Uber, Airbnb et d’autres
font l’admiration de certains, par leur croissance et leur modèle d’affaires, construit
sur l’exploitation d’actifs des particuliers. Mais derrière l’attrape-gogo
de l’économie dite collaborative, il
y a des sangsues addictives élevés par les marchés, qui savent parfaitement
jouer sur toutes les failles de nos réglementations pour passer outre toutes
les règles de la vie en société.
Payer le moins d’impôts et
donner le moins de droits sociaux
Mais il n’y a pas que dans
le domaine fiscale que ces
sangsues addictives se moquent du monde. On sait déjà qu’Uber exploite de
manière éhontée ses chauffeurs, au point que, même aux Etats-Unis, des actions
commencent à être entreprises. En France, l’entreprise
a récemment baissé autoritairement de 20% leur rémunération ! La
faillite d’un des acteurs de la livraison à domicile de repas, Take Eat Easy, lève
un voile sur les pratiques de ces entreprises qui ont trouvé le moyen de livrer
des repas sans cuisiniers ! Ceux qui livrent les repas préparés par
d’autres ne sont même pas employés mais des autoentrepreneurs aux droits
microscopiques. A
Londres, ce mois-ci des livreurs de Deliveroo se sont mis récemment en grève pour
dénoncer leur nouvelle condition misérable de rémunération.
Ce qui frappe finalement le
plus ici, c’est à quel point les Etats sont responsables et passifs.
Responsables car ils ont passé les lois qui permettent à la fois la désertion
fiscale, dans des proportions tellement fortes qu’il s’agit purement et
simplement d’un vol légal, mais aussi le contournement des droits sociaux, avec
ce
statut d’autoentrepreneur qui ne devrait pas pouvoir être utilisé par Uber ou
Deliveroo, d’autant
plus quand cela leur donne un avantage compétitif par rapport à des concurrents.
Mais le pire est que cela contribue à la déconstruction de notre modèle social
et à l’affaiblissement de notre Etat. C’est pourquoi il est effarant que nos
dirigeants soient si passifs à ce sujet, laissant
l’URSAAF en France et les cours de justice aux Etats-Unis le soin de remettre
en cause ces abus flagrants.
Même si cela peut être un
peu répétitif, il est essentiel de bien répéter tous les côtés obscurs du
modèle d’affaires de Uber, Airbnb ou Deliveroo. Leur
croissance et leur valorisation ne doivent pas faire oublier le caractère
destructeur, déloyal et antisocial de leur modèle.
"Ce qui frappe finalement le plus ici, c’est à quel point les Etats sont responsables et passifs."
RépondreSupprimerL'état francais surtout car aux US et en GB c'est en voie d'interdiction. En France on préfère se crêper le chignon avec le burkini, pays de cons, avec un bon paquet déjà sur ce blog, qui a les politocards qu'il mérite.
http://www.reuters.com/article/us-uber-drivers-lawsuit-idUSKCN10T2CK
https://www.theguardian.com/business/2016/aug/17/firms-giving-advice-on-aggressive-tax-avoidance-could-face-large-fines
C'est également vrai ailleurs, sur les deux dimensions. Les grandes multinationales US et GB échappent aussi largement aux impôts et sur le droit social, les remises en question, très limitées, ne viennent pas des politiques. Zéro partout malheureusement.
RépondreSupprimerEn GB, c'est le gouvernement May qui remet en cause l'évasion fiscale... Valls fait quoi ?
RépondreSupprimerChiffre d'affaires doit donner lieu à impôts et cotisations sociales sinon le système se grippe.
RépondreSupprimerTous les problèmes sont liés. Les primaires américaines et autres sources ont rappelés comment l'immigration à bas coût de main d'oeuvre était lié à la baisse du coût du travail. Comment les baisses fiscales des États néolibéraux autoritaires sous prétexte d'innovation pour les entreprises allaient toutes dans le même sens y compris la délocalisation, la désindustrialisation, le surboum du capital financier.
RépondreSupprimerDans les sociétés occidentales de l'hyper entreprise concurrentielle à la Uber, la concurrence des religions les plus dogmatiques et totalitaires en aspiration prend aussi son envol à partir d'une assimilation gaullienne et française de l'immigration qui a été évacuée par un multiculturalisme tout aussi hyper libéral que tout le reste.
La liberté de circulation absolue des personnes rimant avec la fluidité du capital. Le burkini est un élément d'un néolibéralisme européiste en début de décomposition!
Et si jamais les conservateurs britanniques cherchent à noyer le poisson du Brexit en le reculant indéfiniment. Il n'est pas dit que tous les Britanniques accepteront la négation du vote démocratique du peuple. Tout comme une Hillary si présidente ne saurait évacuer les aspects contestataires des primaires. Et, etc, etc.
Il faudra bien que cette galère libérale en mauvais état qui permet d'importer le salafisme presque partout sur la planète, ce qui est un poison fasse naufrage!