dimanche 10 avril 2016

Même The Economist dénonce le budget antisocial de Cameron




Une illustration de la théorie de Todd sur les MAZ ?

Dans son premier compte-rendu du budget, The Economist parlait de « direction économique raisonnable », et jugeait que ses bénéficaires le méritaient. En revanche, il critiquait son caractère extrêmement complexe, notamment les 86 nouvelles mesures fiscales annoncées. Mais une semaine plus tard, l’hebdomadaire ultra-libéral se fait bien plus critique, publiant notamment un dessin qui pourrait trouver sa place dans l’Humanité, en décortiquant les résultats d’une étude sur l’impact fiscal sur les ménages en fonction de leurs revenus. Et les résultats sont assez effarants. Déjà, le premier mandat de David Cameron avait fait fait peser le poids de l’austérité bien plus lourdement sur les ménages les moins riches, qui y avaient perdu 6% de leurs revenus, contre 1,5 à 3,5% pour les 50% aux plus hauts revenus.








Cette capacité à aller au-delà des intérêts de la classe qui l’achète et dénoncer les excès d’une époque dont il soutient pourtant le logiciel est une raison de lire The Economist. Merci de continuer à rapporter les faits qui permettent de remettre en cause les politiques que vous soutenez.

2 commentaires:

  1. Sans avoir forcément besoin de se référer à une analyse de type marxiste, la question de la dimension de classe d'une certaine politique économique se pose forcément, dès lors que l'on ne s'en tient pas à l'illusion – au mensonge – d'une rationalité économique pure. Peter Bofinger, réputé le seul keynésien du Conseil allemand des experts économiques, vient de le rappeler à propos des deux récits concurrents des causes de la crise de la zone euro et de leurs préconisations en vue de permettre la survie de l'union monétaire : "The fixes necessary for the survival of the euro are – correspondingly – more ‘market discipline’ or ‘political discipline’ exerted at the European level. Neither is very attractive, but it should be clear that ‘market discipline’ is not a mechanism run by atomistic players. Global wealth is highly concentrated, so market discipline means, de facto, a regime of plutocracy." (http://www.voxeu.org/article/two-views-ez-crisis-government-failure-vs-market-failure).

    YPB

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  2. Il n'y a pas besoin de lire The Economist (le mag qui a soutenu Blair, on fait plus crédible) pour savoir que les politiques économiques européennes actuelles sont anti-jeunes. Qu'y a-t-il derrière la ligne économique imposée par Bruxelles et le flicage budgétaire européen ? La défense des intérêts de l'Allemagne, ce pays déjà vieux. Qui donnait de bons sondages au pro-business DSK? Les retraités. Qui a été le faiseur de roi en 2007? Les plus de 60 ans, seule catégorie dans laquelle Sarkozy était majoritaire au second tour. Et hélas cela risque d'empirer, sachant que le vieillissement des populations européennes est une tendance lourde. Rien qu'en France, qui s'en tire plutôt mieux que ses voisins côté natalité, les plus de 60 ans sont désormais plus nombreux que les moins de 20 ans. S'achemine-t-on vers un avenir durant lesquels les jeunes devront avaler les pires couleuvres antisociales parce que devenus minoritaires?

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