Décidément, Uber continue à
défier les règles du monde des affaires, en
affichant des pertes de 1,27 milliards de dollars au premier semestre 2016,
pour 2 milliards de chiffre d’affaires. En clair, l’entreprise dépense plus
de 3 milliards quand elle en gagne 2 ! Des chiffres extravagants qui en
disent long sur les
logiques à l’œuvre pour les modèles d’affaire des licornes…
Là où Uber passe, la
concurrence ne repousse pas
Car quand Uber sera seul,
alors, les
chauffeurs n’auront plus aucun moyen de pression contre leur seul pourvoyeur de
chiffre d’affaires et l’entreprise pourra leur imposer n’importe quelles
conditions. L’objectif est le même pour les consommateurs, qui
ne pourront pas faire autre chose qu’accepter les conditions léonines d’Uber
quand l’entreprise aura liquidé la concurrence. D’ailleurs, la licorne
californienne teste déjà ce modèle opératoire, avec
la baisse de 20% de la rémunération de ses chauffeurs, ou les
tarifs extravagants qu’elle impose au Réveillon. Malheureusement, cela sera
sans doute encore bien pire le jour où les indépendants et les concurrents de
Uber auront été poussés hors du marché du fait de son agressivité financière
extrême, illustrée par le montant totalement effarant de ses pertes.
Attirés
par les profits potentiels colossaux que devrait faire Uber quand il sera en
quasi monopole, les marchés patientent et financent des pertes extravagantes.
Ceux qui disparaissent ne disparaissent pas forcément du fait de leur
inefficacité, mais du fait de la concurrence profondément déloyale des stars de
la nouvelle économie. Et peu importe les dégâts qu’elles font. Aux
Etats-Unis, 22% de la population en vient à cumuler deux emplois ou plus pour
vivre, dont 31% peinent pourtant à joindre les deux bouts. Nous vivons une
drôle d’époque où sont loués des barbares sous stéroïdes financiers qui
détruisent les marchés où ils opèrent, amenant destruction et grande
régression sociale, tout en refusant
de contribuer à la société en utilisant toutes les grosses ficelles de la
désertion fiscale.
Merci
à Marianne de dénoncer l’arnaque de
cette « économie du partage », qui est en fait celle de sangsues
addictives, de coucous
à la recherche de rentes que nos
dirigeants laissent le plus souvent faire, d’autant
plus que les autorités européennes ont déjà annoncé qu’il est interdit de les
interdire…
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