Bien sûr, les taux bas ont bien des
avantages, dont celui de relancer l’économie, et finalement la réduction du coût de
l’argent pour tous. Mais alors
que les taux sont au plus bas depuis des décennies, on pourrait presque se
demander si les problèmes qu’ils posent ne pourraient pas finir, au final, par
dépasser tout
ce qu’ils ont pu apporter depuis quelques années.
Euphorisants monétaires
dangereux et inégalitaires ?
Mais après tout, par
leur contribution à la timide, imparfaite et insuffisante reprise économique,
on peut considérer que les politiques monétaires des banques centrales
bénéficient à tous, favorisant la création d’emplois et un léger mieux global.
En allant plus loin, on peut même dire que l’effondrement des taux est une
évolution sociale, puisque la chute du coût de l’argent pourrait en partie
redistribuer les cartes, en réduisant les revenus du capital, donnant une
bouffée d’air à ceux qui empruntent. Mais cette lecture est peut-être un peu
idyllique. Déjà, comme sous Alan Greenspan, les
banques centrales semblent être les otages des marchés, car, à force de pouvoir
les déstabiliser par leurs choix, ne finissent-elles pas par calquer pas leurs
politiques sur les désirs des marchés ?
C’est ce qui est troublant
avec les records boursiers qui
ont suivi les annonces de la Fed ces derniers jours. Plus globalement, certains s’interrogent sur
le bilan des politiques de la BCE, même s’il ne faut pas oublier qu’une banque
centrale ne peut pas tout quand des pays s’auto-infligent une austérité
dévastatrice depuis des années et ouvrent leurs frontières à tout ce qui vient
des autres pays. Au final, on peut se demander si ces politiques profitent vraiment
à la collectivité. D’abord, malgré l’effet sur les revenus du capital, je
serais curieux d’avoir une évaluation complète des bénéfices de
l’assouplissement monétaire. Cela ne profite-t-il pas aux actionnaires, en
finançant à bas coûts rachats d’action ou fusions et acquisitions
rémunératrices. Les principaux bénéficiaires ne sont-ils pas toujours les
même ?
En outre, difficile de ne
pas voir dans la période actuelle une nouvelle énorme bulle financière, dont
on peut déjà anticiper qu’elle finira comme les précédentes : un nouveau
krach. Tous les indicateurs traditionnels d’un krach se renforcent : profits
des multinationales, montant des fusions et acquisitions, inégaités, prix de
l’art, et on peut y ajouter les valorisations délirantes de la nouvelle
économie, dont
certaines dépassent de manière extravagante toute logique économique. Bref,
le léger mieux actuel devrait finir par une nouvelle crise et on sait déjà qui
paiera les pots cassés une nouvelle fois. Pire, ce léger mieux, ainsi que
d’autres raisons sur lesquelles je reviendrai, apporte de l’eau au moulin
ultralibéral, limitant
la remise en cause des politiques menées depuis pourtant bien trop longtemps.
Bien sûr, il reste difficile
de s’opposer aux politiques monétaires actuelles car, moins accommodantes, on
sait qui en pâtirait, mais finalement, en prenant un peu de recul, on
se demande si les bénéficiaires ne sont pas avant tout toujours les mêmes
et si les miettes laissées à la majorité des citoyens ne sont pas une façon
d’anesthésier quelque peu les velléités de changement.
A qui profite la politique monétaire de la BCE ? Romaric Godin a essayé de répondre à la question :
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/a-qui-le-qe-de-la-bce-a-t-il-le-plus-profite-602381.html
" Cela ne profite-t-il pas aux actionnaires, en finançant à bas coûts rachats d’action ou fusions et acquisitions rémunératrices. Les principaux bénéficiaires ne sont-ils pas toujours les même ?"
RépondreSupprimerLes bénéficiaires sont les états qui empruntent à pas cher et les actionnaires qui retireront leurs billes à temps, les autres actionnaires étant les perdants des fins de bulles.
"quand des pays s’auto-infligent une austérité dévastatrice depuis des années et ouvrent leurs frontières à tout ce qui vient des autres pays"
RépondreSupprimerFaudrait vous renseigner sur les mesures anti dumping prises par l'UE avant de raconter n'importe quoi, voilà la liste :
http://www.acte-international.com/index.php?page=veille_antidumping_UE
En quoi administrer les taux, autrement dit le cout de l'argent est une mesure libérale? Les libéraux ne pronent-ils pas de laisser le marché déterminer par l'offre et la demande le niveau des taux? N'ont-ils pas prévenus que le fait de déterminer arbitrairement les taux conduirait à un évitable réajustement, celui la même qui fait qu'on n'arrive plus à les remonter.
RépondreSupprimer"Les libéraux ne pronent-ils pas de laisser le marché déterminer par l'offre et la demande le niveau des taux?"
RépondreSupprimerQuels libéraux ? Friedman ne niait pas l'utilité d'une banque centrale pour modérer les marchés qui sont incapables de s'autoréguler tous seuls.
@ Moi
RépondreSupprimerMerci pour le lien
@ Anonymes
C’est vrai, les Etats en profitent actuellement, mais si cela finance une spéculation dont ils devront régler la note, comme en 2008-2009, alors il n’est pas sûr que les pertes ne dépassent pas les pertes
L’UE est sans doute la partie du monde la plus ouverte aux produits du reste du monde. L’Asie est beaucoup plus sélective, les Etats-Unis sensiblement aussi
sans trop développer, il faut reprendre la réalité d'un phénomène en commençant par son origine
RépondreSupprimer1° la BCE a fait comme les copines, elle a déversé des montagnes de fric pour dégripper le marché inter bancaire après crise. Ne pas oublier que c'est parce que les portefeuilles étaient bourrés de titres pourris. les banquiers qui se connaissent bien pour avoir développé les mêmes pratiques de voyous, ne se sont soudainement plus fait confiance..
si à cette observation dans le marigot, La BCE a donc décidé de fluidifier les banques en déversant des liquidités qui devaient permettre de relancer le système
2° pas de bol, le fric part à 95 % environ dans les placements du grand casino financier et 5 % dans l'économie réelle aux dernières mesures...Les liquidités sans destination se placent donc dans ce qui parait être le moins à risque au fur et à mesure que les valeurs des titres montent...montent..etc..
3° En réalité, il n'y a plus de marché. Nombre de valeurs se tiennent encore parce que leurs cours est soutenu par les promesses des banques centrales. Tous les financiers savent que les valeurs de titres sont souvent surcotés, que les états ne résolvent pas leurs problèmes de dettes, mais le pire est que les endettements privés s'accentuent aussi et de manière bien plus crue que l'endettement des états. les libéraux veulent voir les états gérés comme des groupes privés. ce qui est grotesque.. (ce seul point pourrait être développé...), mais bon, rien ne semble pouvoir arrêter la croyance au veau d'or en cours...
Le problème n'est donc plus tant l'endettement, mais la vision de la notion de risque par le système financier qui devient absolument acadabrantesque..
4° j'en arrive donc à l'affirmation qui veut que les taux bas profitent aux états.
Je ne suis pas sûr que cela soit si vrai que ça à terme. Pourquoi ?
- Si les états empruntent et que les investisseurs prêtent à taux bas, ce n'est pas par philantropie, c'est parce qu'ils considèrent que les états, dont ils voudraient la dissolution, sont encore une porte de sortie de leurs liquidités la moins à risque aujourd'hui..
- la BCE à mis en place des taux négatifs en cas de retour des liquidités qu'elle prête aux banques, la commission étant prise, les investisseurs sont gagnants de prêter à un état à taux bas, que de remettre au frais la liquidité dont elle ne sait que faire...
- et enfin, les placements à taux bas et à terme allongé, sont en train de faire fondre l'épargne du pékin de base à moyen terme. Les fonds d'épargne, d'assurances ne pourront plus assurer le rendement nécessaire pour tenir leurs engagements initiaux auprès de leur client...
Ma question est donc : à terme qui va dérouiller ?
réponse momentanée : tous les braves gens qui placent leurs économies dans le système...et les braves gens, sauf preuve du contraire, sont des parcelles individuelles d'état...
Il ne faut plus tout confondre, sous peine de s'égarer dans le diagnostic.
il y a l'économie réelle qui s'affaisse gentiment, et la finance qui ne sert plus à rien pour la première...Le seul point de démonstration pourrait être repris.
Les échanges de marchandises, de services est une chose, la finance mondiale en est une autre. La fabuleuse cavalerie financière, la pyramide de ponzi en cours, emportera tout le total, malgré des annonces surfaites de croissance...
Stan
@ Stan
RépondreSupprimer1- Bien d’accord pour dire que la BCE fait comme les autres, avec retard d’ailleurs
2- Tristement juste
3- Bis repetita
4- Assez juste également…
MArianne dénonce la manipulation publique actuelle qui est anti-constitutionnelle, sur des emprunts de guerre et de civilisation terribles qui ne tiennent pas qu'au massacre des Européens et des autres. Ce téléguidage contraire à nos droits, nos vies prélevées sans cesse, nos droits bafoués, nos souverainetés en danger, nos économies défaites, le monde qui tremble devant un Occident incompétent en matière de politique européenne et mondiale, dont on suppute que des infractions lourdes aux droits ont été faites pour que l'Europe se retrouve encore à la veille d'un massacre et de se pencher sur la carte pour trouver le lieu du prochain massacre à faire dans des pays pauvres, mis sous la coupelle des pays riches. Marianne en appelle à l'exemplarité en matière de justice, à pourchasser l'errement politique, afin que cessent les menaces en matière de survie globale, et de droit, puisqu'on a peur que l'esclavage redouble dans le monde, d'une ouverture de phénomènes concentrationnaires à nouveau, même en Europe.
RépondreSupprimerPetite entraide de crédit solidaire prouvé et témoigné. Avez vous des
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