Chaque jour, nous croisons tous
des personnes qui font un métier que l’on pourrait qualifier, pour le moins, de
peu passionnant. Laveurs de vitre, plongeurs, éboueurs, femmes de ménages,
ouvriers à la chaîne, etc. : tous se lèvent chaque matin, souvent à heures
indues, pour effectuer des métiers difficiles et peu rémunérés. Pourtant, ils
nous sont indispensables. Sans eux, notre vie serait un cauchemar.
Dans sa tour d’ivoire,
l’oligarchie gouvernementale, la « gauche » version Terra Nova (celle
qui préconise de tourner sciemment le dos au peuple), les ignore et les
méprise. Ces « sans-dents ». Alors que, fourbus de tâches
harassantes, ils ne finissent leurs mois qu’avec les plus grandes difficultés,
tout ce qu’elle leur promet c’est la précarité en prime. Croit-on vraiment que
pour ces salaires de misère, on trouvera encore beaucoup de gens qui acceptent
de pouvoir être encore plus « flexibilisés » (entendez licenciés
encore plus aisément) tout en étant encore plus corvéables à merci (jusqu’à 60
heures par semaine !!!) sous prétexte de soi-disant « accords
d’entreprises » dont on sait très bien que derrière cet artifice se cache
encore mieux le chantage à l’emploi que le licenciement est facilité (vous acceptez de travailleur plus pour
pas plus cher sinon je vous mets dehors) ? La « gauche »
néolibérale, et son jumeau situé de l’autre côté de l’hémicycle, sont
manifestement incapables de percevoir que laissé à lui-même le rapport
travail-capital ne peut qu’être déséquilibré. Ce pour une raison simple :
si nécessaire, le capital à le temps pour lui, tandis que le travailleur
doit, lui, jour après jour payer ses factures et nourrir ses enfants. Ils
n’ont très probablement non plus pas vu l’excellent La Loi du marché, cet inestimable film emmené par un
remarquable Vincent Lindon. C’est dommage : à défaut d’avoir un jour connu
ce qu’était le véritable travail, que ce soit dans la fonction publique ou dans
le privée (tous, ou presque, sont des professionnels de
la politique depuis le plus jeune âge), ils auraient eu un aperçu de la vie de
tous ces Français qui, jour après jour, se battent pour conserver leur dignité.
Ils comprendraient peut-être à quel point il est foncièrement insultant de leur
offrir pour tout prime à leurs difficultés encore un peu plus de précarité
(pardon de « flexibilité » et de « compétitivité », merci
la novlangue).
La « gôche » rétablit
les féodalités et pousse les travailleurs (ce mot qui lui écorche les lèvres)
au désespoir. Ils en arriveront à un point tel qu’ils refuseront la servilité
de ces emplois précaires (et par voie de conséquence la loi El Khomri aggravera
encore le chômage). Ils refuseront d’être les nouveaux serfs de nouveaux
féodaux qui, dans le même temps, abreuvent les pompes à fric des dividendes et
des paradis fiscaux. Ne leur restera que la colère. Au mieux, ils l’exprimeront
dans les urnes. Au pire, pour les plus désespérés et les plus fragiles, ils
rejoindront les extrémismes les plus nihilistes et les plus cruels, y compris,
tragiquement, s’il s’agit alors de combattre son propre pays. L’origine de l’extrémisme,
et dans sa version la plus ultime, le terrorisme, ne se satisfait pas d’une
explication purement sociale (et ne s’en excuse encore moins). Mais il se
nourrit toutefois du désespoir et de la colère.
Qui sème le vent …
Pour signer la pétition contre la
loi El Khomri : cliquer
ici
Quand on pense qu'en cas de guerre, ce sont les pauvres, ceux qui ont le moins à perdre, que l'on envoie au front ! finalement pour protéger les richesses de ceux qui piétinent les ouvriers !
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RépondreSupprimerA la place de nos politicards gavés, je me méfierais : on oublie trop facilement que ceux préparent le plats ou les servent ont aussi le pouvoir de cracher dedans.
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