La
faillite du néolibéralisme, éclatante avec les crises de 2001 et 2008, et
toutes les failles de notre modèle économique, n’a, pour l’instant, pas
encore produit un véritable changement de direction politique, si ce n’est dans
quelques pays d’Amérique latine. Et si un manque de distance
avec les failles des politiques des pays dirigés par des alternatifs
freinait le véritable changement que nous attendons ? En ne faisant pas
toujours assez le
tri entre le bon grain et l’ivraie, sans pour autant tomber dans les
caricatures véhiculées par les tenants de la pensée dominante, le premier ne
peut-il pas en être souillé politiquement ?
Deuxième
exemple, l’Argentine, même
si les limites des politiques menées par les Kirchner sont bien plus limitées
que celles des chavistes au Vénézuela, et leur bilan global reste sans doute
largement positif. Mais l’alternance
de la fin d’année démontrait sans doute certaines failles, dont
notamment la montée de l’inflation et la manipulation assez outrancière des
statistiques.
Dérive
inflationniste grossièrement camouflée
Le
nouveau patron de l’INDEC affirme que « les équipes ont été décimées » et ré-embauche une partie des
personnes parties pour remettre en place un bon indicateur d’inflation et de
pauvreté, ce qui devrait prendre plusieurs mois, avant de s’attaquer au PIB
et à l’emploi. L’enjeu d’avoir des statistiques fiables est essentiel dans le
cadre des négociations pour les hausses de salaires dans un pays où l’inflation
est forte et dont la mesure n’est pas faite d’une manière impartiale et admise
par tous les parties-prenantes. Le refus de voir la réalité en face et le fait
de trafiquer les chiffres pour la maquiller de manière plus flatteuse n’est
clairement pas une pratique de démocratie apaisée et fonctionnelle. Cela
démontre à la fois un
échec économique de la majorité précédente et son manque grossier de
transparence.
Bien sûr, on
peut penser, sans doute à raison, que les faiblesses des administrations
Kirchner sont au final mineures, y compris par rapport à celles de ceux qui
nous dirigent depuis des décennies. Mais il est aussi malheureux de prêter ainsi
le flanc à la critique et ternir
un bilan largement favorable, qui démontre l’intérêt de bon nombre de
politiques alternatives que l’Argentine a menées de 2002 à 2015.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire