Cette semaine
a été encore une fois complètement
désespérante politiquement. La majorité au pouvoir et les primaires des
Républicains nous ont encore infligé un spectacle affligeant entre
un débat qui préfère les postures qui suivent le vent au fond et l’excès
de communication du président.
Communication
plutôt réflexion
Le
débat de jeudi soir n’a pas été plus réjouissant. Centré
sur l’économie, les candidats se sont battus sur des détails, s’alignant très
largement sur l’agenda du Medef : baisse drastique des dépenses
publiques, baisse des cotisations sociales et des impôts, remise en cause des
35 heures. La
palme revient à NKM, qui veut enterrer le principe de progressivité de l’impôt
avec un taux unique d’Impôt sur le revenu, à peine tempéré par un revenu de
base. Elle semble même vouloir enterrer le CDI et les droits des travailleurs,
sur l’autel d’une modernité fantasmée, fermant complètement les yeux sur la
violence des rapports de force que ces choix provoquent, toujours au détriment
des plus faibles. Le libre-échange et la monnaie unique ont à peine été
effleuré alors que le débat devait être sur l’économie.
Après avoir
fait assaut de libéralisme austéritaire, le débat s’est conclu sur un volet
sécuritaire très convenu. Mais ce qui frappe finalement, c’est que les
différences étaient très limitées (même
si Frédéric Poisson s’est un peu distingué sur la construction européenne,
tout en prônant une constitutionnalisation de l’interdiction des déficits pourtant
dans la droite ligne des traités). En fait, chacun jouait, souvent
maladroitement, un rôle taillé par des communiquants de pacotille, tant les
histoires racontées étaient extravagantes. La palme à Bruno Le Maire, l’énarque
techno, ancien dircab et ministre qui veut être le porte-drapeau du renouveau.
Copé cherchait à faire à Sarkozy ce que ce dernier avait fait à Chirac, mais il
n’est pas le seul sur le terrain, et son discours était trop égocentrique et
grossier.
Fillon tourne
définitivement le dos au séguinisme en tenant l’exact discours de ceux
auxquels son mentor pensait sans doute quand il dénonçait le « Munich social ».
Juppé était très creux, tenant un discours très consensuel et calibré, mais
assez superficiel, en pleine balladurisation. Sarkozy, assez nerveux, s’en est
tenu à son nouveau créneau d’être le porte-parole de la majorité silencieuse,
une droite à peine moins décomplexée que Copé, plus grave, par la grâce de son
expérience à l’Elysée. Pas grand chose ne ressort de cette bouillie de la
« droite la plus bête », pour
reprendre le mot de Paul Krugman qui dénonçait alors la politique de Hollande.
Les primaires de la droite et du centre, ce
sont sept nuances de la même impasse dans laquelle nos dirigeants ont mis le
pays depuis 30 ans.
Ce qui est
frappant, c’est de voir des hommes politiques qui consacrent toute leur énergie
à communiquer, d’une manière aussi gauche et grossière, oubliant que la
communication doit se baser sur du fond, et réduisant la politique à un jeu de
mauvais acteurs égocentriques et inconséquents, alors
que les pays anglo-saxons nous montrent que le débat public peut être tellement
plus riche sur le fond.
Bref, cela donne l'impression que c'est la commission de Bruxelles qui va voter à notre place et choisira le préfet a mettre à notre tête!
RépondreSupprimerDans la mesure où le personnel politique français et l'encadrement des entreprises privées françaises est nul, il n'y a pas de mystère, c'est voué à l'effondrement. Je ne peux que conseiller une chose à un francais jeune diplômé, c'est de travailler hors de France qui est devenue un pays pourri par des connards au pouvoir, privé et public.
RépondreSupprimerDécidément nous avons à faire à la droite la plus bête du monde, elle devrait voir ce qui se passe au Royaume-Uni sous l'égide du Premier conservateur Theresa May. Notamment ce crétin de Fillon passé en 20 ans du séguinisme à l'ultralibéralisme. Aussi ce jeune-vieux Bruno Le Maire.
RépondreSupprimerFace aux propositions des candidats 6 LR, qui vont aggraver les inégalités, le chômage, la précarité et la pauvreté, JF Poisson a une carte à jouer dans cette primaire et concentrer les votes de ceux qui à droite et à gauche ne veulent pas de cette mondialisation inhumaine.
RépondreSupprimerJe voudrais ajouter aux 2 derniers billets de Laurent Herblay, que le programme notamment de Juppé et Sarkozy figure une baisse des cotisations patronales sans contreparties; pour les entreprises qui ont déjà des marges très importantes, comme la grande distribution; pour celles qui redistribuent déjà une part importante de leurs bénéfices à leurs actionnaire; pour celles qui licencient et délocalisent dans les pays à bas coûts alors qu’elles font des bénéfices. Cela change du programme de NDA, qui propose des malus fiscaux pour les entreprises qui licencient et délocalisent et de diviser par 2 les charges, pour les bénéfices réinvesties sur le sol Français.
J'espère et je crois et aussi que NDA peut être la surprise de l’élection 2017, bousculer Juppé ou Sarkozy et faire en sorte que le candidat LR ne soit pas au 2ème tour; voir lui-même être présent 2ième tour.
EB.
Tout à fait pour NDA, il a un boulevard devant lui si il fait cependant attention quand même à ne pas s'autocréer un plafond de verre en fréquentant par exemple les furieux de la manif pour tous.... La deuxième surprise sera pour moi Melenchon qui n’hésite maintenant plus a parler de protectionnisme ou de sortie de l'UE et qui est plus réaliste et beaucoup moins gauchiste sur l'immigration. Qui vivra verra mais si ces deux là et quelques autres pouvaient faire monter un minimum le niveau du débat ce serait déjà pas mal!
Supprimerbonne continuation!
RépondreSupprimer