C’est un
débat qui progresse, lentement, mais de manière intéressante, dans certaines
parties de la planète comme en
Islande ou Suisse :
faut-il
reprendre aux banques privées la création de monnaie, dont on ne peut pas
dire qu’elles aient fait un bon usage ces dernières années ? Mais en
Suisse, le gouvernement ne goutte guère l’initiative Vollgeld, dite de la
monnaie pleine.
Une idée
qui finira par faire son chemin ?
Ce faisant, The Economist, présente l’idée de la
monnaie pleine d’une manière plutôt positive, soulignant que « les
dépôts bancaires représentent 87% de la monnaie disponible en Suisse, bien plus
que les billets et les pièces. Et comme la création monétaire est le principal
carburant de l’inflation et de la croissance, ils soutiennent qu’elle ne
devrait pas être dans des mains privées, et encore moins être confiée à des
institutions sujettes à des bulles et des faillites (…) selon
l’alternative proposée, les comptes seraient transformées en quelque chose plus
proche de dépôts enfermés dans les coffres Suisses. Les clients paieraient les
banques pour garder leur argent. Tous les prêts faits par les banques devraient
être financés par les actionnaires ou par un emprunt, pas par les dépôts ».
Le journal
poursuit : « le
système serait plus sûr pour les épargnants puisque les banques ne pourraient
pas prêter et perdre leur argent. Cela permettrait aux gouvernements de retirer
la protection implicite dont les banques profitent comme gardiennes des dépôts
des électeurs. Même les grandes banques pourraient faire faillite puisque les
pertes ne se transmettraient pas autant au système ». Malgré tout,
Berne a émis un avis négatif, jugeant que la hausse du bilan de la banque
centrale pour affaiblir la confiance dans la monnaie, ou qu’il faudrait des
règles lourdes pour éviter que les banques ne continuent à créer de la monnaie,
que cela défavoriserait les banques du pays et qu’une réforme radicale d’un
secteur si critique du pays est délicate, sans être sûr de mettre fin à toute
forme d’instabilité financière.
Comme
elle l’était au 19ème siècle aux Etats-Unis, la question de l’organisation
monétaire de nos économies est une question fondamentale posée à nos
démocraties. On peut regretter le manque de place accordé à ce thème, tout
en notant quelques progrès dans la prise de conscience de son importance ci et
là. A nous de porter le thème en France, comme Jean-Baptiste
Bersac ou André-Jacques
Holbecq.
C'est marrant cette obsession monétaire, comme si la monnaie était un truc magique, un Graal de l'économie, une baguette magique. Ce Vollgeld est d'un ridicule achevé.
RépondreSupprimerC'est probablement que vous ne connaissez pas grand chose aux implications de la création monétaire privée. L'économie toute entière est assujettie à des intérêts privées : s'il n'y a plus de crédit, la monnaie disparait par destruction monétaire, et c'est l'économie qui disparait. Par ailleurs, sur le plan écologique, c'est aussi une catastrophe... Bref, le sujet est trop vaste.
SupprimerMême Lordon dit que ce n'est pas un vrai sujet...
Supprimer"s'il n'y a plus de crédit, la monnaie disparait par destruction monétaire"
RépondreSupprimerIl y a des crédits et ils n'ont rien à voir avec de la création monétaire privée, mais avec la création monétaire publique et de l'intermédiation bancaire privée. Manifestement, c'est vous qui ne connaissez pas le sujet.
Vollgeld est stupide en voulant que l'épargne ne serve pas l'investissement, avec un tel bidule vous asphyxiez l'économie et les épargnants, tout le monde y perd, un remède pire que les problèmes actuels.
Le blocage en zone Euro, il est budgétaire public, même Draghi le dit depuis longtemps.
Qu'est ce qui vous fait écrire cette inexactitude " Vollgeld est stupide en voulant que l'épargne ne serve pas l'investissement, " ? La mauvaise compréhension de la "monnaie pleine" ?
SupprimerDans le projet "monnaie pleine", si la Banque Centrale est bien la seule émettrice de NOUVELLE monnaie, l'épargne qui découle de la monnaie existante et de la nouvelle est confiée à l'intermédiation du système bancaire, en particulier pour satisfaire les demandes d'investissement.
Un des buts de l’initiative suisse est de faire en sorte que l’État ne soit plus pieds et poings liés au système bancaire privé pour son financement, comme cela ressort de cet article de Romaric Godin:
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/economie/international/les-suisses-voteront-pour-oter-aux-banques-leur-pouvoir-de-creation-monetaire-539180.html
Ce qui éviterait des situations dramatiques d’esclavage de la dette que connait, par exemple, la Grèce aujourd’hui. Si on regarde l’économie mondiale et plus particulièrement la situation de la France et de la zone euro dans laquelle elle se trouve, on a quoi comme situation ? Globalement on a une situation de surendettement, de faible croissance, de faible inflation, voire de déflation, de chômage élevé, de précarité et d’inégalités grandissantes, de taux négatifs et de quantitative easing de la banques centrale qui servent à maintenir le malade en vie, autrement certains États de la zone euro, surendettés et affaiblis, évolueraient plus rapidement vers des situations de crise grave. A l’inverse les taux négatifs sont un cauchemar pour les investisseurs et le système bancaire :
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-130036-taux-dinteret-negatifs-quels-impacts-1106312.php
Le système financier actuel n’est pas conçu, à mon avis, pour pouvoir tenir éternellement dans un tel contexte caractérisé, pour lui, par des risques d’investissements à perte, de créances douteuses et de défaut liées à celles-ci, engendrant une pénurie de crédits, contribuant, avec d’autres facteurs, aux faibles croissance et inflation, et bien évidemment la nécessité d’un système alternatif va devenir de plus en plus prégnante à mesure que le temps passe.
En France le changement devra se faire dans un cadre de souveraineté nationale retrouvée, le cadre de l’union européenne et de la zone euro interdisant toute possibilité de changement significatif, vu notamment les conflits d’intérêts prévisibles.
Saul
@ Anonyme
RépondreSupprimerC’est un peu important, non, quand on voit que le Japon monétise sa dette publique à plus de 10% de son PIB par an. Sur 5 ans en France, cela reviendrait diviser notre dette publique par 2.
@ Saul et André-Jacques
Merci pour vos interventions. Quel contraste révélateur avec les éructions des ultralibéraux monétaristes