Alors
que la France promeut l’arbitrage privé au sein de l’Europe, il n’est pas
inutile de rappeler ce qu’il représente, comme
évoqué il y a 18 mois :
C’est une
terrible invention des années 1990 : des
cours internationales d’avocats d’affaire qui jugent les contentieux entre les
entreprises et les Etats, mis sur le même plan. Malgré l’opposition de
l’opinion, leur rôle s’étend tellement que même
The Economist a fini par s’en
émouvoir !
Pourquoi
il faut s’y opposer
Mieux, la
bible des élites néolibérales cite des exemples choquants, comme celui de
Philip Morris, qui a demandé des compensations à l’Australie pour sa décision
d’imposer des photos de victimes de cancer du poumon sur les paquets de
cigarettes. C’est aussi par ce biais là qu’une compagnie pétrolière étasunienne
poursuit le Québec pour son interdiction de la fracturation hydraulique. Pire,
le nombre de procédures ne cesse d’augmenter et elles restent désespéremment
opaques. En effet, certaines
multinationales utilisent tous les subterfuges légaux et jouent de leur implantation dans un
pays qui accepte l’autorité de ces tribunaux pour pouvoir ensuite mener des
actions devant ces cours.
Des
politiques aux abonnés absents
Même
The Economist juge que les
entreprises « abusent » de
ces procédures, ce qui en dit long sur la dangerosité démocratique de ces
outils qui mettent l’ordre du monde dans un sens aberrant, où les droits des
entreprises, qui ne recherchent que le profit, pour leurs dirigeants et leurs
actionnaires, sont mis sur le même plan que ceux des Etats. Cette monstruosité,
où les normes et règles passent avant la démocratie, a
été remarquablement dénoncée par Jacques Sapir sur son blog. Et elle n’est
pas nouvelle. Déjà, en
1998, dans un journal étudiant, je m’étais ému de cet aspect de l’AMI. Et
heureusement, le camp des opposants l’avait emporté, enterrant ce funeste
accord.
Malheureusement,
on voit tous les jours davantage que nous n’avions gagné qu’une bataille et que
les suivantes l’ont été par les multinationales, qui souhaiteraient bien
étendre le champ des possibles avec les négociations sur l’Accord
transatlantique entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, ce
qu’a parfaitement décortiqué Danièle Favari dans son livre sur le sujet.
L’absence complète de prise de conscience du PS et de l’UMP est absolument
effarante et révèle la vacuité de ces partis. Et le
FN n’a guère été exemplaire sur le sujet. Il s’agit pourtant d’une
modification fondamentale de l’organisation de notre vie commune en société qui
échappe à toute volonté démocratique.
Merci donc à
The Economist de
se faire l’écho des limites de ces accords, même s’ils n’en sont pas des
opposants farouches. Mais leur
position indique sans doute qu’il s’agit d’accords absolument toxiques sur
lesquels il faut absolument revenir.
"L’absence complète de prise de conscience du PS et de l’UMP est absolument effarante"
RépondreSupprimerMalheureusement , je ne suis pas sur que cela soit du a un manque de "conscience" de nos partis politique ... Preuve qu'ils ne s'occupent plus de l’intérêt général depuis bien longtemps !
on en revient aux principales sources :le traité de
RépondreSupprimerMAASTRICHT ET LE LISBONNE que nous ont imposés les traitres français .
Ces tribunaux sont assez ridicules concernant la France qui a tout de même un système judiciaire assez convenable, même si il manque de moyens.
RépondreSupprimerL'Allemagne semble s'opposer à ces tribunaux.