Cette
semaine, nous avons eu droit à deux statistiques cruciales pour mesurer le
bilan de François Hollande. Après un
chiffre du chômage comportant de bons éléments, celui de la
croissance a déçu. Mais en creusant, le
bilan reste clairement très négatif dans les deux domaines.
Croissance
molle et chômage de masse
D’abord, il
faut noter que, même en choisissant la lecture du gouvernement, les chiffres ne
sont pas riants : 90
000 chômeurs de moins depuis le début d’année, cela représente une baisse d’à
peine plus de 2%, un chiffre largement insuffisant, et qui ne compense pas
la forte hausse du mandat. En outre, comme
le montre bien l’article du Monde,
s’il y a une amélioration sur la catégorie A, le chômage monte encore sur
l’ensemble des trois catégories en
2016… Bref, le bilan de François Hollande en matière de chômage, c’est que cela
ne se dégrade plus, mais que nous restons dans une situation de chômage de
masse, que
même les manipulations de la majorité ne sont pas parvenues à camoufler…
En matière de
croissance, les deux derniers trimestres ont quelque peu douché les espoirs de
la majorité. Bien sûr, la croissance devrait afficher une très légère
accélération cette année, après celle de l’année dernière, mais les chiffres ne
sont guère enthousiasmants : le PIB a reculé de
0,1% au second trimestre et elle n’a progressé que de 0,2% au troisième
trimestre. La raison : la stagnation de la
consommation des ménages depuis six mois, même si leurs investissements
(immobiliers) progressent. En outre, alors que les entreprises avaient
sensiblement augmenté leurs investissements au tournant de l’année, celui-ci baisse de
0,3% depuis deux trimestres. A quoi bon baisser les taxes ?
D’ailleurs,
les mauvais chiffres du commerce extérieur (une contribution
négative de 0,5 points au troisième trimestre, avec des importations qui
progressent trois fois plus vites que les exportations), questionnent la
politique dite de compétitivité du gouvernement : à
quoi bon donner 50 milliards aux entreprises si c’est pour toujours avoir
une contribution négative du commerce extérieur ? Le troisième
trimestre a été sauvé par le traditionnel stockage de fin d’année, d’autant
plus fort qu’ils avaient beaucoup baissé au précédent trimestre. Mais au
global, le mieux reste très limité et ces chiffres continuent à démontrer que
les politiques suivies ne sont pas les bonnes depuis de trop nombreuses années.
Le bilan de
François Hollande, c’est donc une très forte hausse du chômage et, grâce à une
conjoncture très favorables, une stabilisation aux plus hauts de notre
histoire, et
50 milliards donnés aux entreprises, sans effet sur notre commerce et
l’investissement, tout semblant donc aller aux actionnaires.
La croissance ne va pas accélérer cette année car même l'INSEE ne prévoit plus que 1.3% (contre 1.2% en 2015) et il est bien possible, si le chiffre du dernier trimestre est mauvais, que nous soyons en dessous. En 2017, il faut s'attendre à passer sous la barre des 1% de croissance. Au final, la fameuse reprise n'aura même pas été illusoire (pour reprendre le terme que vous aviez utilisé).
RépondreSupprimerLe problème avec cet Union Européenne c'est que l'on ne sait plus qui sont les responsables d'une telle situation vue qu'il n'y a plus de limite dans l'interdépendance, a moins que la fautive soit cette interdépendance!
RépondreSupprimerAvec une monnaie surévaluée, cette situation est inévitable. Pour rétablir la compétitivité de la France par rapport à l'Allemagne, il faudrait une dévaluation d'au moins 25% (cf Sapir). Or l'euro est d'abord un système de changes fixes. Tant que nous y resterons, il n'y a pas d'espoir d'amélioration.
RépondreSupprimer@ Jacques
RépondreSupprimerBien d'accord, entre autre. On pourrait y ajouter une ouverture destructrice à tous les biens et capitaux et une fiscalité mal orientée (laissant échapper les multinationales, pas assez progressive, trop complexe et mal orientée globalement)
@ Anonyme
Oui !
@ Moi
Ou alors, de manière minime pour 2016. On verra pour 2017 : le rebond immobilier va aider.
S'il y a hausse des taux et début du tapering, il n'y aura pas de rebond immobilier.
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