Bien sûr, les nouvelles
technologies ont des vertus et ses entreprises emblématiques ont fait preuve de
créativité, apportant souvent de vrais services. Mais, comme
le montrent les vastes pertes de Tesla ou la
dernière levée de fond de Deliveroo, leur modèle d’affaires a bien des
côtés obscurs.
Exploiter, détruire et
rendre dépendant
Deliveroo,
le leader du marché de la livraison à domicile de plats de restaurants, a levé
275 millions, sans que l’on sache si l’entreprise gagne le moindre centime,
ce
qui semble, il est vrai, un détail pour toutes ces entreprises. Mais quand
on sait que l’entreprise a dépassé le cap du million de commandes en France en
mars, après avoir été lancé en Grande-Bretagne, on peut douter qu’elle
réalise un tel chiffre d’affaires.
Le
modèle d’affaire de cette entreprise est assez typique de cette nouvelle
économie, qui préfère se placer en intermédiaire tout puissant entre
producteurs et consommateurs, comme Uber, Trivago ou Airbnb,
gagnant un rapport de force fortement en sa faveur. Mais dans un premier temps,
il faut appâter les consommateurs en cassant les prix, pour
créer une forme de dépendance addictive.
En effet, nul doute qu’une
fois que son chiffre d’affaire aura décolé, Deliveroo
deviendra tout puissant vis-à-vis des 1000 restaurants (et plus alors) alors
recrutés, et pourra leur dicter des conditions plus favorables et ainsi
améliorer sa rentabilité. C’est exactement le principe d’Uber, qui propose
d’abord ses services à prix cassé, avant
de monter ses prix quand cela est le plus facile (jusqu’à des sommets effarants
au Réveillon), ou même de réduire
arbitrairement la rémunération de ses « chauffeurs » de 20% du jour
au lendemain. Le but de ces entreprises est simple : acquérir
une position dominante sur un marché qui comporte beaucoup de fournisseurs pour
rendre à la fois les consommateurs dépendants de leur offre et les fournisseurs
très dépendants de l’activité apportée, sans contre-pouvoirs.
Ainsi, ces
entreprises parviennent à créer une forme de quasi monopole de fait, qui peut
leur permettre de remonter les prix relativement aisément, la concurrence ayant
été liquidée. Et, parce qu’elles exploitent les produits ou les services
d’une multitude de fournisseurs, leur position dominante sur le marché leur
permet de les saigner sans qu’ils puissent se révolter. Les marchés financiers
les financent car ils savent que si ces sangsues addictives acquièrent la
position qu’elles souhaitent, alors, elles pourront devenir formidablement
profitables, ce
qui explique le grand écart entre leurs résultats financiers et les fonds
qu’elles lèvent. Mieux, les marchés jouent un rôle auto-réalisateur, car
plus ils les financent, plus elles peuvent croître, écraser la concurrence et
rendre dépendants les consommateurs.
Au passage, on oublie un peu
vite qu’elles détruisent ou exploitent une partie du tissu économique, comme
cela se passe pour les taxis. Et les clients préssurés par le système
économique actuel ne se rendent pas compte des conséquences de leurs choix
quand ils profitent des premières offres à prix cassés…
C'est simplement du parasitisme, cela ne crée rien d'autre que des lignes de code et "suce le sang" des hypnotisés!
RépondreSupprimerPour apporter de l'eau à votre moulin : Airbnb ne paye quasiment pas d'impôts en France http://www.leparisien.fr/economie/comment-fonctionne-la-combine-11-08-2016-6030923.php
RépondreSupprimerJe ne mettrai pas Tesla dans le même sac que les autres. C'est une entreprise authentiquement industrielle qui construit en ce moment une immense usine aux USA, et se vante de verser les meilleurs salaires de l'industrie automobile dans son pays.
RépondreSupprimerRien à voir avec Uber ou Airb'nb, donc.
Bien sûr on peut critiquer le choix de la propulsion tout-électrique sur batterie, qui n'est pas soutenable à long terme car l'électricité n'est pas une source d'énergie, et le lithium est une terre rare.
Mais l'entreprise essaye vraiment d'apporter quelque chose de nouveau et d'utile au consommateur. Récemment un américain a déclaré que sa Tesla lui avait sauvé la vie.
http://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0211193291710-la-model-x-de-tesla-a-sauve-une-vie-2019671.php
Cela soulève d'ailleurs des questions juridiques auxquelles les états n'avaient pas forcément envie de répondre aussi tôt :
A-t-on le droit de se laisser conduire complètement par sa voiture ? Pour l'instant la réponse est non, mais nous savons maintenant que cette interdiction ne pourra pas être respectée.
Et donc, pourquoi devrait-on avoir encore besoin d'un permis de conduire ?
Ivan
"l'électricité n'est pas une source d'énergie"
RépondreSupprimerLes énergies renouvelables qui en sont produisent de l'électricité. La techno actuelle est lithium, le futures techno seront autres.
@ Anonymes
RépondreSupprimerMerci. En effet, c’est un point que j’ai abordé plusieurs fois, mais qu’il convient de rappeler.
@ Ivan
C’est juste. Tesla est différent. Ils ont de vrais actifs. En revanche, on les compte dans les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) et leur business model a des points communs, entre la disruption du modèle d’affaires de ses concurrents, la valorisation délirante accordée par la bourse, le caractère de son patron, et le choix de chargeurs spécifiques, qui peut être un moyen de rendre ses consommateurs prisonniers…
Les parasites prolifèrent, ce n'est pas nouveau, depuis que les Etats ont renoncé à leur rôle régulateur, le général ne disait-il pas "la politique de la France, ne se fera pas à la corbeille de la bourse" et il avait raison...mais pour être autoritaire...il faut avoir de l'autorité...et la simple gestion des flux musulmans, montre que nos gouvernements ne savent plus donner que des coups de menton...Les jeunes générations étant persuadées que sous De Gaulle la messe était obligatoire, et que la police commettait des crimes à tous les coins de rue...(Je caricature, mais les réactions qu'on lit sur internet vont clairement dans ce sens là...)
RépondreSupprimer