vendredi 13 mai 2016

Loi travail : Hollande se prend-t-il à son propre piège ?




Comment se fâcher avec tout le monde

Ce n’est pas la première fois que François Hollande se prend les pieds dans le tapis avec une mesure bien politicienne. Déjà, avec la déchéance de nationalité, qu’il n’a pas pu faire passer après des mois de débat, il était apparu amoindri et affaibli. En théorie (machiavélique), le coup semblait intéressant : reprendre une proposition de la droite et la leur faire voter pour occuper tout l’espace politique, quitte à mécontenter l’aile gauche de sa majorité, dont les irritations accréditaient justement la droitisation du gouvernement. L’élève machiavélique du maître politicien Mitterrand semblait presque avoir dépassé son modèle. Patatras, ce projet a suscité beaucoup d’hostilité, et la droite, pas folle, a trouvé un bon prétexte pour s’y opposer et ainsi priver le président d’une belle victoire politicienne.

Avec le succès du 49-3 pour faire passer la loi travail, ici, François Hollande semble avoir mieux géré le débat puisque son projet est passé malgré l’opposition coutumière de son aile gauche et de la droite. Mais il n’est pas sûr que cette victoire à la Pyrrhus le serve. En effet, la loi travail a justement réveillé les fractures de sa majorité, qui a été à deux doigts de déposer sa propre motion de censure, qui pouvait être fatale pour le gouvernement. Et il n’est pas sûr que ce projet crédibilise grandement le président pour les électeurs du centre-droit. En effet, les ajustements apportés, et la tonalité plus sociale des derniers jours, laissent dire (largement à tort) que le gouvernement a mis beaucoup d’eau dans son vin, qu’il a dénaturé le projet, ce que le Medef accrédite en ayant fini par s’y opposer.

Les manœuvres de François Hollande semblent avoir réussi l’exploit de heurter à la fois son aile gauche qui l’accuse de compromission droitière, et la droite qui peut mener un procès en mollesse, entre recul sur la déchéance de nationalité et pseudo-compromission sur la loi travail. On en vient à se demander s’il n’est pas parti pour terminer à la quatrième place du premier tour en 2017… 

14 commentaires:

  1. Je suis heureux de constater que vous avez fini par comprendre que Hollande n'est pas le grand stratège machiavélique que certains prétendent. Je ne sais pas quelle sera sa place au premier tour de 2017, mais ce ne sera pas la première ni la seconde...
    Se pose donc, déjà, la question du PS après 2017. Ce parti est clairement divisé comme on peut le voir, et le choc d'un nouveau 21 avril risque de lui être fatal. Se pose aussi la question des législatives de 2017, ou le PS et LR seront tentés de se désister les uns les autres pour bloquer le FN. Tout ceci risque d'avoir des conséquences politiques importantes.

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  2. Cette loi Travail en fin de quinquennat est un suicide politique, c'est le genre de loi que l'on fait passer en tout début de mandature. Il faut croire que le politicien Hollande n'a pas l'habileté de "son maître politicien Mitterrand". Ce dernier disait, à juste titre, que pour gagner une élection à 2 tours que pour le premier on rassemble son camp et que l'on s'élargit, s'ouvre à d'autres pour le second tour. Or Hollande s'ingénie à faire tout le contraire en effet jamais la gauche n'a été aussi divisée, c'est très mauvais signe pour lui et eux en 2017. Il semble suivre les mauvais conseils de monsieur 5% de la primaire socialiste de 2011 qui veut "purger" la gauche de ses éléments contestataires cette gauche dite radicale, la gauche de la gauche au profit d'une gauche de gouvernement. Cela me semble un très mauvais calcul comme l'ont montré toutes les élections depuis 2012. Si cela continue la gauche s'achemine vers un désastre électoral pire que celui de mars 1993.
    Même s'il fait passer sa loi Travail en force par le49-3 cela des traces, et le prix politique se paiera l'an prochain. Seule la bêtise de la droite peut les sauver d'une déroute électorale retentissante. Ils comptent sur le FN, aussi, pour qu'Hollande se qualifie pour le second tour.

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  3. Point nécessaire de développer les manœuvres d'un dit stratège s'il n'est pas vainqueur, un stratège vaincu n'est pas un stratège et vous faites beaucoup d'honneur à françois quand vous lui prêtez un tel talent. Pensant qu'il n'y avait plus rien à gauche, ils ont pensé qu'en se penchant à droite, ils ramasseraient la mise d'appoint; face à la droite en ordre de déroute, c'était peut-être jouable mais le stratège n'avait pas autour de lui un Ney, Bernadotte ou un Davout! vous avez sans doute raison il ne sera pas - dans l'ordre protocolaire - de part ou d'autre du trône, pas sur le podium, n'empêche, en final, je me surprends à avoir de l'estime pour les frondeurs qui sont restés droits dans leurs bottes, sachant à l'avance qu'en 2017, ils seront tous en recherche d'emploi.

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  4. 2017 va être passionnant, La droite et ses 300 candidats ,la gauche et ses 150 frondeurs ,opposants du PS et d ailleurs.
    Lepen attend patiemment son adversaire sur le ring sans même avoir préparé son match,après les élections ps et lr ne pourront plus faire comme avant.
    Comme pour la Grèce , la nouvelle crise ne pourra pas être gérée comme avant.

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  5. Hollande n'a pas non plus vraiment le choix...

    A partir du moment où il a décidé de servir des maîtres étrangers plutôt que la France, il faut bien qu'il leur donne satisfaction sur un certains nombres de leurs désirs.

    Pas sûr toutefois que ça suffise à obtenir un soutien important de leur part en 2017 quand on voit les programmes des candidats aux primaires l'ex-UMP et leur course toujours plus effrénée à la soumission.

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    1. Il pourra toujours se passer une retraite peinard avec ses multiples indemnités (maire, député, conseiller général, premier secrétaire du PS, président...) et atterrir dans une fonction à la noix, intéressante, bien payée, car en effet, il aura bien servi ses maîtres.
      D'un côté il gagne, de l'autre il gagne aussi. C'est comme ça dans ce monde là, et ils l'ont tous bien compris.

      ***Jacko***

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    2. Ca me rappelle un ancien prof de géographie il y'a bien des années, qui nous expliquait que pour la plupart des pays du tiers-monde les politiques ne rendaient des comptes qu'avec les grandes puissances et non pas avec leur population. Il en parlaient comme si c'était reservé à ces pays là mais "ca, c'était avant."

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    3. C'est la logique humaine.
      En Europe on gagne un ou plusieurs milliers d'euros par mois, ce qui correspond à des salaires en années (voire dizaines d'années) en Afrique, en Asie, voire en AmSud, et après on se prend pour de grands démocrates... ah ah ah... Paix à nos âmes...

      ***Jacko***

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  6. Ce pauvre Flamby a la cervelle complètement confuse. Sa politique est un infâme gloubiboulga, ses conseillers doivent être de sérieux abrutis.

    Il appâte l'électorat à 1 an de la présidentielle avec des baisses d'impôts et leur envoie dans la tête une réforme du travail grotesque...

    Sa gestion du terrorisme est pathétique, économique lamentable, des affaires européennes inexistante...

    Ce mec est vraiment un raté catastrophique, qu'il aille pourrir dans les poubelles de l'histoire.

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  7. Hollande aura été nul partout, y compris sur le nucléaire francais qui est une catastrophe économique, voire environnementale :

    https://blogs.mediapart.fr/guillaume-blavette/blog/100516/nucleaire-crepuscule-d-une-industrie-qui-s-est-longtemps-crue-au-dessus-des-lois?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

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    1. Vous ne savez pas de quoi vous parlez.

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  8. "Le toit du Musée européen de Schengen s'effondre, tout un symbole"

    "Le plafond du Musée européen de la ville luxembourgeoise de Schengen, haut-lieu de l'intégration de l'UE, s'est effondré soudainement. Certains y voient une allégorie de la crise de la construction européenne."

    (http://www.rts.ch/info/monde/7716211-le-toit-du-musee-europeen-de-schengen-s-effondre-tout-un-symbole.html)

    ;)

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  9. "Vous ne savez pas de quoi vous parlez."

    Probablement plus que vous qui n'avez en fait rien à dire sur le sujet. Quand une centrale nucléaire française pètera sous votre nez, on verra ce que vous avez à dire.

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  10. @ Moi

    Mais si sa défaite est très probable, elle ne me paraît toujours pas certaine…

    @ Cording

    Mais le but était de faire un exercice de communication avec cette loi, d’où le sens de la faire aussi tard. On fera le solde dans un an

    @ Atao

    Les frondeurs préfèrent la chaleur du soupé du PS plutôt que leurs idées…

    @ Bip

    Excellent. Merci !

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