Suite d’articles sur La
Crise de la culture, d’Hannah Arendt.
Fort logiquement, Hannah Ardent
entame ce chapitre avec Hérodote, le « père de l’Histoire », pour qui
la fonction de l’histoire est de « sauver
les actions humaines de la futilité qui vient de l’oubli ». Il s’agit
alors d’échapper à la mortalité, de ne plus « se mouvoir en ligne droite dans un univers ou tout, pour autant qu’il
se meut, se meut dans un ordre cyclique ». Le thème des récits
historiques devient donc des cas particuliers, des gestes singulières, qui
perturbent le cycle : « la
substance de l’histoire est constituée par ces interruptions autrement dit par
l’extraordinaire ». Pour
les mortels, réussir à imprimer leurs actes, leurs œuvres, dans la trame
de l’histoire est alors le moyen de pénétrer la mémoire humaine, Mnémosyne – la
mère de toutes les muse -, et donc d’accéder à l’immortalité.