Son
premier papier sur le nouveau budget britannique était plutôt positif, mais
une semaine plus tard, The
Economist, la bible des élites globalisées,
tempère son jugement en notant son caractère très profondément antisocial, après avoir
déjà noté que les
politiques des Conservateurs favorisent fortement les personnes âgées.
Comme une mise en pratique du
dernier livre de Todd.
Une
illustration de la théorie de Todd sur les MAZ ?
Malgré tout,
le
gouvernement avait défendu que « tout
le monde y contribuait », s’appuyant sur les hausses de taxe qui
avaient touchées tous les contribuables, malgré un poids injustement réparti.
Problème, le
centre des études fiscales a révélé l’impact des annonces pour les années à
venir, et la différence de traitement s’accroit avec une baisse de plus de 12%
pour les revenus du 2ème décile (dans les 80 à 90% les plus riches)
pour une légère hausse pour les 8ème et 9ème décile (dans
les 30 à 10% les plus riches) et une légère baisse pour le décile le plus riche,
faisant dire à The Economist que
« les
changements penchent plus encore en faveur des riches », chose
somme toute logique quand
on réduit les taxes sur les gains du capital, dont
50% vont à 35 000 individus qui gagne plus de 100 000 livres par an.
Depuis
plusieurs mois, The
Economist critique également le biais
générationnel de la politique de Cameron, en notant qu’il favorise les
personnes âgées en les protégeant des politiques d’austérité, au point que leurs
revenus ont dépassé ceux des travailleurs, après avoir longtemps été maltraités
cependant. Ces choix ont sans doute une dimension politicienne
étant donné que les personnes âgées votent plus et plutôt pour les
Conservateurs.Ce faisant, on peut voir dans les choix britanniques une forme de
cas pratique de la
théorie développée par Emmanuel Todd dans son dernier livre où il parlait de
l’alliance des classes Moyennes, des personnes Agées et des catholiques
Zombies, les MAZ. Et Londres
y ajoute un soutien aux multinationales dont l’imposition va tomber de 28 à 17%
en 10 ans en pleine austérité !
Cette
capacité à aller au-delà des intérêts de la classe qui l’achète et dénoncer les
excès d’une époque dont il soutient pourtant le logiciel est une raison de lire
The Economist. Merci de continuer à
rapporter les faits qui permettent de remettre en cause les politiques que vous
soutenez.
Sans avoir forcément besoin de se référer à une analyse de type marxiste, la question de la dimension de classe d'une certaine politique économique se pose forcément, dès lors que l'on ne s'en tient pas à l'illusion – au mensonge – d'une rationalité économique pure. Peter Bofinger, réputé le seul keynésien du Conseil allemand des experts économiques, vient de le rappeler à propos des deux récits concurrents des causes de la crise de la zone euro et de leurs préconisations en vue de permettre la survie de l'union monétaire : "The fixes necessary for the survival of the euro are – correspondingly – more ‘market discipline’ or ‘political discipline’ exerted at the European level. Neither is very attractive, but it should be clear that ‘market discipline’ is not a mechanism run by atomistic players. Global wealth is highly concentrated, so market discipline means, de facto, a regime of plutocracy." (http://www.voxeu.org/article/two-views-ez-crisis-government-failure-vs-market-failure).
RépondreSupprimerYPB
Il n'y a pas besoin de lire The Economist (le mag qui a soutenu Blair, on fait plus crédible) pour savoir que les politiques économiques européennes actuelles sont anti-jeunes. Qu'y a-t-il derrière la ligne économique imposée par Bruxelles et le flicage budgétaire européen ? La défense des intérêts de l'Allemagne, ce pays déjà vieux. Qui donnait de bons sondages au pro-business DSK? Les retraités. Qui a été le faiseur de roi en 2007? Les plus de 60 ans, seule catégorie dans laquelle Sarkozy était majoritaire au second tour. Et hélas cela risque d'empirer, sachant que le vieillissement des populations européennes est une tendance lourde. Rien qu'en France, qui s'en tire plutôt mieux que ses voisins côté natalité, les plus de 60 ans sont désormais plus nombreux que les moins de 20 ans. S'achemine-t-on vers un avenir durant lesquels les jeunes devront avaler les pires couleuvres antisociales parce que devenus minoritaires?
RépondreSupprimer