Le jour où je revenais sur
les dernières nouvelles des abus de la nouvelle économie, deux infos montraient que
les autorités peuvent les contester : aux Etats-Unis, un juge a
refusé l’accord à l’amiable passé entre Uber et ses chauffeurs sur la
contestation de leur statut de travailleur indépendant, et à Londres, l’entreprise
cherche à remettre en cause les nouvelles règles qui la concernent.
Refus de la concurrence
déloyale et du moins-disant social
Mais un juge a refusé
l’accord à l’amiable, arguant que « l’accord dans l’ensemble n’est pas juste,
adéquat et raisonnable », Uber ayant « un contrôle important sur la capacité d’un conducteur à accepter ou
rejeter une demande de course ». Outre-Manche, c’est l’organisme de
régulation des compagnies de transport à Londres qui perturbe les plans d’Uber. Il faut dire que les VTC y
sont bien plus nombreux que les taxis. De nouvelles règles ont été imposées aux
VTC : un test d’anglais, un
contrôle des modifications de l’application et l’ouverture d’un centre d’appel,
et d’autres sont encore au stade de propositions, qui réduiraient certains des
atouts de l’entreprise. La licorne a riposté sur deux fronts, en dépêchant sa flotte
d’avocats à Londres, mais en agissant également auprès de ses clients, par une
pétition.
Ce qui est intéressant,
c’est de constater que la contestation des modes de fonctionnement d’Uber &
co n’est pas isolée à la Hongrie, qui a bouté
l’entreprise hors du pays, mais a également lieu dans les temples de l’ultralibéralisme et du
laisser-faire, outre-Manche comme outre-Atlantique. Ceci montre que le modèle d’affaires de ces
entreprises est loin d’être anodin et pose des questions cruciales sur
l’organisation de nos sociétés. En revanche, il est malheureux de constater que
cette contestation vient plutôt de l’administration, chez nous comme ailleurs,
alors que leur importance justifierait sans aucun doute une prise de parole
plus politique, ce qui explique mes nombreux
papiers consacrés au sujet. Même l’Asie est assez timide, Uber ayant quitté la Chine
contre la prise de 20% dans le leader local.
Ce qui est frappant aussi,
c’est de constater le relatif laisser-faire de notre pays, pourtant toujours
présenté comme si résistant au changement, par rapport aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, face à des entreprises qui
bouleversent l’organisation de nos sociétés. Et si, contrairement aux fables
ultralibérales, la France manquait au contraire de résistance face à tous ces
changements ?
Je crois que l'idée selon laquelle les US sont le temple de l'ultralibéralisme et du laisser faire est un peu fausse. Au contraire, ils sont les premiers à s'inquiéter de la mondialisation, et ce n'est pas nouveau.
RépondreSupprimerLe mot liberal a un tout autre sens chez eux, plutot négatif car il renvoie à des valeurs d'anarchie, d'absence de loi que les américains répugnent. Un libéral chez eux, c'est un peu comme un soixante-huitard chez nous.
Je pense que la différence avec nous, elle est plus dans le rapport à l'argent.
Mais je suis bien d'accord : le fait que ces multinationales ne célèbrent plus leurs champions locaux de la nouvelle économie est un signe.
Sorry ... il faut lire "le fait que les états unis ne célèbrent plus"
RépondreSupprimer"En revanche, il est malheureux de constater que cette contestation vient plutôt de l’administration"
RépondreSupprimerDans la mesure où il y a des lois et règlements applicables, je vois pas bien pourquoi les politiciens devraient s'en mêler. C'est comme pour le burkini, des lois existent. Faudra arrêter un jour que les politiques fassent le buzz en permanence pour un oui ou un non pour laisser la justice faire son boulot correctement et sereinement.
La France est devenue sarkozyste dans la mesure où l'exécutif et politicards passent leur temps maintenant à commenter hystériquement tout et n'importe quoi qui relève des lois déjà existantes.
Le vrai scandale, ce sont les conditions de travail de l'administration judiciaire et son budget ridiculement petit, par rapport aux autres pays voisins, la rendant incapable d'exercer ses fonctions régaliennes permettant d'assurer le minimum nécessaire de sécurité juridique dans des délais raisonnables.
Chômage en France : record battu.
RépondreSupprimerChiffres de juillet 2016 : catégorie A, B, C, D, E :
6 513 900 inscrits à Pôle Emploi : record historique battu.
Variation sur un mois : + 0,2 %
Variation sur un an : + 1,5 %
http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/pi-mensuelle-kaarpfd3e0.pdf
Étonnant :
RépondreSupprimerhttps://fr.news.yahoo.com/fiscalit%C3%A9-tr%C3%A9sor-am%C3%A9ricain-hausse-contre-commmission-170141840--finance.html?nhp=1