Malgré bien des limites, il y a décidément des choses
intéressantes qui se passent dans le monde politique anglo-saxon. Alors que nos primaires ne
sont que la énième répétition des conflits artificiels d’ego du passé, après les suprises Sanders
et Trump outre-Atlantique, outre-Manche, après la révolution Corbyn
pour le parti travailliste, c’est au tour de Theresa May de
renouveller le parti conservateur.
Un point commun : la
redécouverte du peuple
Point commun à Sanders et
Corbyn : l’élite du parti les rejettent très majoritairement, mais ils ont conquis la base par
leurs propositions qui rompent avec l’ultralibéralisme, que ce soit sur le
salaire minimum, le service public ou le libre-échange. Bref, ce sont par des
propositions qui vont dans le sens des intérêts des classes populaires qu’ils
se sont imposés. Mais ce qui est intéressant, c’est que dans les pays
anglo-saxons, cette évolution touche aussi la droite. Donald Trump peut tenir un discours
que Paul Krugman soutient, même s’il faut reconnaître qu’il varie parfois beaucoup
sur les sujets économiques, ce qui amène à douter de ce qu’il ferait s’il était élu. Mais plus
récemment, c’est Theresa May, premier
ministre britannique, qui a apporté une forte inflexion au discours habituel du parti
conservateur.
Bien sûr, il faudra voir sur
pièce, dans un pays où les Tories
ont très fortement augmenté le coût de la fac, rendant les études supérieures
difficilement accessibles aux classes populaires. Mais Theresa May tient un
discours vraiment différent sur des questions fondamentales. D’abord, elle remet en cause le
laisser-faire sur le rachat d’entreprises britanniques par des étrangers. Ensuite, elle a fait de la
politique industrielle une de ses premières priorités, tournant le dos à l’héritage
de Margaret Thatcher, comme l’a noté Jacques Sapir. Mais elle se démarque
également sur l’éducation, en promouvant l’éducation publique
d’excellence, les « grammar school », dont est issue une grande
partie de son gouvernement, en lieu et place des écoles privées dont venaient une majeure partie
des équipes passées.
Ce faisant, on constate une certaine
reconnexion populaire des classes politiques anglo-saxonnes, gauche et droite
confondus.
Le mouvement est récent, mais il est frappant de voir le contraste avec notre
pays, où rien ne semble avoir changé depuis trop longtemps. Certes, pour
l’instant, ce ne sont que des mots, et beaucoup reste à démontrer, mais au
moins, le débat politique change.
Je reste très sceptique sur May comme sur Trump.
RépondreSupprimerJe note que l'activation du Brexit est toujours repoussée à plus tard (on parle maintenant de fin 2017), il est tout de même curieux que cela ne vous inquiète pas.
Les Anglais et les Américains choisissent la voie raisonnable, le peuple. Lorsque la situation sera intenable en France, ils serviront de repère. Ils nous donnent une bonne chance d'éviter la dictature de la gauche. Maintenant, nous sommes malheureusement arrimés à l'Allemagne qui pourrait rester très longtemps dans son conformisme.
RépondreSupprimerConcrètement, rien ne s'est passé aux US et en GB. Trump dit tout et son contraire, May est bien embarrassée avec le bébé Brexit dans les bras pour lequel elle n'était pas favorable et repousse autant que possible l'échéance.
RépondreSupprimerEn revanche, le blocage du TTIP et la condamnation d'Apple par l'UE, ca c'est concret et vous le passez sous silence, comme c'est étrange...
C est sans doute ce que veut nous faire croire! Ça a l air de marcher!
SupprimerVous sûr que Krugman soutient le discours de Trump ?
RépondreSupprimer"De l’autre côté, Trump – arf, laissez tomber. Il s’en prend aux réglementations du gouvernement de tout genre et l’on peut imaginer ce que ses amis de l’immobilier penseraient s’ils étaient forcés de se débarrasser du plomb qui demeure dans leurs immeubles."
http://www.rtbf.be/info/article/detail_l-egalite-des-chances-plombee-pour-les-afro-americains?id=9394949
@ Moi
RépondreSupprimerJe reste sceptique, comme le dit le papier.
@ Jard
En effet, c’est le point positif du débat public aux USA et en GB
@ Anonyme 10h38
C’est exactement ce que je dis : pour l’instant, ce sont surtout des mots. Sur le TTIP, j’ai fait un papier, et des tweets. Et sur Apple, j’ai déjà tweeté sur le sujet et prépare un papier pour lundi…
@ Anonyme 14h13
Ce n’est pas ce que j’ai dit. Il a fait un papier de blog disant que son discours économique avait parfois du sens