Dans
la course à l’échalottes « plus ultralibéral que moi tu meures »,
François
Fillon est sans doute celui qui est allé le plus loin parmi les candidats à la
primaire des Républicains, le moyen pour lui d’exister. Mais dans cette
course, il
est allé si loin que même Alain Madelin le critique sévèrement.
«
Une caricature de libéralisme antisocial »
Voilà qui en
dit long sur l’évolution de notre société : celui qui était vu comme le
plus libéral de sa famille politique pendant longtemps, un symbole du biais
patronal de la droite des années 1980 et 1990, trouve
aujourd’hui qu’elle va trop loin aujourd’hui dans ce sens. Voici sans doute
le signe de l’extraordinaire dérive de notre débat public depuis
que François Hollande a décidé d’assumer un virage libéral au tournant de l’année
2014. En somme, Madelin
reproche à son camp d’aller trop loin dans la politique de l’offre, cette
même logique qui est au cœur de la politique menée par la majorité actuelle,
entre les 50 milliards du CICE et du pacte de compétitivité, puis la loi travail.
Voici peut-être aussi un signe que la
manœuvre d’Hollande fonctionne en poussant les Républicains bien trop à droite.
Malheureusement,
quand les hommes politiques n’ont pas de conviction, ils suivent le vent.
Aujourd’hui, en
Europe, il est tellement libéral que PS et Républicains ont tellement dérivé
sur les questions économiques que le symbole passé de l’ultralibéralisme les
trouve caricaturaux.
Le plus drôle, c'est que Fillon est encore présenté parfois comme un gaulliste social alors qu'il est exactement l'inverse. Mais bon, le PS est toujours présenté comme un parti de gauche. Les vieilles étiquettes sont tenaces...
RépondreSupprimerEt Herblay est présenté comme un gaulliste ayant le torse velu et du poil aux pattes, alors que c'est un minet gaucho-marianesque qui ne veut pas parler d'immigration...
SupprimerBon, enfin, c'est juste que Madelin préfère, tactiquement, que ce soit Juppé l'européiste qui soit choisi lors des primaires. Ce ne sont pas ces projets de réduction qui lui font peur, ne vous inquiétez pas pour lui...
RépondreSupprimerPuisque vous lisez le Point, j'attire votre attention sur le thème suivant.
L'un des sujets évoqués pendant la campagne du referendum en Angleterre est celui de la constitution d'une armée européenne.
Au début, c'est le Daily Telegraph qui en parlait. Ils mentionnaient des documents venant de la Commission, et j'avais pensé qu'il s'agissait d'exagérations de leur part pour favoriser le Non.
Puis, dans le Guardian, qui fait paraître des points de vue de politiciens de divers autres pays européens pour favoriser le Oui, il y a eu un point de vue de Rachida Dati :
http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/jun/07/brexit-disastrous-european-security-cooperation-crucial-security
"Internal and external security is inextricably linked. A safer EU must result in the creation of a real European army. Today, only the UK and France have a real concrete capacity for intervention on external soils. Let’s not get divided, but put our strength together when it is needed. British and French governments should promote a European army with real capacity, able to defend European security at its borders whenever it is threatened."
Enfin, dans le dernier numéro du Point, il y a une interview de Thilo Sarrazin, et que propose-t-il ? La création d'une armée européenne. (il y a aussi une chronique de la momie VGE, qui propose d'aller plus loin dans l'intégration).
D'où deux questions :
a) que veulent faire les européistes ?
b) quels moyens avons-nous de les en empêcher ?
"
RépondreSupprimerD'où deux questions :
a) que veulent faire les européistes ?
b) quels moyens avons-nous de les en empêcher ?"
Ah bon, vous ne savez pas ce qu'ils veulent faire, mais vous voulez les empêcher. Vous faites partie de la famille des Shadoks ?
Il est à noter qu'A. Madelin est désormais favorable au revenu universel. En outre, en matière d'ultra-libéralisme, Copé n'est pas en reste non plus... En ce qui concerne la création d'une armée européenne, n'est-ce pas pour faire face à la Russie ? On se doute quelle puissance pousserait à cela....
RépondreSupprimer"En ce qui concerne la création d'une armée européenne"
RépondreSupprimerC'est que les US se rendent compte qu'ils n'ont plus les moyens de faire les gendarmes partout, ni même ont envie de dépenser pour protéger l'Europe.
L'Europe se rend compte qu'elle ne peut plus dépendre de l'US army pour défendre ses intérêts.
L'Europe, ça n'existe pas. Il y a des Etats-nations, et la France fait son travail dans ce domaine (même si elle ne doit pas réduire son effort).
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