Cela
fait depuis 1999 qu’Ankara négocie son entrée dans l’Union Européenne.
Cette mauvaise comédie dure donc depuis pas moins de 17 ans. Mauvaise comédie
car cette
intégration serait triplement effarante. D’abord, la
Turquie n’est pas un pays européen : si Ankara peut faire partie de
l’UE, jusqu’où pourrait donc aller cette monstrueuse construction ?
Ensuite, les
peuples européens n’en veulent pas (plus de 80% des Français il y a peu) :
le moindre souci de la démocratie devrait mettre fin à ses discussions qui
n’ont que trop duré. Enfin, l’intégration
de ce pays de 70 millions d’habitants déstabiliserait l’ensemble du continent,
d’un point de vue économique, comme migratoire, avec d’immenses nouvelles
frontières…
Le plus effarant est que la
tournure de plus en plus autoritaire, et l’éloignement des valeurs que l’UE dit
vouloir promouvoir devraient enfin mettre une fin à ces négociations.
Pourtant, pas
plus tard qu’en juillet, la commission a ouvert de nouveaux chapitres.
Comment l’UE peut-elle poursuivre les négociations avec un
pays qui emprisonne les journalistes ? Bien sûr, certains
originaux, comme The Economist,
défendent la poursuite des discussions malgré les dérives du régime d’Erdogan,
mais chaque jour qui passe renforce les raisons de mettre fin à cette
discussion qui n’aurait jamais du démarrer.
Sans entrer dans les détails très technico-techniques, seul un referundum organisé dans chaque EM (Angleterre incluse tant que les mécanismes de sortie de l'UE ne seront pas mis en oeuvre) ou une alliance de certains gouvernements européens menant le coup de poing avec la Commission européenne ou l'arrivée à la tête d'une majorité d'EM de gouvernements eurosceptiques voire europhobes pourrait stopper la mécanique d'intégration de la Turquie. Bien que des questions telles que les droits de l'homme, la peine de mort, le niveau de corruption, le niveau d'accomplissement de l'Etat etc...entrent en ligne de compte dans l'adhésion et l'intégration d'un nouvel EM, les premières fondations et bâtiments à être coulés, construits puis sont consolidés sont l'union douanière, la convergence de la politique économique et la pratique du commerce international. Or, sur ce plan la Turquie est très bien intégrée au système de l'UE. Elle bénéficie de facilitations douanières, d'articles, de règlements qui la privilégier par rapport un état tiers dans ses relations économiques, commerciales et douanières de l'UE. Pour cela,il suffit de consulter et suivre les directives, règlements pris par la Commission sur ces trois grands pôles. Bien que l'Angleterre doit sortir prochainement de l'UE, elle a beaucoup appuyé l'intégration de la Turquie car l'Angleterre a toujours vu l'UE plus comme une grande zone de libre-échange, une union douanière étoffée qu'autre chose. Donc même si elle sort de l'Europe, elle continuera à avoir ses entrées dans l'UE et continuera à appuyer l'entrée de la Turquie pour les besoins de son économie.
RépondreSupprimerAlors l'Angleterre ne pourra pas tout à elle seule. Mais l'UE est déjà extrêmement engagée avec la Turquie.
Bon WE
Sylvie
Sylvie,
Supprimer(Laurent aussi, notre hôte),
D'accord avec votre analyse. Travaillant dans le secteur du commerce international (notamment échanges commerciaux avec la Turquie), l'intégration dans l'UE passe en effet avant tout par les trois secteurs que sont l'économie de marché, les standards du commerce international et l'union douanière. La politique douanière et commerciale est du domaine exclusif de l'UE. Donc la question n'est pas de savoir si la Turquie est en Europe ou non, si sa culture est européenne. Par ailleurs, les questions des droits de l'Homme ou la peine de mort restent les derniers points à conclure. Le chantier est vaste mais pas insurmontable. La Turquie est parfaitement intégrée aux standards douaniers, commerciaux et économiques de l'UE.
Mymy
PS: Cher Laurent, je lis régulièrement votre blog. Je ne partage pas toujours vos analyses mais comme il sonne assez différemment de tout ce que l'on peut lire actuellement, cela fait du bien !
Merci. L'économie n'est pas la priorité pour moi. Ce n'est qu'un moyen. En simplifiant, à trop vouloir étreindre, on étreint mal. Il y a aussi un problème géopolitique, tant vis-à-vis des USA, que des équilibres internes actuels. Trop de différences pour une union aussi proche à mon sens.
Supprimer"la Turquie n’est pas un pays européen"
RépondreSupprimerEh si... une partie du territoire turc se trouve en Europe du côté grec et de Chypre.
A l'époque de François 1er, la Turquie était le principal partenaire de la France :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_franco-ottomane
@Anonyme27 novembre 2016 à 12:41
SupprimerVous optez pour une définition géographique de l'Europe (qui peut même être discutée d'ailleurs), alors que celle-ci se définit par sa culture. Ce qui fait que nous sommes européens ce n'est pas que l'ont trouve des mélèzes en France et en Pologne. La civilisation européenne a partie liée au christianisme, à Rome et à la Grèce. Je ne vois pas à quel moment la Turquie relève de ces stratifications qui persistent au sein de la culture européenne et semblent la définir.
Il s'en suit que la Turquie n'est pas un pays européen. Est-ce que le Brésil, mieux encore l'Amérique du sud, c'est l'Europe ou la France, parce qu'il y a la Guyanne ?
De surcroît la situation de notre pays n'est pas vraiment celle du 16ème siècle. La Turquie n'a jamais été qu'un allié de circonstance.
En tout état de cause il faut rapidement nous libérer de l'UE, comme de l'OTAN, du Conseil de l'Europe. Dans les délais les plus brefs.
La Turquie est un beau pays, une grande culture, mais ce n'est pas l'Europe.
Cordialement.
"La civilisation européenne a partie liée au christianisme, à Rome et à la Grèce. Je ne vois pas à quel moment la Turquie relève de ces stratifications qui persistent au sein de la culture européenne et semblent la définir."
RépondreSupprimerL'empire byzantin, début de la chrétienté, était en Turquie dont une grande partie a fait partie de la Grèce puis de la Rome antiques, en témoignent tous les monuments grecs, romains et byzantins en Turquie. Donc la Turquie a partie liée avec Rome, la Grèce et le christianisme depuis des siècles.
Rejeter la Turquie hors de l'UE, c'est favoriser le nationalisme et le réactionnisme dictatorial d'Erdogan.
Vous avez des lacunes colossales en histoire...
@Anonyme27 novembre 2016 à 15:45
SupprimerVous dites :
"L'empire byzantin, début de la chrétienté, était en Turquie dont une grande partie a fait partie de la Grèce puis de la Rome antiques, en témoignent tous les monuments grecs, romains et byzantins en Turquie. Donc la Turquie a partie liée avec Rome, la Grèce et le christianisme depuis des siècles."
Vous ne comprenez manifestement pas ce que je dis et il se confirme que vous avez une conception strictement géographique de l'Europe.
Oui, l'empire Byzantin, l'empire d'orient, a vu passer la culture grecque, Rome, le christianisme. Mais cela ne change rien à ce que je dis. Tout cela n'est pas finalement et pour l'essentiel une question de géographie.
Je remets donc ma phrase :
"La civilisation européenne a partie liée au christianisme, à Rome et à la Grèce. Je ne vois pas à quel moment la Turquie relève de ces stratifications qui persistent au sein de la culture européenne et semblent la définir."
Quels sont ces lieux en 2017 ou persiste la triple stratification culturelle Grèce, Rome, Christianisme ?
L'Europe c'est une culture.
Pour reprendre votre dernière phrase :
"Donc la Turquie a partie liée avec Rome, la Grèce et le christianisme depuis des siècles."
La péninsule anatolienne et la petite partie de territoire de l'autre côté du Bosphore a eu partie liée avec les présences successives de la Grèce, de Rome et du christianisme.
Mais c'est une autre civilisation qui s'installe sur ce territoire après la chute de Constantinople (la ville de Constantin).
Ni l'empire Ottoman ni la Turquie il me semble ne relèvent de la civilisation européenne, mais n'en sont pas moins pour autant de grandes cultures et civilisations, éminemment respectables et précieuses par leur singularité notamment.
Une définition strictement géographique de l'Europe n'a donc aucun sens lorsque l'on parle de civilisation ou de culture européenne.
Ces constats n'ont par ailleurs aucun lien avec le fait de favoriser le nationalisme, mot d'ailleurs que vous ne définissez pas, pas plus que le réactionnisme, dont je ne sais à quoi il se rapporte exactement (définition...).
Cordialement.
On n'a qu'à leur laisser notre place ?
RépondreSupprimerLa France sort et la Turquie entre.
Puis on s'allie avec la GB et la Russie pour contrer le nouveau reich allemand.
Bref! Virtuellement tout les pays appartiennent au monde numérique! En partant de ce principe tout est possible même ce qui ne l'est pas! Toute manipulation est possible!
RépondreSupprimerCertains commentaires me paraissent irréalistes. En effet, le fait que la Turquie ne fassent pas partie du continent européen est la raison principale pour laquelle elle n'a pas à intégrer l'UE.
RépondreSupprimer@ Anonyme
RépondreSupprimerIl n’y a qu’une infime partie de la Turquie qui est en Europe et son centre de gravité en est bien loin. Ce n’est pas parce que la Chine deviendrait le premier partenaire de l’Allemagne qu’elle deviendrait européenne.
@ 1984
D’accord
Il n'y a pas forcément besoin d'argument géographique ou identitaire pour rejeter l'adhésion turque. Les motivations cachées de ses défenseurs suffisent : l'intérêt mercantile aveugle déguisé en ouverture culturelle. Croire par exemple que la croissance turque nourrira la croissance européenne. Dans une configuration où la croissance d'un pays se fait sur le dos du modèle social des autres? La Turquie serait également le moyen de disposer d'une mini-Chine aux normes sociales réduites à l'intérieur de l'UE, d'un lieu pour "délocaliser plus près". Le non abandon des discussions malgré les évènements récents rappelle que l'UE est du côté de la société de marché.
RépondreSupprimerJZ