Il faut vraiment lire le bloc-note de Jean-Marie
Colombani dans Direct Matin. Il est réjouissant de voir
la bouillie informe d’arguments de l’ancien patron du Monde. Car cela en dit long sur l’impasse intellectuelle des
eurolibéraux, tout en révélant certains aspects de leur pensée.
Alerte démocratique ou
totalitaire ?
Mais cette argumentation est
sans doute trop subtile pour Colombani, qui ne dépasse pas le stade de dire
« le protectionnisme et le rejet de l’immigration, c’est méchant ».
Son monde est binaire : d’un côté les gentils, ouverts, qui laissent
passer les biens et les hommes, de l’autre, les méchants nationalistes, tous
ceux qui veulent limiter le laisser-passer, car toute limitation serait du
nationalisme qui mène inévitablement à la guerre. Ce gloubi-boulga révèle
l’extrême simplisme des arguments de Jean-Marie Colombani, qui n’est que la
réplique inversée du discours que tient le FN, finalement. Mais il y a
peut-être quelque chose de plus gênant que l’indigence argumentative extrême de
ce papier. Une petite musique dérangeante en ressort : l’assimilation de la
démocratie à une forme restrictive de politique.
Car ce qui dérange
Jean-Marie Colombani, en fait, c’est que le peuple (un peu sale, un peu bête
sans doute pour lui) puisse vouloir démocratiquement remettre en question les
politiques menées depuis des décennies, et qui lui font mal. Quelle prétention
de prétendre qu’il saurait faire la différence entre la raison et la
passion ! Au final, même s’il ne le fait pas directement ici, il prend le
chemin qui peut mener à une mise sous tutelle de nos démocraties. On pourrait
même dire qu’en défendant l’Union Européenne, il le fait directement puisque le
machin européen est une forme de camisole pour nos démocraties, comme ont pu le
constater les Grecs, avec l’abdication en rase campagne d’Alexis Tsipras, malgré
le soutien de son peuple dans les législatives, puis renouvellé dans un nouveau
vote à l’été suivant.
Pour qui passe le simple
rejet d’un texte aussi caricatural et mal argumenté, cela révèle le dogmatisme
et le manque de nuance de Colombani, qui n’est qu’un extrémiste comme un autre.
Car finalement, ceux qui refusent la moindre limitation à la circulation des
biens, des capitaux et des personnes ne sont-ils pas les répliques inversées,
aussi extrémistes que les dirigeants de l’Albanie ?
C'est quasiment perdre son temps de lire la prose des européistes, on la connait bien depuis 2005. ce qui est nouveau c'est qu'ils sont sur la défensive donc encore plus bêtes et méchants comme le proclamait autrefois un journal. Comme le dit Sapir et j'ai pu le constater auprès de militants socialistes l'Europe est une religion qui ne souffre pas de la moindre discussion ni remise en question.
RépondreSupprimerSapir le gourou qui critique les religions, comment dire...
SupprimerSi vous ne savez pas dire, ne dites rien !
Supprimer"Le protectionnisme est pourtant un des principaux facteurs du succès des pays asiatiques, comme les plus libéraux ont fini par le reconnaître."
RépondreSupprimerBen voyons, comme vous y allez... Ce que vous dites est loin de faire consensus chez les économistes, y compris non libéraux. Lisez ceci :
http://www.imf.org/external/french/np/blog/2016/090816f.htm
"Pour qui passe le simple rejet d’un texte aussi caricatural et mal argumenté, cela révèle le dogmatisme et le manque de nuance de Colombani, qui n’est qu’un extrémiste comme un autre."
Vous, c'est l'hôpital qui se moque de la charité, car vos arguments se résument à zéro et niveau extrémisme vous êtes mal placé pour en parler.
A l'anonyme de 9h28. Votre article est franchement risible et totalement déconnecté de la réalité. Le Japon, la Corée du Sud, l'Argentine, mènent ou ont mené une politique protectionniste qui leur a très bien réussit. Il est évident que ces pays réussissent bien mieux que les nations dont les frontières commerciales sont des passoires (la France par exemple). Au lieu de continuer à écrire des âneries, vous feriez mieux d'ouvrir les yeux...
SupprimerInversez les causes et les effets, les moyens et le but, permet toute les manipulations! Par exemple, l'économie est au service de "l'homme", la monnaie est au service de l'économie et l'on veut nous faire croire tout le contraire!
RépondreSupprimer@ Anonyme
RépondreSupprimerMême The Economist, l’avocat le plus déterminé du libre-échange, reconnaît que l’Asie est très protectionniste :
http://www.gaullistelibre.com/2013/07/quand-le-modele-asiatique-contredit-le.html
http://www.gaullistelibre.com/2016/02/du-riz-du-libre-echange-et-du-modele.html
http://www.gaullistelibre.com/2013/08/le-modele-de-developpement-asiatique.html
Et je laisse les lecteurs juges de qui est le plus extrémiste
"Et je laisse les lecteurs juges de qui est le plus extrémiste"
RépondreSupprimerVous savez très bien que le protectionnisme n'a rien à voir avec les progressions économiques de ces pays, mais tout à voir avec soit le prix de leur main d’œuvre et/ou leurs investissements massifs dans la technologie et l'innovation, ce que la France est infoutue désormais de faire en raison de la crétinerie profonde de son patronat digne du 19 ème siècle.
L'Argentine est toujours dans une situation apocalyptique, aucun protectionnisme n'a redressé ce pays.
Ce que vous dites est totalement mensonger. L'Argentine s'est redressée grace à une politique protectionniste, a vu son taux de croissance fortement augmenter et son chômage baisser. Le changement de gouvernement hostile à cette politique, va justement refaire plonger ce pays.
SupprimerL'Argentine s'est effectivement redressée par une politique protectionniste plus une dévaluation spectaculaire de sa monnaie de l'ordre de 90% nécessaire pour corriger les effets désastreux du taux de change fixe dollar/peso au cours des années 90 sous les mandats de Carlos Menem et avec un défaut sur sa dette, ce que la Grèce devrait faire pour s'en sortir.
SupprimerComparer l'Argentine des années 2000, forte exportatrice agricole et minière, dans un contexte de croissance mondiale avec la Grèce de 2016 dans une économie mondiale bien peu porteuse, c'est du très beau nawak. Bravo !
RépondreSupprimer@ Anonyme 22h01
RépondreSupprimerMême The Economist note que le protectionnisme a joué un rôle dans le développement de ces pays, rôle dans l’agriculture, mais aussi dans l’industrie, ce qui leur a permis d’éviter d’être les fétus de paille des marchés.
Sur l’Argentine, après 4 années de potions ultralibérales à partir de 98, elle s’est redressée entre autres par le protectionnisme, et les difficultés actuelles viennent de mauvaises décisions dans d’autres domaines.
Et en matière de « nawak », vos jugements lapidaires, jamais étayés sérieusement, sont pas mal.
"vos jugements lapidaires, jamais étayés sérieusement, sont pas mal."
RépondreSupprimerVous parlez de vous, je suppose... The Economist n'a aucune autorité en termes de recherche universitaire.
Votre protectionnisme est complètement bidon et ça fait l'unanimité chez les économistes, à part 2 ou 3 clowns comme Sapir néandertaliens qui ne représentent rien sur le plan de la recherche internationale.
Vous pouvez appliquer quelques zones de protectionnisme sur des secteurs étroits, surtout pour des pays peu développés, mais ca ne peut toucher qu'une part infime de l'économie des pays développés :
https://ecointerview.wordpress.com/2013/11/06/piketty-et-le-protectionnisme/
Le protectionnisme n'est pas une solution, vous arnaquez complètement les gens et vous même avec ce truc très secondaire.
The Economist est quand même une référence, d'autant plus qu'il s'agit d'un journal totalement hostile au protectionnisme, fondé par opposition à des lois protectionnistes au 19ème siècle. En tout cas, c'est mille fois plus sérieux qu'un anonyme obtus qui balance ses croyances le plus souvent sans le moindre fait pour étayer
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