lundi 25 juillet 2016

L’effarant débat sur la baisse des impôts des entreprises




Austérité en bas, champagne en haut

La situation est d’autant plus effarante que dans tous nos pays européens, les inégalités ne cessent de progresser, les rémunérations des grands patrons continuent de créer des polémiques, et les profits des grandes entreprises continuent à battre des records. Bref, la situation de notre côté de l’Atlantique semble très proche de celle des Etats-Unis. Du coup, le débat devrait aller dans le même sens, d’autant plus que nos pays affrontent encore un taux de chômage considérable. Mais non. On peut imaginer que parce que nous n’avons pas encore atteint les extrêmes étasuniens, il n’y a toujours pas de vraie prise de conscience citoyenne pouvant déboucher sur une issue politique. Au contraire, la situation semble même se dégrader tant on constate l’évolution du débat public dans nos pays.

Mieux, après des années d’austérité, où les salaires minimums ont été mis sous pression, où les dépenses publiques, profitant au plus grand nombre, et où bien des impôts ont progressé, le débat sur la baisse des impôts des entreprises se poursuit. En France, cela est d’autant plus effarant que la majorité en place vient de les réduire de 50 milliards. Mais Pierre Gattaz n’hésite pas à réclamer 90 milliards de baisse de plus et une réduction de l’impôt sur les sociétés à 22%, contre 33%. Parallèlement, la Grande-Bretagne vient de faire savoir qu’elle envisageait une baisse de son impôt sur les sociétés à 15%, après plusieurs baisses, dans un geste destiné à rassurer les entreprises qui pourraient être troublées par le référendum du 23 juin, prélude à une sortie du pays de l’Union Européenne.


Quelle drôle d’époque vivons-nous, où ces grandes entreprises, qui n’ont jamais été aussi bien, parviennent à demander et obtenir toujours plus, aggravant les déséquilibres de nos sociétés, qui n’en ont pourtant pas besoin. Malheureusement, le climat actuel semble avoir effacé la possibilité d’un tel débat.

9 commentaires:

  1. Effarant ? NON ! Pas de surprise parce qu'il s'agit des effets de la concurrence libre et non faussée entre états et entreprises à qui fera le moins payer d'impôts aux sociétés. Quand l'Irlande a un IS à 12,5% il n'est pas surprenant que tôt ou tard un pays s'aligne vers le bas. Puis un autre, ainsi de suite, une logique sans fin.

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  2. Vous constatez enfin que votre "souverainisme" bisounours et pro-Brexitbéat aboutit à une surenchère de concurrence fiscale, ce que chaque exit renforcera.

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    1. C'est bien le manque de souveraineté et le dogme de "la concurrence libre et non faussée" qui pousse a une surenchère de concurrence fiscale!

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    2. Bien dit, ce sont les dogmes de la religion libérale (car dans ce cas il est en effet plus exacte de parler de "dogme" et de "religion" plutôt que de science économique) qui sont à l'origine de cette course à l’échalote dans laquelle nous serons tous perdants in-fine.

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  3. La suite du menu est alléchante, très loin de vos visions niaises en deçà du bout de votre nez, lisez ceci :

    https://medium.com/@theonlytoby/history-tells-us-what-will-happen-next-with-brexit-trump-a3fefd154714#.vj2ibsyba

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  4. Cela correspond dans l'UE et la zone euro a un système de vase communicant dont l'eau serai entrain de s'évaporer et chacun travaillerai, soit a diminuer les conduits, soit de diminuer la pente pour éviter que cela ne s’échappe chez le voisin!

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  5. "C'est bien le manque de souveraineté et le dogme de "la concurrence libre et non faussée" qui pousse a une surenchère de concurrence fiscale!"

    Les Bahamas, Hong Kong et bien d'autres paradis fiscaux sont dans l'UE ? Non !

    L'UE n'est pas plus incitatrice de dumping fiscal que si elle n'existait pas.

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    1. Vous avez raison sur un point, le problème majeur est la possibilité donnée aux capitaux de se promener librement sans aucun contrôle ou presque (possibilité au passage qu'on accorde pas en revanche aux êtres humains, signe révélateur d'un système où l'argent est plus important que les gens)

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    2. On ne peut guère empêcher les parasites fiscaux de laisser entrer chez eux les capitaux détournés à l'étranger, mais rien ne nous oblige à les laisser sortir de chez nous.

      On peut respecter la souveraineté des autres chez eux tout en exerçant pleinement la sienne chez soi.

      Ivan

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