peu
ouverts à ces thèses. Bref, le combat ne fait que commencer.
Il ne peut y avoir de protectionnisme européen comme l'a cru Tood et quelques autres parce que l'Allemagne et la Grande-Bretagne sont foncièrement libre-échangistes De plus en vertu du dogme européen de concurrence libre et non faussée l'Europe s'affaiblit elle-même, il faut lire à cet effet un article d'un professeur à HEC paru sur "Figarovox/économie" du 4 février intitulé " Bruxelles, pourquoi l'Europe ne fabrique plus de téléviseurs". Tout est dit !
RépondreSupprimer«Le paradoxe du libre-échange est qu'il renforce ce contre quoi il entend lutter: la constitution d'oligopoles qui limitent la concurrence.
SupprimerSous l'apparente diversité de l'offre de téléviseurs, derrière le maquis des marques et des assembleurs, se cache une concentration à l'échelle mondiale des capacités de production de la pièce maîtresse, qui représente à elle-seule les deux tiers du coût de production: l'écran, soit à cristaux liquides Ultra Haute Définition, soit de technologie OLED, avec ses fameuses surfaces incurvées ultra fines. Les montants en jeu sont colossaux. Ils constituent des barrières à l'entrée quasiment infranchissables, qui vont assurer à la poignée de groupes coréens, chinois et taïwanais qui en bénéficient de véritables rentes de situation.
Pour donner un ordre de grandeur et illustrer le volontarisme du gouvernement chinois qui a fait des écrans plats une priorité stratégique, le groupe chinois BOE Technology a levé 7,5 milliards de dollars en 2013, dont près de la moitié auprès de partenaires étatiques pour construire trois lignes de production d'écran de nouvelle génération (LCD et OLED) (source Reuters, 25 juillet 2013). Non contents d'engranger les terrains, bâtiments et réductions fiscales que le gouvernement chinois leur a généreusement octroyés (source TV Technology, 5 novembre 2015), les industriels chinois réclament une hausse des droits de douane sur les écrans à cristaux liquides, pour les porter à 10%, contre les 5% pratiqués actuellement (source China Electronics News, 4 avril 2014).»
http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2016/02/03/31007-20160203ARTFIG00286-bruxelles-pourquoi-l-europe-ne-fabrique-plus-de-televiseurs.php
Une série de vase communicant ne peut qu'engendrer une instabilité permanente que seul le diamètre des tuyaux les reliant pourrait équilibrer et pour cela il faut déjà avoir la liberté d'agir et non suivre le dogme d’asséchement des bassins!
RépondreSupprimerIl ne suffit pas d’être bardé de diplôme d'économie pour voir que le libre-échange tue l'emploies dans notre pays ! il suffit de voir où sont confectionné les produits qu'on achète ...
RépondreSupprimerLe problème vient de la sphère médiatique qui refuse tout débat sur le sujet , et si jamais une personne ose en parler , il est immédiatement ridiculisé ...
Je finis par une petite citation de Thomas Jeffersn “Un homme qui ne lit jamais est plus cultivé qu’un homme qui ne lit que les journaux.”
Enfin, il faut dire à qui profite le crime. Pas qu'au 1 % mais à la classe moyenne minoritaire dans le pays qui a profité largement des produits à bas coûts, des crédits de la finance et cela sans perdre son emploi car non délocalisable et pour beaucoup sous perfusion de la dette. J'en ai plein autour de moi qui n’ont jamais connu la crise et qui parte en vacance au bout du monde et qui ici nous font la morale du matin jusqu'au soir que le l'euro c'est bien, le sans frontière aussi etc. Une partie des Français ont sacrifié l'autre et aux usa c'est pareil. Nous sommes dans l'ère de l'imposture. La classe moyenne à sacrifié la classe populaire sous le masque cynique de l'ouverture au monde bienfaisant pour tous et a tout fait pour que cette dernière ne vienne pas la concurrencer sur ses emplois protecteurs tout ça pour garder leur train vie. Donc rien ne changera sauf si l'immigration devient massive et incontrôlable avec son cortège de misères et de bidonvilles multipliés par 100 et de terrorisme. Mais même à 25 % de chômage ils bougeront pas. Il faut arrêter d'accuser la chine ou la finance, elles sont pas venus toutes seules, c'est une partie des Français par exemple qui ont creusé leurs tombes économiques et sociales par une alliance à la mephistopheles qui commence à vouloir leur peau aussi. La France a été endormi par un récit economico-culturel qui n'a profité qu'à 30/40 % des français qui vivent tous dans les grandes villes et autour en évitant cités. Enfin, je vois qu'ils commencent à avoir peur car le système devient fou, juste retour de bâton.
RépondreSupprimer@ anonyme 03:14
SupprimerSans sous-estimer l'individualisme, il faut également dans l'analyse tenir compte du poids énorme de la propagande qui s'est abattue sur nous depuis plus de 30 ans,maton, midi et soir, dans les médias, les entreprises, les écoles, chez les politiques. ENORME tout simplement.
DemOs
Citer Todd comme une référence en économie, c'est une blague ?
RépondreSupprimer@ Cording
RépondreSupprimerBien d’accord, le protectionnisme européen est un mirage.
@ Abd_Salam
Bien sûr, les multinationales recherchent les rentes et les marchés financent cette quête car cela enrichit les actionnaires !
@ cgrotex
C’est clair, mais c’est intéressant de lire cela ici, et cela montre que même en lisant les journaux qui défendent l’ordre actuel, on trouve des arguments pour le critiquer
@ Anonyme 3h14
D’abord, largement au 1%, mais c’est vrai également aux classes moyennes supérieures. Cela est la thèse de Todd quand ils parlent des MAZ (classes Moyennes, personnes Agées, catholiques Zombies). Mais le chemin que nous prenons aujourd’hui est moins avantageux pour elles