Qu’aurait
dit François Hollande, dans l’opposition, si Nicolas Sarkozy avait pris de
telles mesures à la fin de son mandat ? En quelques mois, il
a donné un véritable jackpot aux banques avec la loi Sapin 2, après avoir
confié la rente de deux aéroports à des intérêts privés, sachant que,
comble de l’aveuglement et du dogmatisme, la
commission européenne fait pression pour libéraliser nos barrages !
Déconstruction
des services publics
Après
la scandaleuse vente de l’aéroport de Toulouse à des intérêts Chinois,
étonnamment intéressés par cette localisation, à proximité du bijou industriel
qu’est Airbus, le
gouvernement vient d’annoncer la vente des aéroports de Nice et Lyon, le
premier à des intérêts Italiens et EDF, le second au Crédit Agricole et Vinci,
le
très profitable exploitant d’autoroutes. Encore plus effarant, la
commission européenne a mis en démeure notre pays de libéraliser nos barrages !
Quoi de plus ridicule et dogmatique que de libéraliser de telles installations,
payées par l’Etat et qui sont pleinement du ressort du service public. On peut
aussi y voir la
main très intéressée des intérêts privés qui veulent les exploiter.
En matière de
défense des intérêts privés, le moins que l’on puisse dire, c’est que la
majorité socialiste a été soucieuse de ceux des banques. La
France avait déjà freiné les dérisoires initiatives de régulation poussées au
niveau européen, dont il est évident qu’elles n’étaient pas déjà extrêmement
sévères. Et dans la dernière ligne droite, Michel Sapin a accordé quelques
petites douceurs aux banquiers, avec, d’abord, des
entraves à l’utilisation des chèques pour pousser à l’utilisation de cartes
bleues rémunératrices pour les banques quand les chèques leur coûtent de
l’argent. Et la
loi Sapin 2, au nom de la protection contre les crises, fait passer les droits
de la finance avant ceux des épargnants.
Les pseudo
héritiers de Jaurès sont aujourd’hui des défenseurs consciencieux et de plus en
plus assumés des intérêts du capital, Hollande
étant paradoxalement allé au moins aussi loin que Sarkozy avant lui. Mais
il n’y a rien à espérer non plus d’une
droite qui semble décidée à aller encore plus loin dans cette direction si
jamais elle revenait au pouvoir, dans un unanimisme désolant.
Outre les pressions de la Commission européenne, les normes venues du monde anglo-saxon à travers des applications type Nouvelle Gestion Publique (NGP), la financiarisation du monde du travail etc...Je pense aussi que le discours tenu par certains de nos politiques, de façon feutrée (quoique de moins en moins), mais aussi tenu par la population qui traite les fonctionnaires de fainéants, qui trouve anormal l'emploi à vie. Mais qui dès qu'il y a un problème (pas d'instit' remplacés dans les écoles, moins de policiers dans les rues, santé publique dégradée etc...), politiques et citoyens se demandant : mais que fait l’État ? Eh bien...cet état d'esprit, ce discours que l'on entend depuis très longtemps a permis de refourguer discrètement, lentement et gentiment la fonction publique au secteur privé. Pourtant nous avons sous les yeux un exemple désastreux avec l'Angleterre. Bah non...eh bien...quand la sécu' sera entièrement privatisée et que les gens devront passer par le secteur privé, quand l'école publique sera réduite à trois rien comme aux USA, quand il faudra passer par le secteur privé pour être sûr d’être soigné (pas mieux soigné mais soigné tout court) etc...il ne leur restera que leurs yeux pour pleurer. Cela ne signifie pas qu'il faut tout laisser en plan et ne pas réformer mais attention ! posons-nous les bonnes questions et la première: que souhaitons-nous garder dans le giron de l’État et quelles ressources voulons-nous y mettre ?
RépondreSupprimerBonne journée
Sylvie
Quand on veut expulser un propriétaire de sa maison, on lui coupe l'eau, le gaz, l'électricité etc..., on lui dégrade porte et fenêtre, casse les carreaux, on éloigne toute les aides qu'il pourrait avoir, c'est l'image de ce que subit la France!
RépondreSupprimerEt un des aspects du problème, c'est que l'on ne demande pas l'avis aux concitoyens sur ce bradage des services publics. Leurs périmètres devrait être soumis au peuple, par referendum notamment.
RépondreSupprimerL'aéroport de Toulouse n'a pas été vendu. Le bâtiment, les infrastructures, l'emprise foncière restent la propriété de l'état.
RépondreSupprimerL'ouverture à la concurrence concerne la société de gestion et d'exploitation de l'aéroport.
Cette société de gestion doit respecter un cahier des charges (ou convention) fixé par l'état, qui définit ce que doit être le service public.
La société de gestion n'est donc pas là pour dire ce que doit être le service public. Elle est là pour le réaliser.
La question est de savoir si une société de gestion majoritairement détenue par des fonds publics est ou non plus compétente qu'une société de gestion majoritairement détenue par des fonds privés pour réaliser cette mission de service public, dans l'intérêt des contribuables.
Ca se discute.
EDF partie prenante dans l'aéroport de Nice pendant que ses barrages sont bradés. Y'a un truc ou bien ?
RépondreSupprimerEt oui, les voleurs demandent rarement l'avis des victimes. Il est peut être temps de se réveiller. Pourquoi y a t'il autant de repris de justice chez les politocards?
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RépondreSupprimer@ Sylvie
Heureusement, pour le moment, nous allons un peu moins loin que d’autres… Malheureusement, le frein n’est toujours pas mis…
@ André
C’est juste
@ Anonyme
C’est ridicule et sans doute inefficace ce mélange de responsabilités, entre public et privé (cf ERDF et EDF). Et pour moi, service public = entreprise publique
Les exemples de partenariat réussi entre privé et publics sont pourtant nombreux. Par exemple dans l'éducation. Les écoles privées sous contrat fonctionnent mieux avec moins de moyens. La contribution des familles n'est pas si élevée que cela dans l'absolu, et totalement symbolique au regard du cout réel d'une année de scolarité.
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