C’est un sujet de plus en
plus chaud pour nos dirigeants et l’UE, le symbole de toutes les dérives
permises par ses règles : les
travailleurs détachés se sont invités dans les médias il y a trois ans, et
fait l’objet d’une
émission spéciale de Cash Investigation
en mars. Aujourd’hui, après
le coup de menton de Paris, Bruxelles
annonce des changements. Vraie
remise en cause ou pas ?
Le diable est dans les
détails…
Pourtant, pour qui ne se
contente pas de juste survoler les
articles de la Pravda eurobéate,
on peut penser que pas grand chose ne changera. D’abord, on
peut noter qu’elle soulève l’opposition de onze pays qui ont déclenché une
procédure pour bloquer cette initiative. Il n’est même pas sûr que le
projet passe. Et, dans
le détail, outre l’admission des effets délétères de ces règles par le
quotidien du soir, les conclusions semblent très optimistes par rapport aux
textes proposés par la commission. Il semble extrêmement présomptueux de
tirer la conclusion que les salaires des chaudronniers seront alignés avec une
directive qui se contente de dire que « la
rémunération devra comprendre non seulement les taux de salaire minimal, mais
aussi d’autres éléments, tels que les primes ou les indemnités le cas
échéant ».
En quoi cela produirait une
convergence, alors qu’on voit déjà la difficulé à la réaliser pour les
femmes ? Un tel texte est purement cosmétique. Il permettra éventuellement
un rattrapage sur quelques primes, mais pas plus. L’adoption
des règles françaises sur les sous-traitants est dérisoire quand on voit ce
qui se passe chez nous, comme
détaillé par Cash Investigation.
Et les
règles de durée ne semblent pas incontournables. Pire, le projet ne touche
pas au principe du paiement des cotisations sociales du pays d’origine du
travailleur : bref, on pourrait continuer à faire travailler un polonais
aux conditions sociales polonaises en France ! Et pourtant, en
2015, le nombre de travailleurs détachés en France a augmenté de pas moins de
25%, avec 286 025 travailleurs, venus d’Europe de l’Est ou du Sud !
En somme, la situation
continue à se dégrader de manière accélérée, et pour tenter de donner le
change, l’UE
fait mine de se décider à agir suite aux pseudos
remontrances de Manuel Valls. Mais même si ce projet passait en l’état, en
fait, rien ne changerait. La
concurrence déloyale des travailleurs étrangers continuerait de se développer,
créant chômage et pression sur les salaires.
Il n'y a pas d'écarts homme femme, ou en tout cas beaucoup plus faibles que ce qu'on prétend dans le Monde.
RépondreSupprimerIci :
http://www.inegalites.fr/spip.php?article972
sur simple application de trois critères, on passe de 23% à 10,5%. Encore les auteurs ont-ils modifié leur texte, qui donnait un chiffre encore plus bas (7% si je me souviens bien) il y a 2 ou 3 ans.
Si on recherche d'autres critères, par exemple sur l'implication ou sur la compétence réelle perçue par l'employeur, ces écarts doivent approcher 0.
mesures bidons, les controles ne sont de la responsabilite que de pays de depart (autant dire qu'ils ne font pas de zele) et les travailleurs detaches ne recoivent presque jamais le salaire verse officiellement 9paye par des boites a chypre qui en gardent une grande partie)
RépondreSupprimeren 1996 avant l'elargissement une telle directive pouvait faire sense, mais maintenant avec des salaires de 1 a 10, c'est delirant comme course au moins disant)
Cette directive n'est elle pas la même que celle de Bokelstein ?
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