Après
des jours de psychodrames suite au refus par la Wallonie de ratifier le CETA,
poussant à l’annulation de la venue du Premier ministre Canadien jeudi, un
accord a fini par être trouvé, qui
a permis la signature dès ce dimanche. Que penser du revirement de Paul
Magnette ?
A la fin,
les ultra-libéraux gagnent toujours ?
Ce qui est
cruel maintenant, c’est voir
Jean-Claude Juncker déclarer que le traité n’a pas changé, puisque les
précisions apportées à la demande des Wallons se trouvent dans une déclaration
séparée d’interprétation du traité. Et finalement, on
peut questionner l’importance des changements apportés. L’application plus
progressive n’est-elle pas un simple détail ? Les clauses de sauvegarde ne
représentent-elles pas une protection très hypothétique qui permet de faire
passer une nouvelle vague de dérégulation qui pèsera bien plus lourd. Et les
limitations mises au choix des membres du tribunal d’arbitrage ne
seront-t-elles pas uniquement cosmétique sachant que des fonctionnaires peuvent
être bien plus dogmatiquement favorables à leurs intérêts, comme on le voit
dans cette UE ?
Bref, au
final, Paul
Magnette n’est qu’un autre social-libéral, qui a juste mis un tout petit peu
d’eau alternative dans son soda ultralibéral, au point qu’on peut se
demander s’il n’était pas uniquement dans une posture destinée à le servir
politiquement. Les ultralibéraux et les actionnaires ont à nouveau la
partie : les tribunaux d’arbitrage sont une instance qui n’a pas sa place
dans une véritable démocratie. Et
pour qui sait que Philip Morris a pu poursuivre l’Australie en utilisant un
accord de libre-échange passé par ce pays avec Hong-Kong il est bien
évident que le
CETA pourra être utilisé par les multinationales étasuniennes, qui ont
souvent des filiales canadiennes, pour attaquer les Etats européens
signataires.
Malheureusement,
comme
on pouvait s’en douter, il n’y a absolument plus rien à attendre, pour ceux
qui en attendaient encore quoique ce soit, des socialistes ou
sociaux-démocrates, toujours prêts à rentrer dans le rang contre quelques
misérables concessions qui ne changent rien à la direction effarante prise par
cette globalisation marchande. C’est
la chance des Trump de ce monde…
@LH,
RépondreSupprimerComment juger de la compétence d'un homme sur un poste qu'il n'a pas occupé ? C'est de compétence politique dont il faut juger, non de compétence technique ou technicienne.
La technique est une forme vide tournant au profit de la technique elle-même (Anders, Ellul...). Les discours de Périclès au peuple d'Athènes (Cf. Thucydide) ne sont pas des litanies de mesures techniciennes. Périclès serait probablement appelé aujourd'hui "populiste", lui qui menait une politique favorable au peuple et à ses aspirations.
Les techniciens du champ social (économistes, sociologue...) échouent depuis 30 ans dans les grandes largeurs - sans jamais se remettre en cause d'ailleurs. Il est temps de revenir à de vrais Politiques, dont l'occupation première n'a jamais été de calculer un taux de rentabilité interne ou de viser le bon alinéa de l'article dans une note de synthèse.
Pour l'Europe et d'une manière générale, mieux vaut Trump que Clinton. En France, mieux vaut une souverainiste qu'un européiste libéral, mondialiste, dérégulateur, issu du PS, de l'UMP ou de l'UDI.
Le débat sur la compétence politique a été tranché (défini...) il y a bien longtemps par Platon dans la République, et une thèse en économie, en sociologie ou en droit, n'a jamais été le critère requis sur ce sujet. La politique s'étant retirée, il n'est resté que la "compétence" technicienne avec le résultat que l'on sait, que l'ont voit, là, devant nous. S'il y a une autre définition de la compétence requise pour diriger la Cité que celle de Platon, je veux bien qu'on m'indique un lien vers la définition en cause.
Mitterrand a été le dernier vrai politique des 30 dernières années, après, comme il l'a exprimé lui-même il me semble, c'est l'ère des managers publics.
Le rôle des médias, là encore, dans l'affaire Trump, est à étudier de près. Qui sont et où sont les pouvoirs et au service de qui ?
Cordialement.
Il n'y avait certes pas grand chose à attendre de sociaux démocrates belges (deux synonymes de la renonciation européistes en une seule dénomination). Maintenant, on peut considérer aussi que c'est une petite bataille de retardement qui annonce des affrontements de plus grande ampleur. Il faut espérer que d'autres parlements, et d'abord le nôtre (même si on connaît déjà le dénouement chez nous), se battront contre ce traité; d'ores et déjà on peut penser que la petite résistance des belges (enfin, des wallons, mais ce sont les derniers belges) rend moins plausible la capitulation sans combattre des autres.
RépondreSupprimerJe crains qu'il ne fasse s'y faire mais ce seront des populistes qui nous sortiront de l'ornière européenne. Du moins si l'on ne veut pas attendre encore des décennies et que notre pays tombe encore plus bas. D'ailleurs je vous invite à regarder l'entretien entre Jean-Luc Mélenchon et Chantal Mouffe, une politologie belge co-inspiratrice de Podemos avec l'argentin Ernesto Laclau. Elle souhaite inspirer ce dernier pour une réhabilitation du terme populiste en lui donnant un contenu plus de gauche, progressiste, moins réactionnaire que celui des droites. Cette entretien est disponible sur le site de JLM. Mélenchon étant donné son évolution en cours me parait susceptible de changer la donne politique.
RépondreSupprimer"au point qu’on peut se demander s’il n’était pas uniquement dans une posture destinée à le servir politiquement"
RépondreSupprimerben oui, avec une reddition aussi rapide.
Quant à ceux qui attendent quelque chose de Mélenchon, que dire...
Ce type est une caricature à lui tout seul.
Ah les tenants du système ont de beau jour devant eux.
Et en plus ils ont des clowns qui offrent le spectacle et qui doivent bien les faire marrer.
Le beurre, l'argent du beurre, le cul de la crémière ET le divertissement !
***Jacko***
Et qui va prendre l'initiative d'ordonner un soulèvement des peuples européens face à un système purement technocratique qui appauvrit les plus pauvres pour enrichir le plus riches?
RépondreSupprimerIl devient de plus en plus évident que seul un des 3 souverainistes qui brigue la Présidence en 2017 pourra nous sortir de l'impasse dans laquelle nous nous sommes mis, que ce soit avec l'OMC, la Cours de Justice Européenne, l'OTAN, les Tafta et autres traités commerciaux, l'euro, l'interdiction d'auto financement par la BdF, frontières européennes et autres obligations, etc, etc
RépondreSupprimerEspérons que ces 3 candidats ne se "partageront" pas les voix des souverainistes au point qu'aucun ne soit au final au second tour!
Le comportement de Paul Magnette, à défaut de remettre en cause la signature du CETA, aura au moins le mérite de mettre en évidence la soumission des différents gouvernements Européens face à ce traité et de faire plus du bruit sur le sujet.
RépondreSupprimerNDA et Henri Guaino pourront durant la campagne présidentielle, mettre en avant le laisser faire et le silence de Sarkozy et de Juppé sur ce CETA et en déduire qu’ils auront le même conformisme face au TAFTA.
Montebourg et l’aile gauche du PS pourront en faire de même face à Hollande et Valls pour la primaire PS.
En résumé, cet épisode du CETA, à au moins le mérite de réveiller un peu plus de citoyens endormis et va peut-être contribuer à faire un peu bouger les lignes pour l’élection présidentielle.
EB.
Voir l'article de J-C Werrebrouck
RépondreSupprimerhttp://www.lacrisedesannees2010.com/2016/10/candidats-a-l-election-presidentielle-saisir-les-premieres-cles-permetant-la-reconstruction-de-la-france.html
@ 1984
RépondreSupprimerMieux vaut Trump que Clinton ? Pas 100% sûr. Certes, il se dit protectionniste, mais il propose aussi de belles âneries économiques et son caractère est tout de même particulier… Même si Clinton, c’est plus de la même impasse, Trump n’est pas une alternative évidente. Au final, les médias l’ont sans doute aidé, y compris en étant totalement contre lui. Pas d’accord sur Mitterrand, une girouette égocentrique qui a sans doute été celui qui a fait le plus pour l’ultralibéralisme.
@ Anonyme
Il est vrai que cela laisse une petite fissure bienvenue dans cet édifice européen.
@ A-J H
L’objectif, c’est que nos idées gagnent, tout étant portées par une personnalité de valeur.
@ EB
C’est juste
"L’objectif, c’est que nos idées gagnent, tout en étant portées par une personnalité de valeur"
SupprimerLaurent, pourrais-tu être plus précis ? Quelle est donc cette "personnalité de valeur" ?
Au passage, Trump est une fumisterie sans nom !
C'est l'un des seuls candidats Républicains qui pouvait justement faire passer la Hillary tellement il est débile profond !
Est-ce que tu as seulement visionner l'un de ses débats ? c'est le degré 0 de la politique, ça ne fait même pas illusion comme pouvait bien le faire Obama.
Elle sera la présidente élue des USA la + haïe de tous les temps (bravo la cause des femmes, après la cause des blacks avec Obama, "la voix de son maître").
Franchement, j'aimerais vraiment pas être gringo en ce moment, c'est pitoyable. Ils sont en train de tout massacrer sans vergogne.
Un peu comme la folle du Poitou avec Sarko en 2007, version française et donc beaucoup plus "cheap", économique quoi. Le pire c'est qu'on lui prétend des envies de retour. Ils n'ont pas encore atteint le fond décidément.
Après, on peut faire toutes les + belles et fines analyses qui soient, si on passe à chaque fois à côté de l'essentiel (qui place les mecs qui peuvent parler en avant ?), les belle âmes seront encore là dans 10, 20, 30, 40 ans à cogiter et à se dire que les "belles" idées peuvent encore gagner...
Elles font partie du système qui les cajole, "vous êtes tellement belles, naïves, et faciles à acheter" :)
En plus maintenant, ils ont la gueule des beaux-gosses : Magnette, Trudeau, Tsipras, Obama, Macron, Cameron, Renzi...
***Jacko***
Trump quoi qu'il arrive sur son sort par le discours a plus fait sur la mise en causes du libre échangisme despotique que Magnette un social démocrate de plus néolibéralisé tel un robot fabriqué en série.
RépondreSupprimerMagnette est un social libéral multiculturaliste, un de ceux il a 45 ans d'âge qui a créé cette Europe liberticide en démocratie populaire et qui a rendu possible parmi des centaines d'autres élus belges irresponsables, la commune de Molenbeek qui a donné les attentats de Paris et Bruxelles.
Sanders, Trump ont démontrés le plus en 2016 avec la (contribution d'un Assange avec Wikileaks pour la contre propagande) malgré la machine de guerre médiatique en arrière de Clinton, la tromperie des accords d'extrême libéralisation de l'économie comme le CETA pour la régularité sociale des emplois et du jeu de l'inégalité sur les salaires qui en est fait.
Ce que les néolibéraux essaient de faire aussi consiste à mettre fin à l'histoire, de créer un monde à leur image qui serait durable où l'individu ne serait qu'un consommateur et un producteur formaté.
Mettre fin aux cours d'histoire proprement dit dans les écoles et collèges participe des moyens pour faire du marché et de la technique les seules voies du réel reléguant l'histoire aux séries et films de fictions, jeux vidéos. Ce qui est le spectacle et surtout un marché parmi des centaines d'autres.
J'estime pour ma part que les gouvernements européens (et même canadien), sont coupables de HAUTE TRAHISON à l'égard de leur pays pour signer et être favorables à un tel traité. Il est d'ailleurs fou de voir les canadiens qui se sont fait avoir avec l'Alena, récidiver dans une telle folie.
RépondreSupprimer@LH,
RépondreSupprimerJ'ai le sentiment que croyez au "pouvoir" de la science économique, à ses mots, ses constats, ses solutions, sa manière d'envisager le monde ; en tout état de cause, moi non !
Pour moi, cette "science" économique est le glossaire de l'idéologie libérale, laquelle est un bloc, et ne saurait se fracturer entre un bon libéralisme(politique, comme si la liberté n'avait pas existé avant le libéralisme : Cf. Quentin Skinner, par exemple) et un mauvaise qui serait économique dénoncé sous le terme de libéralisme économique ou néo-libéralisme. Il s'agit de la même chose, et cette chose à une langue, celle notamment de l'économie dite savante.
Le libéralisme politique n'a inventé ni l'égalité (ça se saurait) ni la liberté (ça se saurait également) !
Je ne crois pas à l'économie "savante", elle n'est pour moi et par essence que l'expression d'une idéologie, l'idéologie marchande.
L'économie n'est-elle pas cette science de la production ?
Je crois à l'économie hors du champs de sa spécialisation, cette "oikonomía" (l'administration de la maison) encore classée au sein de la philosophie.
Cordialement.
@ Jacko
RépondreSupprimerPas encore eu le temps de voir un débat. Il paraît que c’est navrant. Trump est en effet le candidat idéal pour Hillary…
@ Anonyme
Pas si sûr que Trump ait aidé les protectionnistes. S’il perd en dégradant ces idées, qui souffreront d’avoir été associées à une personne dont la rigueur intellectuelle et la réflexion ne sont pas les qualités premières, alors la critique du libre-échange peut y avoir perdue… N’est-il pas le meilleur ennemi des ultralibéraux ?
@ 1984
Il n’y a pas un pouvoir de la science économique, car c’est une science humaine, avec donc des différences de point de vue colossales. Il y a des penseurs qui démontent l’ultralibéralisme (voir mes comptes-rendus sur le sujet) :
http://www.gaullistelibre.com/2013/12/53-livres-pour-mieux-comprendre-la-crise.html