On peut ne
retenir des résultats de mardi que les
victoires d’Hillary Clinton et Donald Trump, qui semblent s’imposer dans la
course à l’investiture. Mais on peut aussi voir dans les résultats une
profonde, mais aussi salutaire, volonté de changement des électeurs qui
bousculent l’ordre établi.
Nouvel
uppercut pour les élites politiques
Côté
républicain, la
panique semble s’emparer des dirigeants du parti, qui ne savent plus à qui se
donner pour faire barrage à Donald Trump, qui gagne lui aussi 7 Etats,
contre deux à Ted Cruz et 1 à Marco Rubio. Ce faisant, les électeurs des
primaires envoient un véritable message de révolte contre leurs dirigeants
puisque Ted
Cruz n’est pas plus tendre que Donald Trump à leur égard. Son succès est
intéressant car il
tient un discours plus complexe qu’il n’y paraît. S’il est conservateur sur
les questions de société, avec sa proposition de construire un mur entre les
Etats-Unis et le Mexique, en revanche, sur l’économie, il est presque
centriste, tenant un discours plus équilibré que les autres républicains, comme
l’avait noté Paul Krugman, qui l’avait jugé plus raisonnable et progressiste.
Donald Trump
tient également un discours très protectionniste, dénonçant,
à raison, les conséquences de l’ouverture aux produits venus de Chine, et
proposant la mise en place de droits de douane à 45% ! Mardi, Il a aussi
déclaré qu’il va « créer
des millions d’emplois ici en faisant en sorte par exemple qu’Apple fabrique
ses IPhone en Amérique et pas en Chine », reprenant les
raisonnements du Brésil
et de l’Argentine, qui ont souvent imposé aux multinationales d’y construire
des usines pour y vendre, ou plus généralement, de
ce que fait une bonne partie de l’Asie. Ce faisant, outre le fait de gagner
la primaire républicaine, il pourrait devenir un adversaire redoutable pour
Hillary Clinton, même si sa popularité auprès des femmes, des dits hispaniques
et des noirs représente un atout non négligeable.
Les élections aux USA ne sont que du grand spectacle, fait pour amuser la galerie planétaire une fois tous les 4 ans (comme la coupe du monde ou les JO), avec un an de primaires et de campagnes en tout genre.
RépondreSupprimerLe président des USA, présenté comme l'homme le plus puissant de la planète, ne peut pas grand chose face à tous les réseaux d'influence, face au Congrès, et se fait imposer la plupart de ses secrétaires d'Etat.
Trump est un fils à papa mégalo, désigné pour faire le clown, assurer le spectacle et faire perdre les républicains au final.
La Clinton, âme damnée du système en place, si elle est élue, ce qui semble se dessiner, lui devra une fière chandelle.
De toute façon, quelque soit le résultat, c'est pile ils gagnent, face on perd.
***Jacko***
Pour ma part, je rejoins Laurent et je trouve par certains aspects le programme de Trump séduisant notamment au niveau économique par le protectionnisme.
RépondreSupprimer@ Jacko
RépondreSupprimerAssez d’accord, mais je pense que derrière le succès de Trump, il y a un vent de révolte démocratique très sain. Et je commence à me demander s’il ne sera pas un adversaire plus difficile que prévu pour Hillary Clinton.
@ JJS
D’accord, même si certains aspects sont effarants (son programme fiscal n’est pas si progressiste, avec une proposition de baisse du taux marginal d’IR à 25% !). En revanche, il tient un discours intéressant sur le libre-échange et le comportement des multinationales
Pour ma part, ce sont plutôt les premiers succès de Bernie Sanders que je trouvais sains a priori (mais parfois les a posteriori nous montrent que l'on s'est gouré).
SupprimerParmi les challengers démocrates sortis de nulle part parfois portés aux primaires, histoire de dire qu'il y a match, seul Obama a su l'emporter, car il avait Wall Street derrière lui, excusez du peu, et que l'on était en pleine crise financière. Une fois élu, il a fait ce qu'il fallait pour sauver tout ce beau monde et pour prendre les mesures qui convenaient au système dominant.
En plus d'être vieux, Bernie n'a apparemment pas les mêmes "qualités" qu'Obama.
Parler de quelque chose de sain derrière les succès du clown Trump, qui s'assume en tant que tel, je suis assez dubitatif ?...
***Jacko***
Ce que j'ai retenu de Trump, c'est qu'il a été opposé à la guerre d'Irak dès le début, ce qui laisse espérer une politique étrangère moins aventuriste.
RépondreSupprimer@ Jacko
RépondreSupprimerBien sûr, Sanders me semble infiniment plus recommandable, mais le fait que les étasuniens votent pour Trump montre aussi le besoin de changement des citoyens, en soi un message d’espoir, aussi clownesque et outrancier soit-il. N’est-il pas finalement plus motif à espoir qu’ils votent pour lui plutôt que pour un énième clone néolibéral
@ Jacques
Juste. Mais il me semble assez aventurier
Laurent, je ne suis pas sûr que la majorité des USA qui votent pour Trump aient la même sensibilité que toi, bien au contraire.
SupprimerIl me fait un peu penser à un Tapie au carré qui aurait réussi à créer le trouble en politique.
***Jacko***
Sur l'Irak Trump se serait montré plus opportuniste qu'il le prétend aujourd'hui
RépondreSupprimerhttp://www.slate.fr/story/114353/mensonge-donald-trump-guerre-irak
Ivan
Autre point : Trump défend la gratuité universitaire... Nous sommes dans un temps bien éloigné de la lobotomie Reagan-Thatcher...
RépondreSupprimerEn revanche, ses propos sur les musulmans sont affligeants.