Les
manifestations et les grèves contre la loi travail se renforcent. Comment
un gouvernement impopulaire pourrait-il continuer à défendre une
loi tout aussi impopulaire et qui n’a absolument pas réussi à convaincre les
Français ? Le recul peut sembler être la seule solution, à moins que…
Du
thatchérisme honteux au thatchérisme assumé ?
La
concentration du débat sur l’article 2 de la loi travail, qui instaure la
supériorité des accords d’entreprise sur les accords collectifs, montre que
beaucoup de Français ont bien saisi la faille introduite par la loi dans notre
droit du travail, déjà
portée par le rapport Combrexelles de la rentrée 2015. Aujourd’hui, il
semble que la majorité devra forcément reculer devant
la mobilisation et l’extension des grèves, dans les raffineries, les
transports, ou à EDF. Avec l’Euro de football, le gouvernement peut-il se
permettre de laisser se développer un conflit social de plus en plus dur ?
Le roi de la synthèse ne va-t-il pas mettre de l’eau dans son vin pour acheter
la paix ? Sauf
qu’ainsi, il ne réduirait guère fracture avec la gauche et décevrait la
minorité qui le soutient, tout en alimentant le procès sur son manque de
caractère.
Dans
un monde politique où seules les postures comptent, ne peut-on craindre que
cela pousse au contraire le gouvernement à aller jusqu’au bout du conflit pour
défendre cette mauvaise loi, assumant
le passage d’un suivisme ultralibéral honteux à un suivisme ultralibéral de
plus en plus assumé, qui se retrouve dans tout les discours de dénonciation
des grévistes, qui ressemblent à s’y méprendre à celui d’une majorité de droite
en pleine grêve… Le
président n’a rien à gagner à céder aujourd’hui. Il a déjà exaspéré son
aile gauche qui ne votera pour lui qu’au second tour face à plus à droite que
lui, sans enthousiasme, et sans doute seulement partiellement. Céder ne lui
permettrait pas de reconquérir un électorat auprès duquel il a trop de
casseroles. Et
il risquerait de perdre ceux qui apprécident cette loi et Macron.
Voilà
pourquoi, même si cette loi est mauvaise, un nouveau terrain cédé à des
entreprises déjà gagnantes sur presque tous les terrains, on peut craindre
que le gouvernement s’y accroche car c’est la seule posture encore jouable pour
2017. Après tout, un
Hollande résolu qui affronte les manifestations et les grêves et fait passer la
loi par le 49-3 écrit une histoire potentiellement plus forte que s’il reculait.
Il montrerait une force qui ne lui est pas associée naturellement et couperait
un peu l’herbe sous le pied des Républicains, en les poussant plus encore à
droite pour se différencier de lui. Bien sûr, il libèrerait de l’espace à
Mélenchon, mais
ne rétrécirait-il pas l’espace des Républicains, entre un Hollande
quasi-thatchérien et le FN, au point de se retrouver un espace suffisant pour
se qualifier au second tour ?
Bien sûr, ces
calculs peuvent sembler totalement fou étant
donnés l’impopularité de Hollande et les couacs de sa majorité. Néanmoins,
ne peut-on pas craindre que sa stratégie de communication ne le pousse à se
raidir sur la loi travail pour défendre ses chances pour l’an prochain.
D'après Sapir, la persévérance de Hollande dans cette affaire n'est que le reflet de sa soumission à l'Allemagne. C'est elle qui veut cette loi.
RépondreSupprimerTous les systèmes politiques internationaux, qui sont les promoteurs de l'idéologie ultra-libérales en commençant par l'OMC, n'ont qu'un objectif : privatiser l'économie et remplacer les démocraties politiques par des techno-structures. Ainsi, la "feuille de route" de l'OMC prévoit la privatisation de la santé et l'éducation. La trahison de nos politicards, qui ont abdiqué en confiant tous les pouvoirs à des technocrates européens aux ordres, ont permis que notre système social soit "détricotée". Ces gens sont en train de "détricoter" nos droits et systèmes de solidarité et de protection acquis grâce à cent cinquante années de luttes sociales et politiques. Ne croyez que cela va s'arrêter ! Ayez conscience qu'il va falloir que nous "remettions le couvert" si nous ne voulons pas que la France de demain ressemble au Bangla Desh d'aujourd'hui !
SupprimerDemOs
Les analyses de Sapir sont souvent loufoques, la loi Khomeri ne correspond pas du tout aux lois allemandes. C'est plutôt une loi inspirée par le MEDEF au détriment des TPE qui n'ont pas besoin de cette loi branquignole.
RépondreSupprimerPlus la situation pourrit, plus le risque existe qu'il y ait des morts, et dans ce cas Hollande-Valls seront morts politiquement.
Et Coralie Delaume dit la même chose que Sapir.
Supprimermais bien sur, tout le monde le dit, l'écrit et le démontre même le voyou juncker l'assume..
Supprimerj'envoie du figaro qui n'est pas un repère de gauchiste (à l'intention des internationalistes bon teint)
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/26/31001-20160526ARTFIG00104-l-union-europeenne-assume-la-loi-el-khomri-c-est-elle.php
Stan
Il est sur que la commission tarabuste depuis des années le gouvernement à flexibiliser le code du travail.
RépondreSupprimerLes belges sont confrontés aussi à une réforme de leur code du travail. Ce n'est pas un hasard.
L'Allemagne a déjà poussé la France à modifier son code du travail.
Cependant et là je rejoins anonyme 8:34, en Allemagne, il y a des négociations salariales par branche qui prévoient souvent des hausses de salaires sur une période de 1 an ou plus. C'est l'opposé de la loi El Khomri puisqu'à des accords par branche on substitue des accords par entreprise.
Et ceux qui vantent l'Allemagne, dont je critique le rôle hégémonique en Europe pour imposer la loi El Khomri ont tout faux.
L'Allemagne a du temps du social-démocrate Gerard Schröder largement déréglementé le marché du travail par les lois Harz IV, les jobs à 400 euros, les travailleurs détachés roumains, polonais et bulgares payés au tarif de leurs pays avec la couverture sociale y afférente quand ils sont payés. C'est bien pourquoi l'agriculture allemande met en danger la nôtre de façon unilatérale, sans aucune "concertation européenne".
Supprimer"Et Coralie Delaume dit la même chose que Sapir."
RépondreSupprimerBen oui, elle fait des analyses toutes aussi foutraques que celles de Sapir analysées ici :
https://ecointerview.wordpress.com/2016/03/16/cinq-foutaises-sur-leuro/
Un article qui mérite bien son nom: des foutaises
Supprimer@anonyme 10:15
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec vous, ce que j'ai écrit n'est pas en contradiction avec votre rappel de Schröder et Harz 4.
Il y a 2 catégories en Allemagne, ceux que vous décrivez et les salariés des branches pour lesquels les syndicats discutent les augmentations de salaires et les conditions de travail. Les syndicats sont plus puissants que chez nous, il y a plus de syndiqués dans le privé.
Je voulais mettre en avant le fait que le Medef et le gouvernement ne voudraient surtout pas de négociations collectives aux antipodes de la loi travail.
Autrement l'allemagne n'est pas mon modèle.
@LH
RépondreSupprimerLe PS (à part quelques-uns) ou l'ultra droite au service du marché. Un thatchérisme honteux : "there is no alternative" (TINA)
"Un article qui mérite bien son nom: des foutaises"
RépondreSupprimerÉvidemment, cet article n'est pas destiné aux mal comprenant et analphabètes de votre style complètement fanatisés par Sapir, donc incapables de lire un article qui contredit leurs croyances.
Allez vous acheter un cerveau...
Le problème de Hollande , c'est qu' il défend les intérêts de l'union européenne , et pas celui des citoyens français .
RépondreSupprimer... et du Marché, c'est à dire de l'UE et de la dérégulation totale.
Supprimer"Le problème de Hollande , c'est qu' il défend les intérêts de l'union européenne , et pas celui des citoyens français ."
RépondreSupprimerNon, il défend son intérêt, être élu président en 2017. Il se fout tout autant de l'UE que des francais.
http://bernard-gensane.over-blog.com/2016/05/loi-el-khomri-l-aveu.html
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