En ces temps parfois
désolants, les bonnes nouvelles sont toujours bonnes à prendre. La prise de
position concomitante en
Allemagne, puis en
France, contre le TAFTA, le
traité transatlantique, peuvent représenter un heureux dénouement à cet
accord défendant les intérêts des multinationales au mépris de la démocratie,
même
s’il conviendra d’être extrêmement méfiant dans les mois à venir.
Un moment protectionniste
européen ?
Il faut dire que les fables
ultralibérales résistent
mal à l’épreuve des faits. Les
pays asiatiques, les modèles du développement, se sont développées en restant
très protectionniste sur leur marché, comme même The Economist l’admet. La
bible des élites globalisées a récemment rapporté les « dégâts collatéraux » du
libre-échange, 44% des emplois indutriels perdus aux Etats-Unis depuis 1990
s’expliquant par les importations venues de Chine ou la pression mise sur les
salaires. Il faut dire que les
révélations du printemps dernier concernant les négociations du TAFTA ont
provoqué une recrudescence de l’opposition au traité de libre-échange
transatlantique, notamment en Europe. Même
The Economist note qu’il faudrait
démontrer que ses traités profitent à tous, et pas à quelques uns seulement.
Il y a quelques mois, Paul
Krugman avait vu un « moment
protectionniste » dans l’évolution du débat public aux Etats-Unis,
avec les discours de Bernie Sanders et Donald Trump et l’inflexion d’Hillary
Clinton. Cette semaine pourrait-elle être l’équivalent pour nos pays
d’Europe continentale ? En outre, le Brexit a également affaibli le camp
libre-échangiste dans l’UE. Malgré tout, il convient d’être extrêmement prudent
car les prises de position récentes de la France et de l’Allemagne pourraient
être oubliées dans quelques mois, étant donné la longueur des négociations. Et
la commission européenne, par la voix de la commissaire au commerce a fait
savoir officiellement que les négociations sur le traité « ont été difficiles, bien sûr, nous le savions depuis le début, mais
elles n’ont pas échoué ».
Bref, si ces déclarations
représentent des victoires intéressantes, en revanche, nous
n’avons pas gagné la guerre contre le TAFTA et il convient de rester mobiliser
pour éviter le plus possible que nous ne finissions par devoir subir un
accord dans quelques mois, après les échéances électorales…
Même s'il convient d'être prudent on peut constater que la tendance n'est plus du tout au libre-échangisme dans la mesure où les problèmes de l'UE ne sont en rien résolus malgré un été calme. Les banques comme la Deutsche bank, toujours pas de gouvernement en Espagne, une crise politique qui s'annonce en sus des banques italiennes, et les séquences électorales en France puis Allemagne, le changement de paradigme en GB sous l'égide de Theresa May, premier ministre issu du votre pro-Brexit britannique. Et tout cela pour ne parler que de l'Europe de l'ouest ....en novembre l'élection présidentielle US sans le reste du monde.
RépondreSupprimerNégociation "secrète" donc difficile de vérifier si: "calmer les agités avant les élections" n'en faisait pas parti!
RépondreSupprimerça fait 3 ans que le Tafta est lancé, tout était génial, et tout à coup, à la rentrée politique et au début des campagnes respectives, c'est un truc horrible !
RépondreSupprimerQuel hasard !
Bouh les méchants américains, vivent les vrais héros de notre cher gouvernement, véritables défenseurs du bon peuple !
Ils nous prennent vraiment pour des couillons.
Ne vous en faites pas, la Commission continue les négos.
Les politiques frenchies se donnent de l'air pour pouvoir faire les malins sur les plateaux télé.
Et on verra ce qui se passera en 2017-2018, on risque de rigoler (ou pas).
Lire le bon article suivant : http://transatlantique.blog.lemonde.fr/2016/08/30/pourquoi-la-france-veut-elle-maintenant-enterrer-le-tafta/
***Jacko***
Ne croyez-vous pas qu'il cède plutôt à l'approche d'élections en France et en Allemagne ,à des situations difficiles politiquement en Espagne et au Portugal??????
RépondreSupprimer@ Tous
RépondreSupprimerBien d'accord. Il faut se méfier
Moi, ce que je vois dans la réaction germano-française, c'est que, quand l'Allemagne dit "nein", nos politicards deviennent courageux en y ajoutant le "non" français. A contrario, quand l'Allemagne ne veut pas, nos mêmes politicards mettent les pouces, voire font du zèle pour devancer les volontés de nos alliés. Alors, si nous pouvons nous réjouir - en gardant les yeux et les oreilles bien ouverts - des prises de position contre le TAFTA, il n'y a franchement pas de quoi se réjouir d'être représentés-ées par les marionnettes, qui nous gouvernent. Le degré zéro de la politique, c'est maintenant.
RépondreSupprimerDemOs
Et il y a pire, c'est la raison pour laquelle les élites allemandes ont changé de position (même si cela peut être purement tactique)
SupprimerElles se sont aperçues qu'elle ne disposaient plus d'un soutien suffisant chez les citoyens allemands sur ce projet de traité international pour l'imposer au peuple. Là où les politiciens français traitent la résistance des citoyens comme un problème de basse police.
Ivan
@ Ivan
SupprimerOu alors les allemands sont entrain de doucement faire comprendre aux US que la zone "europe" est sous leur domination à eux maintenant.
Et que si ça leur va, la relation restera "amicale".
Sinon demi-tour et bonjour Russie & Chine.
ps : les anglais se sont barrés. Comme d'hab le Reich c'est pas trop leur truc. Surtout que ça finit jamais bien pour lui...
Bravo ,ajoutons à votre commentaire que ces marionnettes sont très bien rétribuées en regard de leur inutilité....Pour rester polis disons qu'elles sont un peu comme le gui par rapport au chêne
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RépondreSupprimer@ Démos & Ivan
Interprétations intéressantes