mercredi 31 août 2016

Le traité transatlantique cède sous les évidences et la pression populaire

En ces temps parfois désolants, les bonnes nouvelles sont toujours bonnes à prendre. La prise de position concomitante en Allemagne, puis en France, contre le TAFTA, le traité transatlantique, peuvent représenter un heureux dénouement à cet accord défendant les intérêts des multinationales au mépris de la démocratie, même s’il conviendra d’être extrêmement méfiant dans les mois à venir.



Un moment protectionniste européen ?

Comme beaucoup d’autres, j’apporte ma petite contribution à la lutte contre ce funeste traité, et il semble que les efforts citoyens réunis finissent par faire réfléchir nos dirigeants. Le Figaro rapporte les réactions assez unanimes de ses lecteurs, qui ont su décrypter la propagande des partisans du laisser-passer, qui nous vendent des normes communes pouvant s’imposer mondialement, alors qu’il s’agit d’abandonner le contrôle de ce que nous consommons et permettre aux multinationales étasuniennes de nous vendre, le plus souvent sans information, des produits qui ne suivent pas nos normesLe vice-chancellier Allemand juge le traité déséquilibré en faveur de l’oncle Sam, quand notre secrétaire d’état au commerce a appelé à un arrêt des négociations dans le contexte actuel.


Il y a quelques mois, Paul Krugman avait vu un « moment protectionniste » dans l’évolution du débat public aux Etats-Unis, avec les discours de Bernie Sanders et Donald Trump et l’inflexion d’Hillary Clinton. Cette semaine pourrait-elle être l’équivalent pour nos pays d’Europe continentale ? En outre, le Brexit a également affaibli le camp libre-échangiste dans l’UE. Malgré tout, il convient d’être extrêmement prudent car les prises de position récentes de la France et de l’Allemagne pourraient être oubliées dans quelques mois, étant donné la longueur des négociations. Et la commission européenne, par la voix de la commissaire au commerce a fait savoir officiellement que les négociations sur le traité « ont été difficiles, bien sûr, nous le savions depuis le début, mais elles n’ont pas échoué ».


Bref, si ces déclarations représentent des victoires intéressantes, en revanche, nous n’avons pas gagné la guerre contre le TAFTA et il convient de rester mobiliser pour éviter le plus possible que nous ne finissions par devoir subir un accord dans quelques mois, après les échéances électorales…

10 commentaires:

  1. Même s'il convient d'être prudent on peut constater que la tendance n'est plus du tout au libre-échangisme dans la mesure où les problèmes de l'UE ne sont en rien résolus malgré un été calme. Les banques comme la Deutsche bank, toujours pas de gouvernement en Espagne, une crise politique qui s'annonce en sus des banques italiennes, et les séquences électorales en France puis Allemagne, le changement de paradigme en GB sous l'égide de Theresa May, premier ministre issu du votre pro-Brexit britannique. Et tout cela pour ne parler que de l'Europe de l'ouest ....en novembre l'élection présidentielle US sans le reste du monde.

    RépondreSupprimer
  2. Négociation "secrète" donc difficile de vérifier si: "calmer les agités avant les élections" n'en faisait pas parti!

    RépondreSupprimer
  3. ça fait 3 ans que le Tafta est lancé, tout était génial, et tout à coup, à la rentrée politique et au début des campagnes respectives, c'est un truc horrible !
    Quel hasard !
    Bouh les méchants américains, vivent les vrais héros de notre cher gouvernement, véritables défenseurs du bon peuple !

    Ils nous prennent vraiment pour des couillons.

    Ne vous en faites pas, la Commission continue les négos.
    Les politiques frenchies se donnent de l'air pour pouvoir faire les malins sur les plateaux télé.
    Et on verra ce qui se passera en 2017-2018, on risque de rigoler (ou pas).

    Lire le bon article suivant : http://transatlantique.blog.lemonde.fr/2016/08/30/pourquoi-la-france-veut-elle-maintenant-enterrer-le-tafta/

    ***Jacko***

    RépondreSupprimer
  4. Ne croyez-vous pas qu'il cède plutôt à l'approche d'élections en France et en Allemagne ,à des situations difficiles politiquement en Espagne et au Portugal??????

    RépondreSupprimer
  5. @ Tous

    Bien d'accord. Il faut se méfier

    RépondreSupprimer
  6. Moi, ce que je vois dans la réaction germano-française, c'est que, quand l'Allemagne dit "nein", nos politicards deviennent courageux en y ajoutant le "non" français. A contrario, quand l'Allemagne ne veut pas, nos mêmes politicards mettent les pouces, voire font du zèle pour devancer les volontés de nos alliés. Alors, si nous pouvons nous réjouir - en gardant les yeux et les oreilles bien ouverts - des prises de position contre le TAFTA, il n'y a franchement pas de quoi se réjouir d'être représentés-ées par les marionnettes, qui nous gouvernent. Le degré zéro de la politique, c'est maintenant.

    DemOs

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et il y a pire, c'est la raison pour laquelle les élites allemandes ont changé de position (même si cela peut être purement tactique)

      Elles se sont aperçues qu'elle ne disposaient plus d'un soutien suffisant chez les citoyens allemands sur ce projet de traité international pour l'imposer au peuple. Là où les politiciens français traitent la résistance des citoyens comme un problème de basse police.

      Ivan

      Supprimer
    2. @ Ivan

      Ou alors les allemands sont entrain de doucement faire comprendre aux US que la zone "europe" est sous leur domination à eux maintenant.

      Et que si ça leur va, la relation restera "amicale".

      Sinon demi-tour et bonjour Russie & Chine.

      ps : les anglais se sont barrés. Comme d'hab le Reich c'est pas trop leur truc. Surtout que ça finit jamais bien pour lui...

      Supprimer
    3. Bravo ,ajoutons à votre commentaire que ces marionnettes sont très bien rétribuées en regard de leur inutilité....Pour rester polis disons qu'elles sont un peu comme le gui par rapport au chêne

      Supprimer

  7. @ Démos & Ivan

    Interprétations intéressantes

    RépondreSupprimer