Le
transport routier fait partie des secteurs sinistrés par la course sans fin au
moins-disant salarial et social. La
concurrence déloyale de routiers étrangers, qui acceptent des conditions
moins bonnes que celles des Français provoque une spirale destructrice, entretenue
par les législations européennes, et notamment les travailleurs détachés.
Législation que certains dépassent, comme
Norbert Dentressangle.
Délinquance
légale et sociale
Ainsi, il
pouvait les payer moins que le SMIC, outre le fait de ne pas payer que les cotisations
sociales des pays d’origine. Cet exemple, même s’il dépasse le cadre de la loi,
courant dans cette jungle économique produite par la suppression de toutes les
frontières, démontre les ravages de cette concurrence déloyale. La
logique actuelle consiste sans cesse à comprimer les coûts salariaux, alors
que ce sont aussi les salaires de citoyens qui perdent leur pouvoir d’achat
quand ce n’est pas leur emploi. Ce n’est pas en comprimant sans cesse les
revenus que la situation s’améliorera, surtout
dans un pays comme le nôtre où nos salaires sont encore supérieurs à la moyenne
européenne.
Et l’on voit
bien dans toute l’Europe que cette course sans fin au moins-disant social et
salarial, non seulement n’apporte rien à nos économies qui restent déprimées,
mais de plus provoque une casse humaine insupportable. Jusqu’où
faudra-t-il aller avec des pays proches en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou
même en Europe de l’Est, où le salaire minimum est parfois jusqu’à dix fois
plus bas que chez nous ? Ne devrions pas créer un système poussant à
une convergence vers le haut, plutôt que de laisser faire le système actuel
dont on peut finir par se demander s’il ne pousse pas à une convergence par le
bas, au petit sommet de la pyramide près, comme l’ont bien montré Piketty et
Stiglitz ?
Outre le
délit qu’a sans doute commis l’entreprise, il faut aussi y voir la folie d’une
époque qui ne voit ses salariés que comme des coûts qu’il faut réduire et non
des hommes. La seule querelle qui vaille n’est-elle pas la condition humaine
plutôt que permettre ce cannibalisme économique ?
Je le vois régulièrement avec les routiers qui passe a l'entreprise , ils sont sur les nerfs , et de plus en plus Roumains ...
RépondreSupprimerFaut il rappeler a notre "chère" gouvernement que plus il y a de libéralisme , plus il y a de concurrence déloyal qui profite seulement au plus gros !?
Qu'arriveras t'il si la loi du travaille passe moi qui travaille dans une petite imprimerie de 16 salariés, si une grosse entreprise concurrente du coin réalise un "accord" avec ces salariés pour des salaires réduits !? devront nous accepter de nous alignés ou disparaître ?
Vive le "social libéralisme" ...
http://krugman.blogs.nytimes.com/2016/03/09/a-protectionist-moment/?module=BlogPost-ReadMore&version=Blog%20Main&action=Click&contentCollection=Opinion&pgtype=Blogs®ion=Body#more-39637
RépondreSupprimer"But it’s also true that much of the elite defense of globalization is basically dishonest: false claims of inevitability, scare tactics (protectionism causes depressions!), vastly exaggerated claims for the benefits of trade liberalization and the costs of protection, hand-waving away the large distributional effects that are what standard models actually predict. I hope, by the way, that I haven’t done any of that; I think I’ve always been clear that the gains from globalization aren’t all that (here’s a back-of-the-envelope on the gains from hyperglobalization — only part of which can be attributed to policy — that is less than 5 percent of world GDP over a generation); and I think I’ve never assumed away the income distribution effects.
Furthermore, as Mark Kleiman sagely observes, the conventional case for trade liberalization relies on the assertion that the government could redistribute income to ensure that everyone wins — but we now have an ideology utterly opposed to such redistribution in full control of one party, and with blocking power against anything but a minor move in that direction by the other.
So the elite case for ever-freer trade is largely a scam, which voters probably sense even if they don’t know exactly what form it’s taking."
Lu sur la page Facebook de David Desgouilles qu'un élu local LR de la mairie d'Angoulême a inscrit dans un contrat de rénovation de l'hôpital l'obligation de parler français pour les employés des sociétés contractantes à moins d'employer des traducteurs. L'effet de cette clause du contrat a été que seuls des travailleurs français ou francophones sont employés donc pas de travailleurs détachés.
RépondreSupprimerJ'ajoute que la journaliste Eugénie Bastié en rend compte dans "Le Figaro" du 1er mars.
RépondreSupprimerVous devez savoir que le nom de Denstressangle n'a plus aucun sens, puisque le groupe a été racheté par le groupe américain XPO Logistics, deux fois moins gros que lui, entre parenthèses. C'est bien entendu, dans ce domaine-là, comme dans tous les autres (cf. les directives de l'OMC), la loi de la jungle. Et, dans ce monde merveilleux, respecter les lois, déjà anti-sociales et rétrogrades, est encore trop demander aux voyous qui dirigent les sociétés transnationales et à leurs serviteurs en costume-cravate siégeant dans nos nobles assemblées et commissions.
RépondreSupprimerLa guerre sociale et économique, orchestrée ici par nos ectoplasmes socialistes et leurs clones LR, continue quotidiennement à faire des dégâts et des victimes. Allons-nous continuer à faire semblant, à regarder ailleurs ou à ne pas aller voter pendant que 99,99% des politicards, cyniques et vénaux, nous tiennent des discours aussi creux que soporifiques et que les médias, dans les mêmes proportions, font du story-telling, du people ou du fait divers au lieu d'informer ? Allons-nous leur laisser nous voler nos vies et l'avenir de nos enfants ? De quel droit le font-ils ?
DemOs
@ Cgrotex
RépondreSupprimerIl n’y a rien de social dans ce social-libéralisme
@ Anonyme 8h21
Un grand merci pour ce lien. Merci Krugman !
@ Anonyme 21h37
J’en avais entendu parler à la radio
@ Démos
Oui, c’est mentionné dans le papier source