La
faillite du néolibéralisme, éclatante avec les crises de 2001 et 2008, et
toutes les failles de notre modèle économique, n’a, pour l’instant, pas
encore produit un véritable changement de direction politique, si ce n’est dans
quelques pays d’Amérique latine. Et si un manque de distance
avec les failles des politiques des pays dirigés par des alternatifs
freinait le véritable changement que nous attendons ? En ne faisant pas
toujours assez le
tri entre le bon grain et l’ivraie, sans pour autant tomber dans les
caricatures véhiculées par les tenants de la pensée dominante, le premier ne peut-il
pas en être souillé politiquement ?
Premier
exemple, le Vénézuela : même
si on approuve certains aspects du chavisme, il faut reconnaître la
grave crise économique que traverse le pays depuis quelques mois.
L’effondrement du prix du pétrole a frappé une économie qui en était très
dépendante, et qui
camouflait les failles du régime.
Victime
du marché et de mauvais choix
Bien sûr,
les média ne sont pas toujours objectifs sur le Vénézuela. Ce pays, parfois
présenté comme une dictature, a
connu une alternance démocratique lors des dernières législatives, signe
que les chavistes, s’ils
ne sont pas exempts de pratiques autocratiques, sont quand même des
démocrates. Malheureusement, ils ont aussi recours à des manœuvres guère
démocratiques pour se protéger des conséquences de leur défaite
électorale : en
décembre, juste avant l’élection, ils ont nommé 34 nouveaux juges à la plus
haute autorité judiciaire du pays, le Tribunal Suprême de Justice, pour en
garder le contrôle, et cette dernière vient d’annoncer une limitation des
pouvoirs du Parlement, sachant qu’ils avaient essayé d’invalider l’élection
de 3 députés de la nouvelle majorité pour la priver de majorité qualifiée.
Pire encore,
la crise économique que traverse le pays est extrêmement brutale puisque
même le président Maduro a jugé la situation « catastrophique », avec un recul du PIB de 7% et une inflation
officielle à 141% ! Bien des produits manquent à la population, qui
fait la queue dans les magasins. Le
pouvoir d’achat aurait reculé de 35% en un an, et selon une autre étude, pas
moins de 76% de la population serait pauvre, plus qu’en 1998 ! En
fait, le pays a cédé à un excès de création monétaire et un refus trop extrême
des règles du marché en profitant de la rente pétrolière, sans construire autre
chose. Du coup, à moins d’un redressement du prix du pétrole, le
pays est proche d’un défaut de paiment puisqu’on estime qu’il lui manque la
bagatelle de 30 milliards de dollars pour boucler la seule année 2016.
S’il
faut reconnaître certains aspects positifs du chavisme, la déconfiture
actuelle démontre aussi que ses fondations étaient fragiles et qu’il n’est pas
un modèle sans (grandes) limites. Mais le succès de certaines de ses recettes (protectionnisme,
création
monétaire), appliquées de manière plus modérées, notamment en Asie,
démontre que le problème venait surtout d’un manque de mesure.
Le libéralisme peut faillir personne ne l'en blâmera !
RépondreSupprimer1) parce que nombreux sont les libéraux qui refusent de faire le lien entre les drames qu'ils déplorent et la cause : leur idéologie ;
2) ensuite, il vaut mieux avoir tort avec tout le monde que raison tout seul !
3) les dominants, qui acceptent les échecs de leur idéologie chérie pendant des décennies, n'accepteront pas qu'un programme politique alternatif ne donne pas des fruits excellents au bout de 3 mois maximum !
Il faut comprendre le fond du propos des libéraux et les vraies raisons de leurs critiques du chavisme pour y répondre !
Les libéraux se foutent des erreurs réelles et des qualités réelles des politiques autre que libérale... tout ce qui n'est pas libéral a tort.
Ce pauvre Herblay qui croit au protectionnisme comme à la sainte Vierge, c'est pathétique.
RépondreSupprimerPauvre anonyme qui ne comprend pas qu'un minimum de protectionnisme est plus que nécessaire aujourd'hui pour relancer la demande et éviter que les prévisions de Marx sur l'autodestruction du capitalisme ne se révèlent finalement vraie... (Manque de demande, trop grande concentration du capital...)
SupprimerJustement...pouvons nous exclure a priori que Marx avait raison ?
SupprimerIvan
"et éviter que les prévisions de Marx sur l'autodestruction du capitalisme ne se révèlent finalement vraie"
RépondreSupprimerEn quoi donc le protectionnisme résout ce problème ?
En rien, le protectionnisme n'a jamais été un moyen de lutter contre l'accumulation de capital, au contraire, il favorise les rentes de situations corporatistes.
Les libéraux sont les plus ardents défenseurs des situations de rentes ; c'est l'une de leur motivation pour affaiblir l'Etat.
SupprimerLe protectionnisme protège les industries locales ; son rôle n'est pas de lutter contre l'accumulation de capital excessif ou non, ni de combattre la rente.
Le protectionnisme protège les emplois et garanti un certain niveau de vie des travailleurs... ce qui protège le capitalisme de son auto-destruction dans une guerre civile entre ceux qui n'ont rien contre ceux qui ont tout.
Le protectionnisme est l'état normal des échanges économiques.
Il faut que les libéraux idéalistes et les libéraux réels cessent de diaboliser le protectionnisme ; et que les libéraux idéalistes (qui n'ont probablement rien à gagner du libéralisme réel) cessent de blâmer le protectionnisme pour des problèmes réels ou imaginaires qui n'ont rien à voir avec le protectionnisme ; et ensuite qu'ils cessent de demander au protectionnisme de résoudre des problèmes qui n'ont rien à voir avec l'outil protectionniste.
Cela dit, il faut être bien naïf pour imaginer que les très riches luttent pour mettre en place un système qui va véritablement lutter contre l'accumulation de capital, en particulier les rentes !
"Le protectionnisme protège les emplois et garanti un certain niveau de vie des travailleurs"
RépondreSupprimerIl guérit aussi la rougeole, l'impuissance, le sida et redémarre les motos russes. C'est important de le signaler !
En un sens, c'est vrai...
SupprimerAvec le protectionnisme, les gens ont un salaire decent et peuvent se soigner et payer des impôts...
Avec le protectionnisme, l'Etat peut taxer confortablement les entreprises... et financer de la recherche sur l'impuissance et le sida... et la mécanique ! recherches expérimentales qui déboucheront sur des procédés profitables pour les entreprises et des impôts pour l'Etat.
@ Anonyme
RépondreSupprimerLe protectionnisme est un élément consitutif déterminant du modèle de développement asiatique
@ Red 2 & Abd_Salam
Merci