Des
oligarques qui se disent patriotes et planquent de l’argent au Panama, une star
du football, surpayée, qui réduit sa contribution à la société qui l’a fait démesurément
riche : après les
fuites du Luxembourg, un groupe de journalistes a de nouveau révélé l’ampleur
de la désertion fiscale. Mais derrière ces révélations, persistent beaucoup
de lacunes dans la critique de ce phénomène.
Nommer et
critiquer : juste, mais insuffisant et contre-productif ?
C’est aussi
le problème que pose l’emploi du terme « évasion fiscale », qui
indique implicitement que ceux qui y ont recours cherchent à fuir une prison
fiscale, quand en réalité, ils désertent tout ce qu’est l’impôt, ce lien
qui permet de construire notre maison commune. Mais ces révélations posent un
autre problème, qui
rappelle la crise financière de 2008, avec les affaires Madoff et Kerviel, les
paravents trop commodes pour un système d’attirer l’attention sur des
comportements individuels critiquables pour cacher les failles plus
fondamentales de l’organisation de nos sociétés. En blâmant Messi ou
Platini, n’oublions-nous pas un peu trop que ces comportements sont
malheureusement légaux, et facilités par bien des décisions prises par nos
dirigeants depuis trois décennies, qui les ont permises.
En ce sens, comme
avec les fuites du Luxembourg, nos sociétés se concentrent un peu trop sur
la critique de comportements individuels certes choquants, mais parfois légaux,
oubliant un peu trop de critiquer le système qui les a permis. Les
papiers du Panama ne provoquent pas suffisamment une remise en cause de
cette anarchie financière et de ce laisser-passer qui permet aux capitaux des
plus riches de déserter les terres où ils ont été gagnées. Il
est malheureux de ne pas davantage remettre en cause ce système. Cela est
d’autant plus inquiétant que les réformes de la finance d’après la crise ont
accouché d’une souris, avec
ces normes dites Bâle 3, que les banques ont su faire ajuster pour les
perturber le moins possible, particulièrement dans la zone euro, allée
moins loin que Londres ou Washington.
S’il faut
remercier les journalistes pour ce travail d’investigation qui fait honneur à
leur métier. En revanche, il leur reste encore du travail pour ne pas de
contenter d’une dénonciation un peu basique et improductive. A quand une
critique plus complète de ces parasites, comme
The Economist est capable de le faire.
"n’oublions-nous pas un peu trop que ces comportements sont malheureusement légaux"
RépondreSupprimerQu'est ce qui vous permet d'affirmer que l'ensemble des transactions révélées par Panama papers sont légales ? Vous vous avancez un petit peu vite sur cette affaire qui a à peine commencé et demandera l'attention de nombreux enquêteurs et juristes.
Vos jugements prématurés et à l'emporte pièce montrent toute la superficialité de votre démarche.
Il est totalement faux de prétendre que ces affaires relèvent toutes d'une légalité souple. Cela montre votre très mauvaise connaissance du domaine.
Une partie de la réponse est là:
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=Hg-T6MxpeNo
Comme la monnaie qui fait parti de la concurrence contrairement a ce que disent les européistes, la fiscalité aussi! mais comment être patriote quand on est cosmopolite ou que son pays n'est plus souverain?
RépondreSupprimer« Panama papers » : comment des proches de Marine Le Pen ont exfiltré de l’argent de France.
RépondreSupprimerL’enquête conduite par Le Monde en partenariat avec le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) a permis de mettre au jour un système de dissimulation d’avoirs financiers, organisé dans des centres offshore d’Asie et des Caraïbes par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national (FN), au premier rang desquels l’homme d’affaires Frédéric Chatillon et l’expert-comptable Nicolas Crochet.
http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/05/panama-papers-comment-des-proches-de-marine-le-pen-ont-exfiltre-de-l-argent-de-france_4895769_4890278.html
C'est amusant comme ils cherchent toujours à parler du FN.
SupprimerComme si dans leur tête, à la moindre affaire concernant d'autres partis, il fallait vite vite circonscrire l'incendie en disant que le FN c'est pas mieux.
Il faut dire que le fond de commerce du FN est de prétendre etre différent des vilains partis corrompus ; il est donc normal de souligner que le FN ment et triche autant que les autres partis
SupprimerTiens, Myard est candidat aux primaires LR :
RépondreSupprimerhttp://www.jacques-myard.org/#!lettre-de-candidature/hb50e
du coup, j'irai sans doute le soutenir.
"S’il faut remercier les journalistes pour ce travail d’investigation qui fait honneur à leur métier."
RépondreSupprimerLà j'éclate de rire. Car qu'est-ce qu'on a vu ?
-- un mystérieux justicier anonyme donne des dossiers à deux organisations, dont une de journalistes et l'autre est financée par Soros et le gouvernement américain.
-- parmi ceux qui sont soumis à la vindicte, on trouve les tètes de Turc principales des dits journalistes: Poutine, Assad, et le FN en France (quelle coïncidence !!)
Plus c'est gros, mieux ça passe ?
En fait aucun de ces trois là n'est nommement designé. Ce sont des personnes de leur entourage ce n'est pas glorieux non plus certes.
SupprimerMais ce qui est interessant c'est la reaction des medias qui ont mis en tête de gondole les dirigeants ciblés par le pouvoir français, ainsi que le dirigeant Islandais, avant Macri et Porochenko qui sont pourtant directement designés.
Ce que j'ai trouvé rigolo c'est un article de Marianne qui met en avant le cas de ce prince héritier d'Arabie Saoudite (celui qui a reçu la légion d'honneur). On sous-entend évidemment que l'ouverture de comptes par ce prince au Panama est un signe d'infamie. On n'apprend évidemment pas quelle loi saoudienne il a violé (probablement aucune ne s'applique à lui, sauf le Coran). Ces journalistes occidentaux sont ridicules, qui prétendent appliquer leur morale à deux balles à toute la planète.
Supprimer@ Anonyme 8h30
RépondreSupprimerTactique habituelle qui consiste à lancer un nuage de fumée sur un point du papier pour oublier tout le reste. En outre, je précise « parfois »…
@ BA et Abd_Salam
Intéressant, mais pas surprenant en effet, et donc normal de le souligner
@ TeoNeo
En même temps, ils parlent aussi de Cahuzac, de Thevenoud ou de Sarkozy…
@ Toutatis
Résumé un peu rapide tout de même
@ Anonyme
Je supprime les commentaires insultant
on va bientôt apprendre que personne au plus haut niveau ne savait rien, même sarko va tomber des nues en apprenant une telle nouvelle..
RépondreSupprimeravec un peu de chance la France a refilé du CICE et du pacte pour combler les trous provoqués par le panama...
ah les déconneurs..
cher Mr Herblay, votre respiration démocratique (j'ai beaucoup aimé l'expression), va tourner au halètement jouisseur...
pour une fois, nous pouvons nous féliciter collectivement d'avoir attraper une chaude piste..
Stan
il y aurait une réforme du scrutin à mettre en place pour "libéraliser" la candidature à l'investiture de secrétaire français de l'UE à l'elysée, ce serait de demander au candidat de présenter 500 signatures de maires, comme aujourd'hui, et une signature obligatoire et minimale de client de paradis fiscal.
RépondreSupprimerça aurait deux avantages :
1° enfin une fois installé, selon le nombre de signatures exotiques, nous saurions que la démocratie française est enfin en phase avec le président supra national..il faut se rendre à l'évidence, qu'aujourd'hui le doute est à son comble..
2° plus besoin de se planquer pour voter les lois dérangeantes, accueillir des invités, remettre des médailles et permettre de liquider les biens publics nationaux avec du cash reposé et bronzé sous les soleil et les palmiers... (quoique je n'ai pas vu de palmiers dans les rues principales de Luxembourg).
sarko qui nous dira bientôt qu'il ne sait même pas que le panama existe, ne peut pas être non plus suspecté d'avoir évanoui les bénéfices de son assoss, l'UMP, ces dernières années. Elle est en état de faillite depuis un moment ; tout juste pourrions nous avoir des doutes sur la ou les banques qui la porte à bout de bras....
j'allumerai la télé quand le représentant choisi : juppé ? viendra parler devant les citoyens, sans cligner des yeux, pour leur dire tout ce qu'il fera pour eux...
parce que, mesdames, messieurs, si l'ascenseur social est bloqué ici bas, celui des petits services entre amis fonctionne très bien ici haut...
quel bonheur ça doit être de gérer une assoss, alors que les recettes diminuent, les dépenses augmentent, et que l'état de faillite est inconnu......
NB : je tiens à préciser que je ne suis pas adhérent de LR, il n'est donc pas question de décompter cette bafouille comme temps de parole à déduire pour 2017..
comme je ne sais pas tout, et heureusement, "car qui accroit son savoir, accroit sa souffrance", je ne peux évoquer les concurrents, n'ayant pas encore d'informations significatives à vous transmettre. Peut être peut on quand même percevoir un chouia de parti pris du PS pour la grande entreprise medef et ses risquophiles de patrons qui têtent goulument au sein de maman France et son offre généreusement de nourriture abondante à ses seuls enfants reconnus pour leur réussite..
Pas le peine de rester en dessous, de ruissellement, il n'y a pas..
si je ne cite pas le FN, c'est parce qu'il n'est pas encore passé sous les fourches caudines de bruxelles pour le bien de la France, comme chacun sait.
Faut il en attendre quelque chose, rien n'est moins sûr. et pour tout dire, moins sûr du tout...
2017 livrera son verdict...
Stan
Tiens l'association de journalistes qui a créé cette histoire est elle aussi financée par les Etats-Unis
RépondreSupprimerhttps://www.craigmurray.org.uk/archives/2016/04/corporate-media-gatekeepers-protect-western-1-from-panama-leak/
on trouve aussi dans cet article une description de la méthode étrange appliquée par les journaux en question pour extraire des noms de coupables. Cela confirme entièrement ce que je disais dans mon précédent post.
A propos de Frédéric Oudéa, le patron de la banque Société Générale :
RépondreSupprimer« Panama papers » : le patron de la Société générale peut-il être poursuivi pour faux témoignage ?
La Société générale est l’un des plus gros clients du cabinet panaméen Mossack Fonseca, dont les données internes ont donné naissance aux « Panama papers ». Or son patron, Frédéric Oudéa, affirmait en 2012, face aux sénateurs, que la banque française n’avait plus aucune activité dans le pays. S’expose-t-il à d’éventuelles poursuites pour faux témoignage, comme se le demande Jérôme Kerviel ?
Comme l’explique le site du Sénat, d’éventuelles poursuites judiciaires peuvent être exercées « à la requête du président de la commission » ou, quand le rapport de la commission d’enquête a été publié et qu’elle n’a plus d’existence, « à la requête du bureau du Sénat ».
C’est ce que va demander le sénateur PCF Eric Bocquet : « Je vais saisir le bureau du Sénat par rapport à cette problématique. Le PDG de la Société générale a déclaré en 2012 à la commission d’enquête que sa banque s’était retirée de Panama. Tout ce qu’on apprend depuis le début de la semaine est en contradiction avec ses déclarations sous serment », a-t-il annoncé à Public Sénat.
http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/06/panama-papers-le-patron-de-la-societe-generale-peut-il-etre-poursuivi-pour-faux-temoignage_4897190_4890278.html
@ Toutatis
RépondreSupprimerLe choix de certaines cibles médiatiques, et d'autres, moins visées (Macri notamment), n'est pas inintéressant et semble indiquer une partialité quelque peu préoccupante
Perquisitions à la banque française Société générale.
RépondreSupprimerUne perquisition a eu lieu à la Société générale, l'une des plus grandes banques françaises, pour avoir ouvert près d'un millier de sociétés offshore via le cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca. Cet établissement a été épinglé dans le cadre des "Panama Papers".
Le siège du groupe dans le quartier parisien de la Défense a été perquisitionné mardi par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a indiqué dimanche une source judiciaire, confirmant une information de presse. "Des documents, notamment informatiques, ont été saisis", a-t-elle ajouté.
Cette perquisition est intervenue dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées" le 4 avril, le lendemain des premières révélations des "Panama Papers".
En 2012, devant une commission d'enquête sénatoriale sur l'évasion de capitaux, le directeur de la Société générale, Frédéric Oudéa, avait déclaré sous serment que sa banque avait fermé ses implantations dans les pays figurant sur la liste grise des paradis fiscaux, et dans les Etats jugés non coopératifs comme le Panama.
http://www.romandie.com/news/Perquisitions-a-la-banque-francaise-Societe-generale/693296.rom