Parfois,
l’actualité fait cruellement bien les choses. D’une part, nous apprenons cette
nouvelle consternante : un tiers des agriculteurs gagne moins de 350 euros
par mois (malheureusement, ce chiffre n’est pas une erreur). De l’autre, le débat sur le CETA, le
traité de libre-échange entre le Canada et les pays de l’UE fait rage, avec une mobilisation de nombreux
intellectuels.
Le libre
échange, c’est la misère pour les agriculteurs
Cette
situation totalement révoltante a une cause et une seule : l’abaissement
des frontières douanières pour les produits agricoles. Car quand on laisse
circuler les produits agricoles du monde entier sans droits de douanes ou
restrictions normatives, alors
les prix sont fixés par ces marchés exubérants et irrationnels et les
agriculteurs se retrouvent être la variable d’ajustement de leurs délires,
quand nos gouvernants les abandonnent à leur propre sort. Le plus triste
est que la PAC des débuts était justement un mécanisme qui permettait aux pays
européens de contrôler le destin de leur agriculture, et notamment du prix des
produits agricoles, avec notamment des prix planchers protecteurs. L’une des
rares bonnes initiatives du monstre institutionnel européen a été malheureusement
été démantelée.
Les
ayatollahs du laisser-faire ont gagné sur notre continent, alors
même que les pays asiatiques modèles du développement économique, Japon, Corée
ou Chine, se gardent de baisser leur garde sur l’agriculture, comme le montrait
The Economist récemment. Tokyo
protège ses agriculteurs des aléas du marché avec des droits de douane au-delà
de 300% (200% en Corée et même 74% en Inde), sans pour autant être des
autarcies ! Car quand on contrôle ce qui rentre dans le pays, on peut agir
sur le niveau des prix et éviter ce
scandale absolument révoltant de la condition de vie des agriculteurs
aujourd’hui. Malheureusement, nos politiques, de droite comme de gauche,
préfèrent écouter ceux qui ont intérêt au laisser-faire et oublient
complètement des paysans, abandonnés parfois à la misère.
Voilà
pourquoi, même
si le CETA, entre les pays européens et le Canada, peut sembler anodin, il
faut s’opposer à sa signature car ce serait un pas de plus dans la précarisation
des agriculteurs, qui
inquiètent également au Canada, tout
comme en Belgique. Merci
à la fondation Nicolas Hulot d’avoir lancé une pétition sur le sujet et aux
intellectuels qui nous alertent sur le sujet.
Bref, nous sommes parti d'un pays autosuffisant a un pays dépendant, a la merci des blocus!
RépondreSupprimerfaut quand même avouer que tous étaient pour maastricht ! la plupart s'imaginaient s'enrichir encore davantage , sans se poser de question si il y avaient ou non d'autres agriculteurs , et comment ils vivaient !
RépondreSupprimerTous ont été trahis , y compris les non agricoles , ceux des industries etc..etc..
quand au CETA , c'est le cheval de troie américain !
RépondreSupprimerCeux qui gagnent moins que le RSA sont éligibles au RSA, et il y a des agriculteurs qui sont au RSA, mais il ne faut pas que le conjoint ait un vrai travail et un vrai salaire, sinon aucun des deux n'a droit au RSA.
RépondreSupprimerIvan
CETA, TAFTA, à croire que nos gouvernements cherchent délibérément à TUER l'agriculture française et à rendre notre pays dépendant alimentairement d'une autre puissance. Suivez mon regard...
RépondreSupprimerHerblay qui veut défendre les agriculteurs en leur interdisant les OGM, mouarf !
RépondreSupprimerhttp://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/la_crise_no35.pdf
"OGM : une technologie relativement limitée en réalité, qui sert essentiellement à produire des variétés résistantes à certains herbicides (le glyphosate par exemple) ou à certains ravageurs (la pyrale du maïs, par exemple).
SupprimerLe problème de ces caractères monogéniques c'est qu'ils confèrent un avantage peu durable sur l'environnement : les mauvaises herbes finissent toujours par devenir elles aussi résistantes à l'herbicide, et les ravageurs contournent rapidement les résistances monogéniques (souvent en moins de 5 ans).
En plus ces caractères n'ont pas nécessairement besoin de la technologie OGM pour être obtenus (certains oui, d'autres non), il existe d'autres voies de sélection/fixation, légales en France.
Il s'agit donc d'une technologie de court terme, rien de plus. Et le "gène de résistance à la sécheresse" ça n'existe pas ! En fait la voie OGM n'a aucun intérêt dans l'amélioration des caractères agronomiques, elle ne permet que de travailler sur des choses extrêmement simples. "
commentaires de http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/10/nord-stream-ii-sur-les-rails.html